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Le CHU de Constantine se rêve aseptique

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  • Le CHU de Constantine se rêve aseptique

    Le directeur de la structure met à l’indexe le manque de civisme chez certains travailleurs qui activent en milieu hospitalier, lesquels transgressent les paramètres élémentaires qui permettraient de faire du CHU un espace propre et exemplaire en terme d’hygiène… Garantir une bonne hygiène c’est assurer aux malades des soins sans risques, et minimiser la facture de produits «antiseptiques» et d’antibiotiques…

    Le centre hospitalo-universitaire de Constantine n’a pas encore accueilli des inspecteurs d’hygiène installés par le ministre de la Santé, Saïd Barkat, qui a «déclaré» le mois dernier la guerre aux déchets hospitaliers et aux infections nosocomiales, quitte à recourir à des sanctions sévères.

    Et comment ne pas alerter de la sorte si l’on voit que la plupart des établissements hospitaliers cumulent odeurs nauséabondes, déchets éparpillés aux alentours des services, mégots de cigarette, bouteilles en plastique remplies d’urine, gaz d’échappements dégagés par les véhicules qui y circulent …

    C’est un constat qu’aucun visiteur ou malade ne peut manquer de faire. Les responsables sont conscients de cette problématique, mais se disent en lutte permanente avec le personnel pour l’amener d’abord à changer de mentalité et de comportement. «Ce n’est pas une affaire de moyens encore moins d’effectif. Il faut que tout le corps médical et les services d’hygiène à leur tête les agents et autres femmes de ménage s’impliquent en vue de maintenir ces lieux de soins et leurs abords salubres», devait commenter le directeur du centre hospitalo-universitaire de Constantine, M. Zermene,
    indiquant que «désormais, l’erreur ne sera pas tolérée» dès lors que l’administration a eu à sensibiliser sur ce volet.

    Mieux encore, des stages et des formations ont été prodigués à l’ensemble des paramédicaux et élargis aux femmes de ménage. «L’hôpital de Constantine renferme en son sein près de 800 agents (coursiers et femmes de ménage). Un nombre qui, selon le directeur, suffit largement pour maintenir les lieux «purs».

    Néanmoins, l’altération dans l’aspect organisationnel prime sur le rendement auquel il faudra ajouter l’absence de civisme et de réflexe chez quelques «blouses» blanches. «La fumée des cigarettes se propage près des blocs opératoires… Est-ce normal ? La direction n’est pas en mesure de dépêcher un agent pour chaque travailleur qu’il soit médecin ou autre afin de suivre ses comportements relatifs à l’hygiène. Ainsi, seule la conscience professionnelle et la sensibilisation demeurent les atouts garants de la propreté», a expliqué notre interlocuteur avant de brandir la menace de la sanction à l’encontre des «passifs».

    Sur un autre plan, l’autosatisfaction n’est pas totale chez le directeur qui reconnaît que le «CHU traverse parfois des ‘’flatulences’‘ en raison d’un baisse de régime dans la prise en charge de la salubrité». Plus clair, il tire à boulets rouges sur le personnel qui ne respecte pas les horaires de la collecte des détritus qui s’amoncellent dans les caissons à l’intérieur de la structure. Les tris macroscopiques et microscopiques se font à l’hôpital, qui prend en charge le déversement de son ramassage à l’aide de ses deux camions.

    Pour ce qui est des déchets anatomiques, ils brûleront dans le seul incinérateur dont la capacité reste faible en attendant la mise en service du second, vraisemblablement confrontée à un problème extra hôpital. «C’est du ressort de la Sonelgaz», avise M. l’administrateur. Concernant les services et autres structures, on apprend qu’une bagatelle de 5 milliards de centimes a été allouée pour parfaire la blanchisserie qui a vu ses équipements rénovés et confortés par une machine à vapeur.

    En outre, le CHU s’est doté de plus de 20 000 nouveaux draps qui étrenneront ces lieux rénovés. Questionné sur la mise en œuvre de la proposition ministérielle se résumant à associer des entreprises privées d’assainissement, le responsable s’est contenté de répondre : «L’option n’a pas été relancée …»

    Prise en charge des infections nosocomiales : un léger mieux Pour s’enquérir du baromètre des autres formes d’hygiène auxquelles l’hôpital doit répondre, notamment quand il s’agit d’infections nosocomiale, nous avons pris attache avec le directeur des activités paramédicales et médicales (DAPM), le professeur Abdou. D’emblée, il avouera qu’«il reste beaucoup à faire dans le volet de l’hygiène, bien que des améliorations ont été enregistrées dans quelques services». Cette «amélioration est étayée par la prévalence relative aux infections nosocomiales qui a sensiblement baissé comparativement à celle de 2006. En effet, selon le DAPM, l’étude des prélèvements réalisée par le SEMEP fin 2008 a fait état d’une prévalence de 14,5% en service de chirurgie, 60% dans les services pourvoyeurs de risque, ce qui est du moins «appréciable» mais nécessite une attention particulière. La fourchette des infections se situe entre 9-14%.

    En somme, le CHU se félicite d’avoir amélioré la lutte contre les maladies nosocomiale, dont le taux avoisinait 19% il y a deux ans. Ces résultats ont été obtenus grâce au dispositif allant de la formation au mode de sensibilisation, atteste M. Abdou. «Pour chaque service, on a formé un correspondant dans l’hygiène. Par ailleurs, il existe des protocoles de soins : lavage des mains, le tri des déchets», précise-t–il. Et de renchérir : «Il est des gestes rituels auxquels le corps médical s’astreint. Il faut qu’il y ait régularité et continuité dans le respect des éléments de base de l’hygiène.»

    Au plan de la restauration, le CHU est en train d’étudier une formule qui interdirait des repas ramenés de l’extérieur par les visiteurs au profit des malades. «Chose qui nécessite préalablement une amélioration dans la qualité des aliments servis aux patients», a estimé le professeur. Il a ajouté au passage que «les ustensiles devraient être rénovés en matière et en forme plus commodes pour écarter les risques de transmission de microbes». Sur un autre registre, les deux responsables prônent un changement dans le comportement au sein de l’hôpital afin de maintenir le cap.

    Et, pourquoi ne pas faire descendre la prévalence à 10% comme c’était le cas dans le CHU de TIZI OUZOU. Le pari n’est pas impossible si Barkat ne se désiste pas de sitôt sur son premier cheval de bataille… Pour faire des CHU des lieux «aseptiques», préservant du coup la santé du malade, et réduire la consommation de tant d’antibiotiques.

    Par la Tribune
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