Benali Benzaghou, recteur de l'USTHB, au JI :
Des chercheurs algériens veulent revenir au pays
Propos recueillis par Djamel Zerrouk
L’USTHB a accordé 25 000 diplômés en graduation, 1 720 en magistère et 438 en doctorat d’Etat et doctorats, durant les treize dernières années (1995-2007). En outre, 148 conventions ont été signées avec des entreprises publiques et privées pour placer des étudiants en stage durant l’année universitaire 2007/2008. Mais le point le plus positif à inscrire au bilan de cette université, au 35e anniversaire de sa création, est sans conteste le peu de départs d’enseignants, constaté depuis le début de l’année 2000 après ceux massifs enregistrés au milieu des années 1990.
Le Jeune Indépendant : Quel bilan faites-vous de 35 ans d’existence de l’USTHB ?
Benali Benzaghou : L’USTHB fête ses 35 ans années d’existence. Nous pouvons affirmer qu’elle a acquis une place honorable dans le système universitaire - évaluations externes (comme celle effectuée par une commission spécialisée de l’Organisation de la conférence islamique, ou comme celle effectuées par la direction générale de la recherche algérienne) positionnant l’U.S.T.H.B. en tête des universités algériennes pour sa production scientifique. Sur ces treize dernières années (1995-2007), 25 000 diplômés de graduation, 1 720 magistères et 438 doctorats d’Etat et doctorats ont été soutenus à l’U.S.T.H.B. Cela dit, la construction d’une université n’est jamais achevée.
Soucieuse d’assurer des débouchés à ses diplômés, l’USTHB a signé plusieurs conventions avec des entreprises et organisme publics et privés. Qui sont ces entreprises ? Avez-vous entrepris des contacts avec d’autres entités économiques, si oui lesquelles et quel est le nombre de diplômés concernés par ces mesures ?
L’USTHB construit patiemment ses interfaces avec son environnement économique. C’est sans doute une idée nouvelle qui s’impose de plus en plus à toutes les universités du monde.
En effet, les modalités de cette démarche sont diverses. Uniquement en 2007/2008, 148 conventions ont été signées avec des entreprises publiques et privées pour placer des étudiants en stage, dans de très nombreuses branches liées aux spécialités enseignées à l’USTHB. Des conventions-cadres également ont été signées avec de grandes entreprises. Nous pouvons citer Algérie Télécom, avec laquelle un partenariat actif a été mis en place depuis 2005 (stages pour étudiants, recrutement de vingt ingénieurs par an, dix en électronique et dix en informatique, collaboration en recherche, etc.) Nous pouvons citer aussi Microsoft Algérie, Sonelgaz (CREDEG), Saidal (CRD), ASAL INRAA, COMENA, Sonatrach, Parc national de Chrea, EPLF de Boumerdès etc.
Des cellules de stage et d’interface avec les entreprises ont été mises en place dans chaque faculté dans le cadre d’un programme soutenu par l’Union européenne – Tempus – pour la construction d’interface université-entreprises 2007-20098).
Par ailleurs, de plus en plus de projets de fin d’études sont définis avec des entreprises. Des programmes de collaboration en recherche commencent à se mettre en place en relation avec des entreprises (les conventions signées concernent plusieurs centres de recherche et de développement d’entreprises).
Un 1er forum USTHB-entreprise a été organisé en 2005 et le 2e forum aura lieu le 28 avril 2009 à USTHB. Les entreprises qui ont collaboré avec nous dans le cadre du Tempus ont constitué un consortium qui a formé le Club des amis de l’USTHB. Une rencontre a eu lieu le 2 décembre 2008. De nombreux accords de collaboration de recherche existent avec des universités étrangères.
Quelles sont les infrastructures créées dans le cadre de l’extension de l’USTHB ?
Dans le cadre de ses différents plans de développement quinquennaux et pour améliorer les conditions de travail, l’université a réalisé de nouvelles infrastructures tel un bâtiment pour l’enseignement de l’informatique, et ce pour faire face à la forte demande des étudiants pour cette spécialité. Il y a également un nouveau bloc de laboratoires de travaux pratiques (40 laboratoires et 18 salles) pour les étudiants des deux premières années pour renforcer les travaux de laboratoire dans la pédagogie. A notre actif aussi, une nouvelle faculté de mathématiques pour offrir des espaces plus adaptés aux enseignants de mathématiques et libérer les espaces qu’ils occupaient pour de nouveaux laboratoires de recherche et des bibliothèques de recherche. Ces bâtiments ont été inaugurés par le président de la République. Il ne faut pas omettre la réalisation d’une salle omnisports, d’une maison de la Science, comme espace de rencontres scientifiques, un espace Internet pour étudiants (avec plusieurs centaines de postes).
Des projets en cours ?
Des projets, en effet, ont été retenus par la tutelle et seront lancés courant 2009. Il s’agit d’un deuxième bloc de laboratoires de travaux pratiques, d’un plateau technique pour les analyses physico-chimiques (services communs de recherche), d’un nouveau parking. D’autres infrastructures sont également au chapitre à l’exemple d’un centre d’enseignement intensif des langues, d’un centre d’archives, d’un gymnase et de 4 blocs de laboratoires de recherche.
Quelle est votre appréciation sur le système LMD (licence-master-doctorat) ? A-t-il atteint sa vitesse de croisière ?
La nouvelle architecture des enseignements dans le système des trois cycles (LMD) se met en place à l’USTHB. Les cycles de licence ont été mis en place (15 675 étudiants) et la première année des masters sera ouverte en 2009/2010. L’ancien système (3 926 inscrits) est en voie d’extinction. Il faut également signaler que la postgraduation regroupe 3 853 inscriptions à savoir 1 706 en magister, 1 869 en doctorat et 278 en doctorat d’Etat. Un étudiant sur six à l’USTHB est inscrit en postgraduation.
En 2007/2008, 206 magistères ont été soutenus, ainsi que 103 doctorats d’Etat, 35 doctorats et 27 habilitations. Le système licence-master offre l’opportunité d’adapter nos formations au contexte national et aux progrès des sciences et de la technologie. Les offres de formation sont construites par les équipes pédagogiques et l’écoute des besoins des entreprises et de l’économie est renforcée par tous les canaux de dialogue avec notre environnement signalés plus haut.
L’USTHB est sur le point d’ouvrir, en partenariat avec les Français, une école supérieure de la technologie et une université mixte algéro-française. Voulez-vous nous donner plus de précisions à ce sujet ?
L’Ecole supérieure de la technologie est un projet du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Le décret de création n° 09-20 du 20 janvier 2009 est paru au Journal officiel du 25 janvier 2009. L’USTHB a eu à participer à sa conception par quelques-uns de ses enseignants dans le cadre du Haut-Conseil algéro-français
universitaire et de recherche. Le projet d’université mixte algéro-française a été élaboré par le Haut-Conseil algéro-français à la demande des deux Etats.
Un grand nombre d’anciens de l’USTHB font aujourd’hui le bonheur de grandes universités et centres de recherches occidentaux. L’USTHB est-elle en contact avec eux ? Ont-ils exprimé la volonté de retourner au pays ?
L’USTHB a connu des départs d’enseignants au milieu des années 1990. Plusieurs sont en contact avec les chercheurs de l’USTHB et participent à des activités scientifiques. Depuis le début des années 2000, très peu de départs ont été notés. Plusieurs demandes de recrutements à l’université émanant d’Algériens installés à l’étranger ont été reçues cette année.
Parlez-nous du Club des amis de l’USTHB créé récemment par un groupe d’universitaires.
L’université a réuni les entreprises partenaires pour mettre en place un Club des amis de l’USTHB. L’idée a reçu un accueil très favorable et renforcera les relations de l’institution avec son environnement. Le Club présent sur la toile (www.usthb.dz) permettra de développer les liens avec les étudiants actuels et leurs aînés et apportera sans aucun doute une contribution au développement de notre université.
De nombreuses sociétés savantes (en mathématiques, et chimie et physique, en biologie etc.) sont domiciliées à l’USTHB et certaines publient déjà des revues scientifiques. L’établissement a prévu de leur offrir plus de moyens dans la maison de la Science en cours de réalisation.
Jeune Indépendant
Des chercheurs algériens veulent revenir au pays
Propos recueillis par Djamel Zerrouk
L’USTHB a accordé 25 000 diplômés en graduation, 1 720 en magistère et 438 en doctorat d’Etat et doctorats, durant les treize dernières années (1995-2007). En outre, 148 conventions ont été signées avec des entreprises publiques et privées pour placer des étudiants en stage durant l’année universitaire 2007/2008. Mais le point le plus positif à inscrire au bilan de cette université, au 35e anniversaire de sa création, est sans conteste le peu de départs d’enseignants, constaté depuis le début de l’année 2000 après ceux massifs enregistrés au milieu des années 1990.
Le Jeune Indépendant : Quel bilan faites-vous de 35 ans d’existence de l’USTHB ?
Benali Benzaghou : L’USTHB fête ses 35 ans années d’existence. Nous pouvons affirmer qu’elle a acquis une place honorable dans le système universitaire - évaluations externes (comme celle effectuée par une commission spécialisée de l’Organisation de la conférence islamique, ou comme celle effectuées par la direction générale de la recherche algérienne) positionnant l’U.S.T.H.B. en tête des universités algériennes pour sa production scientifique. Sur ces treize dernières années (1995-2007), 25 000 diplômés de graduation, 1 720 magistères et 438 doctorats d’Etat et doctorats ont été soutenus à l’U.S.T.H.B. Cela dit, la construction d’une université n’est jamais achevée.
Soucieuse d’assurer des débouchés à ses diplômés, l’USTHB a signé plusieurs conventions avec des entreprises et organisme publics et privés. Qui sont ces entreprises ? Avez-vous entrepris des contacts avec d’autres entités économiques, si oui lesquelles et quel est le nombre de diplômés concernés par ces mesures ?
L’USTHB construit patiemment ses interfaces avec son environnement économique. C’est sans doute une idée nouvelle qui s’impose de plus en plus à toutes les universités du monde.
En effet, les modalités de cette démarche sont diverses. Uniquement en 2007/2008, 148 conventions ont été signées avec des entreprises publiques et privées pour placer des étudiants en stage, dans de très nombreuses branches liées aux spécialités enseignées à l’USTHB. Des conventions-cadres également ont été signées avec de grandes entreprises. Nous pouvons citer Algérie Télécom, avec laquelle un partenariat actif a été mis en place depuis 2005 (stages pour étudiants, recrutement de vingt ingénieurs par an, dix en électronique et dix en informatique, collaboration en recherche, etc.) Nous pouvons citer aussi Microsoft Algérie, Sonelgaz (CREDEG), Saidal (CRD), ASAL INRAA, COMENA, Sonatrach, Parc national de Chrea, EPLF de Boumerdès etc.
Des cellules de stage et d’interface avec les entreprises ont été mises en place dans chaque faculté dans le cadre d’un programme soutenu par l’Union européenne – Tempus – pour la construction d’interface université-entreprises 2007-20098).
Par ailleurs, de plus en plus de projets de fin d’études sont définis avec des entreprises. Des programmes de collaboration en recherche commencent à se mettre en place en relation avec des entreprises (les conventions signées concernent plusieurs centres de recherche et de développement d’entreprises).
Un 1er forum USTHB-entreprise a été organisé en 2005 et le 2e forum aura lieu le 28 avril 2009 à USTHB. Les entreprises qui ont collaboré avec nous dans le cadre du Tempus ont constitué un consortium qui a formé le Club des amis de l’USTHB. Une rencontre a eu lieu le 2 décembre 2008. De nombreux accords de collaboration de recherche existent avec des universités étrangères.
Quelles sont les infrastructures créées dans le cadre de l’extension de l’USTHB ?
Dans le cadre de ses différents plans de développement quinquennaux et pour améliorer les conditions de travail, l’université a réalisé de nouvelles infrastructures tel un bâtiment pour l’enseignement de l’informatique, et ce pour faire face à la forte demande des étudiants pour cette spécialité. Il y a également un nouveau bloc de laboratoires de travaux pratiques (40 laboratoires et 18 salles) pour les étudiants des deux premières années pour renforcer les travaux de laboratoire dans la pédagogie. A notre actif aussi, une nouvelle faculté de mathématiques pour offrir des espaces plus adaptés aux enseignants de mathématiques et libérer les espaces qu’ils occupaient pour de nouveaux laboratoires de recherche et des bibliothèques de recherche. Ces bâtiments ont été inaugurés par le président de la République. Il ne faut pas omettre la réalisation d’une salle omnisports, d’une maison de la Science, comme espace de rencontres scientifiques, un espace Internet pour étudiants (avec plusieurs centaines de postes).
Des projets en cours ?
Des projets, en effet, ont été retenus par la tutelle et seront lancés courant 2009. Il s’agit d’un deuxième bloc de laboratoires de travaux pratiques, d’un plateau technique pour les analyses physico-chimiques (services communs de recherche), d’un nouveau parking. D’autres infrastructures sont également au chapitre à l’exemple d’un centre d’enseignement intensif des langues, d’un centre d’archives, d’un gymnase et de 4 blocs de laboratoires de recherche.
Quelle est votre appréciation sur le système LMD (licence-master-doctorat) ? A-t-il atteint sa vitesse de croisière ?
La nouvelle architecture des enseignements dans le système des trois cycles (LMD) se met en place à l’USTHB. Les cycles de licence ont été mis en place (15 675 étudiants) et la première année des masters sera ouverte en 2009/2010. L’ancien système (3 926 inscrits) est en voie d’extinction. Il faut également signaler que la postgraduation regroupe 3 853 inscriptions à savoir 1 706 en magister, 1 869 en doctorat et 278 en doctorat d’Etat. Un étudiant sur six à l’USTHB est inscrit en postgraduation.
En 2007/2008, 206 magistères ont été soutenus, ainsi que 103 doctorats d’Etat, 35 doctorats et 27 habilitations. Le système licence-master offre l’opportunité d’adapter nos formations au contexte national et aux progrès des sciences et de la technologie. Les offres de formation sont construites par les équipes pédagogiques et l’écoute des besoins des entreprises et de l’économie est renforcée par tous les canaux de dialogue avec notre environnement signalés plus haut.
L’USTHB est sur le point d’ouvrir, en partenariat avec les Français, une école supérieure de la technologie et une université mixte algéro-française. Voulez-vous nous donner plus de précisions à ce sujet ?
L’Ecole supérieure de la technologie est un projet du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Le décret de création n° 09-20 du 20 janvier 2009 est paru au Journal officiel du 25 janvier 2009. L’USTHB a eu à participer à sa conception par quelques-uns de ses enseignants dans le cadre du Haut-Conseil algéro-français
universitaire et de recherche. Le projet d’université mixte algéro-française a été élaboré par le Haut-Conseil algéro-français à la demande des deux Etats.
Un grand nombre d’anciens de l’USTHB font aujourd’hui le bonheur de grandes universités et centres de recherches occidentaux. L’USTHB est-elle en contact avec eux ? Ont-ils exprimé la volonté de retourner au pays ?
L’USTHB a connu des départs d’enseignants au milieu des années 1990. Plusieurs sont en contact avec les chercheurs de l’USTHB et participent à des activités scientifiques. Depuis le début des années 2000, très peu de départs ont été notés. Plusieurs demandes de recrutements à l’université émanant d’Algériens installés à l’étranger ont été reçues cette année.
Parlez-nous du Club des amis de l’USTHB créé récemment par un groupe d’universitaires.
L’université a réuni les entreprises partenaires pour mettre en place un Club des amis de l’USTHB. L’idée a reçu un accueil très favorable et renforcera les relations de l’institution avec son environnement. Le Club présent sur la toile (www.usthb.dz) permettra de développer les liens avec les étudiants actuels et leurs aînés et apportera sans aucun doute une contribution au développement de notre université.
De nombreuses sociétés savantes (en mathématiques, et chimie et physique, en biologie etc.) sont domiciliées à l’USTHB et certaines publient déjà des revues scientifiques. L’établissement a prévu de leur offrir plus de moyens dans la maison de la Science en cours de réalisation.
Jeune Indépendant
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