Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Maroc : Dividendes: Jackpot pour les multinationales et crise de liquidités

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Maroc : Dividendes: Jackpot pour les multinationales et crise de liquidités

    Tension sur les liquidités · Plus de 11 milliards de DH de déficit

    · «Une situation qui devrait s’aggraver»


    · Devises: grosse ponction au troisième trimestre


    Le marché monétaire, au cours du 1er trimestre, a enregistré un déficit important de liquidités comparé à l’an dernier. Les besoins sont estimés à 11,1 milliards de DH compte tenu d’une légère contraction des avoirs nets extérieurs. Ainsi le volume moyen quotidien des échanges a marqué un repli de 13,21% par rapport à 2007 pour s’établir à 2,86 milliards de DH.

    Déficit persistant malgré les interventions de Bank Al-Maghrib. Rappelons que dans ce contexte d’assèchement des liquidités, BAM a allégé les trésoreries bancaires en abaissant de 3 points à 12% le taux de la réserve monétaire. Ce sont, ainsi, près de 11 milliards de DH de cash qui ont été injectés dans le système. Les interventions de la Banque centrale sont d’autant plus justifiées que l’inflation de 2008 s’est établie à moins de 4% en glissement annuel. Elle s’est maintenue dans les mêmes proportions, depuis le début de l’année (3,8% à fin février). «Cette évolution démontre la forte hausse des prix des produits frais», est-il indiqué au sein de Orange Asset Management (OAM). Cependant, pour BAM, la tendance fondamentale des prix reste orientée vers la baisse. En témoigne, le rythme de progression de l’inflation sous-jacente qui est passé de 3,3% en décembre 2008 à 1,3% en février. Au niveau des adjudications pour les bons du Trésor sur le marché primaire, l’évolution, contrairement à celle du marché monétaire, est plus que positive. En effet, les adjudications du Trésor ont plus que triplé en l’espace d’un an. Leur montant est passé de 8,05 milliards de DH en 2008 à 24,5 milliards en 2009. Par segment de maturité, les demandes des investisseurs se sont principalement concentrées sur le court terme enregistrant 65% du total. Les bons à 52 semaines totalisent plus de 31,6% des soumissions globales. Alors que les titres à 2 ans occupent 19,6% de part sur ce marché. Les obligations à 26 semaines, 5 ans et 21 jours présentent respectivement des parts de marché de 18,91, 15,04 et 14,29%. Les soumissions de 13 semaines arrivent en dernier avec 0,61% du marché. «Cette concentration des investisseurs vers des maturités courtes s’explique par leur anticipation d’une prochaine hausse des taux», est-il précisé au sein d’OAM. A ce titre, le taux moyen pondéré des soumissions est en hausse par rapport à la même période de l’an dernier. Il atteint des niveaux variant entre 3,48 et 3,79% pour les maturités à court terme. Pour le moyen et long terme, le TMP se situe entre 3,84 et 4,07%.

    En revanche, les taux du marché secondaire ont évolué sur un trend baissier durant le 1er trimestre, compte tenu de l’anticipation de la baisse du taux directeur comme nous l’annoncions dans notre édition du 23 mars. La baisse est manifestée pour le court terme entre 15 et 32 points et plus avancée pour les maturités de 2 et 5 ans: entre 19 et 20 points. Le recul est plus accentué pour le long terme, en effet, le taux des maturités de 10 ans chute de 31 points et celui des 20 ans de 35 points. Par ailleurs, «le Trésor ne lève que sur les maturités à court terme pour ne pas émettre des bons à long terme qui constituent une référence pour les taux des crédits immobiliers».

    Autre indicateur du comportement du baromètre des liquidités: le budget d’investissement du Trésor. Celui-ci s’élève à 180 millions de DH en hausse de 20% par rapport à 2007. S’y ajoute une charge supplémentaire de 26,5 milliards de DH pour les dépenses de fonctionnement qui passent à 150,8 milliards de DH. A noter qu’à elles seules, les charges des fonctionnaires s’établissent à près de 49,7 milliards de DH. Concernant le marché de titres de créances négociables, les émissions, selon Maroclear, se sont essentiellement portées sur les billets de trésorerie pour 650 millions de DH, les bons de sociétés de financement pour 1,8 milliard de DH et les certificats de dépôt pour 300 millions de DH.

    En termes de perspectives, les conclusions d’OAM sont sans équivoques. Selon ses analystes, la situation de manque de liquidités «risque fort de perdurer, voire même de s’aggraver compte tenu de l’environnement défavorable». Malgré la baisse du taux directeur, une hausse des taux reste envisageable, selon OAM. Elle se situerait entre 0,25 et 0,50%.

    Dividendes: Jackpot pour les multinationales

    La sortie de devises reste l’un des sujets passionnés et sous-jacents de la question de liquidité. En 2008, ces transferts vers l’étranger ont avoisiné près de 7 milliards de DH, selon les estimations d’OAM. Ces fonds représentent exclusivement les dividendes reversés par les filiales marocaines cotées à leur maison mère étrangère. Une grosse ponction de devises est d’ailleurs attendue pour le troisième trimestre. Sans surprise, c’est Vivendi qui profite le plus de la manne avec 5 milliards de DH reversés par la grosse machine à sous: IAM. Il est suivie loin derrière par Lafarge France avec 366 millions de DH, BNP Paribas avec 286 millions de DH, Ciments français avec 210 millions de DH, Holcim Limited avec 184 millions de DH, Arcelor avec 145 millions de DH et Gervais-Danone avec 134 millions de DH .

    Moulay Ahmed BELGHITI
    « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT
Chargement...
X