DES SAHRAOUIS DANS LA FORCE AFRICAINE
Pour la première fois depuis leur constitution, il y a
désormais plus d’un quart de siècle, les forces armées
sahraouies vont participer à une force multinationale, en
l’occurrence à l’African Stand-by Force (ASF), ou Force
africaine en Attente – ou d’Alerte – (FFA), dont la mise
sur pied a été approuvée par le Commissaire de l’Union
africaine pour la paix et la sécurité. Force permanente
déployable, selon les scénarios, dans une fourchette
comprise entre quinze jours et trois mois, l’ASF/FFA est
constituée de cinq brigades régionales à composante
militaire, civile et de police: SASBRIG (brigade de
l’Afrique australe) ; EASBRIG (brigade de l’Afrique
orientale) ; CASBRIG (brigade de l’Afrique centrale) ;
WASBRIG (brigade de l’Afrique de l’Ouest) ; NASBRIG
(brigade de l’Afrique du Nord). C’est au sein de cette
dernière, qui regroupe l’Egypte, la Libye, la Tunisie,
l’Algérie et la Mauritanie, que seront intégrés les militaires
de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Il s’agit, certes, d’une présence symbolique puisque les
forces armées sahraouies fourniront l’équivalent d’une
compagnie renforcée de type mixte (génie et
reconnaissance), mais dont la signification politique
n’échappe à personne, même si la RASD est membre à
part entière de l’Union Africaine. La NASBRIG devrait
être opérationnelle d’ici à la fin de l’année, au plus tard
début 2009. Des responsables militaires sahraouis ont
déclaré à TTU que la RASD était même prête à
augmenter sa participation à l’ASF/FAA en fournissant, si
nécessaire, une compagnie d’infanterie supplémentaire.
Cette proposition sera probablement un des sujets à
l’ordre du jour lors de la prochaine rencontre à Tripoli,
prévue prochainement. En fait, pour les forces armées
sahraouies, augmenter leur participation à la NASBRIG
ne constituerait pas un problème sur le plan de la
disponibilité en termes d’effectifs et de matériel. Bien
structurées, avec ses six régions militaires (RM) faisant
face au mur de défense marocain (une septième RM est
placée en arrière du dispositif militaire sahraoui, près de
la ville de Tindouf, en Algérie), et bien équipées, même si
certains matériels commencent à accuser le poids des
années, les forces armées sahraouies peuvent aligner
des unités organiques et/ou interarmes (infanterie
motorisée et mécanisée, artillerie sol-sol et sol-air,
blindés, etc.) jusqu’au niveau bataillon, dont les
personnels bénéficient d’une solide expérience dans le
domaine des opérations en milieu désertique et/ou en
conditions géographiques et climatiques adverses. C’est
notamment le cas des éléments d’encadrement, dont la
plupart ont participé, pendant plus d’une décennie, au
conflit contre le Maroc. Ce sont d’ailleurs ces mêmes
vétérans de la longue guerre contre les FAR (Forces
armées royales) qui sont, aujourd’hui, les plus favorables
à la reprise des hostilités avec le Maroc, seul moyen,
selon eux, de régler une fois pour toute le dossier du
Sahara-Occidental. En fait, le retour à la guerre est
considéré par beaucoup, tant chez les militaires que chez
les politiques, comme inévitable, si Rabat s’obstine à
remettre aux calendes grecques un référendum approuvé
par toutes les parties directement intéressées et les
Nations unies il y a désormais plus d’une décennie. Si
cela devait être le cas, le nouveau conflit contre le Maroc
pourrait alors être multiforme, comme le laissent entendre
clairement les dirigeants du Front Polisario, de la guerre
ouverte classique et non conven tionnelle (opérations
spéciales) à la lutte armée dans les territoires sahariens
sous contrôle de Rabat (guérilla urbaine notamment), en
passant par les actions de sabotage et les attentats
ciblés, afin de déstabiliser le royaume chérifien. L’Intifada
déclenchée dans les territoires sous contrôle de Rabat,
qui s’inscrit en filigrane dans cette perspective, constitue
du reste un des quatre axes prioritaires de la stratégie
approuvée lors du dernier Congrès du Front Polisario,
avec les activités de développement dans les “territoires
libérés”, l’action diplomatique tous azimuts et, surtout, la
préparation des forces armées en vue d’une reprise des
hostilités. A ce propos, de nouvelles initiatives pour le
perfectionnement des cadres et des spécialistes militaires
sahraouis à l’étranger sont en cours de discussions,
notamment avec l’Afrique du Sud et le Venezuela. ■
Pour la première fois depuis leur constitution, il y a
désormais plus d’un quart de siècle, les forces armées
sahraouies vont participer à une force multinationale, en
l’occurrence à l’African Stand-by Force (ASF), ou Force
africaine en Attente – ou d’Alerte – (FFA), dont la mise
sur pied a été approuvée par le Commissaire de l’Union
africaine pour la paix et la sécurité. Force permanente
déployable, selon les scénarios, dans une fourchette
comprise entre quinze jours et trois mois, l’ASF/FFA est
constituée de cinq brigades régionales à composante
militaire, civile et de police: SASBRIG (brigade de
l’Afrique australe) ; EASBRIG (brigade de l’Afrique
orientale) ; CASBRIG (brigade de l’Afrique centrale) ;
WASBRIG (brigade de l’Afrique de l’Ouest) ; NASBRIG
(brigade de l’Afrique du Nord). C’est au sein de cette
dernière, qui regroupe l’Egypte, la Libye, la Tunisie,
l’Algérie et la Mauritanie, que seront intégrés les militaires
de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Il s’agit, certes, d’une présence symbolique puisque les
forces armées sahraouies fourniront l’équivalent d’une
compagnie renforcée de type mixte (génie et
reconnaissance), mais dont la signification politique
n’échappe à personne, même si la RASD est membre à
part entière de l’Union Africaine. La NASBRIG devrait
être opérationnelle d’ici à la fin de l’année, au plus tard
début 2009. Des responsables militaires sahraouis ont
déclaré à TTU que la RASD était même prête à
augmenter sa participation à l’ASF/FAA en fournissant, si
nécessaire, une compagnie d’infanterie supplémentaire.
Cette proposition sera probablement un des sujets à
l’ordre du jour lors de la prochaine rencontre à Tripoli,
prévue prochainement. En fait, pour les forces armées
sahraouies, augmenter leur participation à la NASBRIG
ne constituerait pas un problème sur le plan de la
disponibilité en termes d’effectifs et de matériel. Bien
structurées, avec ses six régions militaires (RM) faisant
face au mur de défense marocain (une septième RM est
placée en arrière du dispositif militaire sahraoui, près de
la ville de Tindouf, en Algérie), et bien équipées, même si
certains matériels commencent à accuser le poids des
années, les forces armées sahraouies peuvent aligner
des unités organiques et/ou interarmes (infanterie
motorisée et mécanisée, artillerie sol-sol et sol-air,
blindés, etc.) jusqu’au niveau bataillon, dont les
personnels bénéficient d’une solide expérience dans le
domaine des opérations en milieu désertique et/ou en
conditions géographiques et climatiques adverses. C’est
notamment le cas des éléments d’encadrement, dont la
plupart ont participé, pendant plus d’une décennie, au
conflit contre le Maroc. Ce sont d’ailleurs ces mêmes
vétérans de la longue guerre contre les FAR (Forces
armées royales) qui sont, aujourd’hui, les plus favorables
à la reprise des hostilités avec le Maroc, seul moyen,
selon eux, de régler une fois pour toute le dossier du
Sahara-Occidental. En fait, le retour à la guerre est
considéré par beaucoup, tant chez les militaires que chez
les politiques, comme inévitable, si Rabat s’obstine à
remettre aux calendes grecques un référendum approuvé
par toutes les parties directement intéressées et les
Nations unies il y a désormais plus d’une décennie. Si
cela devait être le cas, le nouveau conflit contre le Maroc
pourrait alors être multiforme, comme le laissent entendre
clairement les dirigeants du Front Polisario, de la guerre
ouverte classique et non conven tionnelle (opérations
spéciales) à la lutte armée dans les territoires sahariens
sous contrôle de Rabat (guérilla urbaine notamment), en
passant par les actions de sabotage et les attentats
ciblés, afin de déstabiliser le royaume chérifien. L’Intifada
déclenchée dans les territoires sous contrôle de Rabat,
qui s’inscrit en filigrane dans cette perspective, constitue
du reste un des quatre axes prioritaires de la stratégie
approuvée lors du dernier Congrès du Front Polisario,
avec les activités de développement dans les “territoires
libérés”, l’action diplomatique tous azimuts et, surtout, la
préparation des forces armées en vue d’une reprise des
hostilités. A ce propos, de nouvelles initiatives pour le
perfectionnement des cadres et des spécialistes militaires
sahraouis à l’étranger sont en cours de discussions,
notamment avec l’Afrique du Sud et le Venezuela. ■
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