Monsieur le Président. Choisir entre Mandela et Mugabé
L’Algérie s’enfonce dans une crise politique sans fin, rythmée par la misère, le chômage, les harraga, la prostitution à grande échelle, la drogue et enfin une démission du peuple qui aura des conséquences néfastes pour la stabilité et la sécurité du pays avec des risques d’émeutes et de manifestations, des pillages et surtout des morts.
L’économie nationale est à l’arrêt, les investisseurs ne sont plus attirés par les affaires, malgré la manne d’argent miroitée par les pouvoirs publics, et les rangs des chômeurs vont en grossissant de plus en plus. Les Algériens s’inquiètent de l’insécurité croissante, du risque de perte de leur emploi, de leur capacité demain à nourrir leurs familles avec le kilogramme de pomme de terre à 120 DA. Le tout se déroule à la face d’un monde interloqué et qui se demande comment un pays comme l’Algérie peut se permettre le luxe d’une telle aventure, d’une telle inconscience gouvernementale, alors que la planète entière s’organise pour faire face à une crise financière d’une ampleur inégalée. La majorité de vos conseillers. M. le Président ne vous conseille plus, la majorité de vos ministres ne gouverne plus, mais s’accommode pour vous brosser un tableau idyllique d’une Algérie qui n’existe que dans leurs fantasmes et imaginations. La réalité est tout autre M. le Président. Votre programme électoral énumère des réalisations durant la décennie écoulée de votre règne, notamment la création de 6 millions de postes d’emploi, la livraison de 1,5 million de logements et un taux de croissance hors hydrocarbures de 5% en moyenne. Comme les champs politique et médiatique sont fermés, votre bilan n’a pas fait l’objet d’études et de débats contradictoires. On se permet de rappeler à vos conseillers et ministres à travers des statistiques émanant du PNUD, de la Banque mondiale et de la Banque d’Algérie quelques preuves et arguments qui prouvent que ce bilan trop positif est loin de refléter la réalité.
1- L’actuelle crise des denrées alimentaires de première nécessité, dont la pénurie de pommes de terre, provient essentiellement du fait que la gestion des fonds alloués aux agriculteurs a échoué et que ces fonds échappent à tout contrôle. Cette situation de fait a empêché les agriculteurs de métier de bénéficier de cette manne d’argent public qui, si elle avait été réellement investie dans l’agriculture, nous aurait évité ces grosses pénuries et ces flambées de prix. Toujours pour des raisons d’enrichissement illicite, ces quelques cercles privilégient l’importation des denrées alimentaires à la production algérienne. Malheureusement pour l’Algérie, les dettes douteuses de ces agriculteurs douteux ont été effacées par une simple signature, à l’occasion de la campagne présidentielle, sans évaluation, afin de cacher les bénéficiaires de ces milliards. Le secteur agricole aurait pu, conjointement avec d’autres, accélérer la croissance, réduire la pauvreté et préserver durablement l’environnement. Voilà pourquoi l’Algérie, qui devrait être le grenier de la région, importe annuellement plus de 5 millions de tonnes de blé et la facture de l’importation du blé en Algérie pour les 11 derniers mois de l’année dernière a atteint l’équivalent de 900 millions de dollars.
2- Avec une consommation annuelle estimée à près de 3 milliards de litres, l’Algérie est le premier consommateur de lait au Maghreb. Acteur clé de l’industrie agroalimentaire, cette filière reste cependant fortement dépendante de l’importation de poudre de lait. A noter que la facture de l’importation de lait en poudre est estimée à 600 millions de dollars par an.
3- La croissance de la facture des importations des produits pharmaceutiques (1,4 milliard de dollars en 2007 et près de 1,3 milliard de dollars pour les 9 premiers mois de 2008) d’une part, et la décroissance de l’industrie locale, d’autre part, montrent encore une fois la dépendance de notre pays dans tous les domaines stratégiques.
4- L’enjeu de l’importation du sucre et, évidemment, le contrôle total de ce marché met le pays dans une situation de quasi-monopole de quelques importateurs privilégiés qui pénalisent d’abord le citoyen contraint de payer le prix fort en l’absence d’un mécanisme étatique de régulation et ensuite le marché de l’industrie du sucre jadis important. A noter que l’Algérie, pays dépendant de l’importation, consomme mensuellement quelque 80 000 tonnes de sucre.
5- L’importation de double concentré de tomates est un point de non-retour dans cette filière stratégique de l’agroalimentaire. Les conserveurs, agriculteurs producteurs de tomates industrielles et les travailleurs pointent du doigt ce qu’ils ont assimilé à une véritable mafia du concentré de tomates d’importation. La complicité de certains cercles du pouvoir avec ces importateurs risque de mettre à genoux la trentaine d’unités de transformation de la tomate industrielle du pays dont 26 implantées dans les wilayas de l’est du pays.
6- C’est le même constat qu’on peut faire des secteurs du textile et du cuir qui, jadis étaient les fleurons des industries légères et aujourd’hui manifestement ont du mal à résister à cette libéralisation sauvage de l’économie algérienne. Sur les 200 000 postes d’emploi existants, seuls 44 000 ont pu être sauvegardés, dont 26 000 relèvent du secteur public. Un pays, qui importe son blé, son lait, sa pomme de terre, sa tomate, son sucre, son huile de table, ses habits et ses médicaments de l’étranger, peut-il se targuer de parler d’indépendance et de souveraineté ?
L’Algérie s’enfonce dans une crise politique sans fin, rythmée par la misère, le chômage, les harraga, la prostitution à grande échelle, la drogue et enfin une démission du peuple qui aura des conséquences néfastes pour la stabilité et la sécurité du pays avec des risques d’émeutes et de manifestations, des pillages et surtout des morts.
L’économie nationale est à l’arrêt, les investisseurs ne sont plus attirés par les affaires, malgré la manne d’argent miroitée par les pouvoirs publics, et les rangs des chômeurs vont en grossissant de plus en plus. Les Algériens s’inquiètent de l’insécurité croissante, du risque de perte de leur emploi, de leur capacité demain à nourrir leurs familles avec le kilogramme de pomme de terre à 120 DA. Le tout se déroule à la face d’un monde interloqué et qui se demande comment un pays comme l’Algérie peut se permettre le luxe d’une telle aventure, d’une telle inconscience gouvernementale, alors que la planète entière s’organise pour faire face à une crise financière d’une ampleur inégalée. La majorité de vos conseillers. M. le Président ne vous conseille plus, la majorité de vos ministres ne gouverne plus, mais s’accommode pour vous brosser un tableau idyllique d’une Algérie qui n’existe que dans leurs fantasmes et imaginations. La réalité est tout autre M. le Président. Votre programme électoral énumère des réalisations durant la décennie écoulée de votre règne, notamment la création de 6 millions de postes d’emploi, la livraison de 1,5 million de logements et un taux de croissance hors hydrocarbures de 5% en moyenne. Comme les champs politique et médiatique sont fermés, votre bilan n’a pas fait l’objet d’études et de débats contradictoires. On se permet de rappeler à vos conseillers et ministres à travers des statistiques émanant du PNUD, de la Banque mondiale et de la Banque d’Algérie quelques preuves et arguments qui prouvent que ce bilan trop positif est loin de refléter la réalité.
1- L’actuelle crise des denrées alimentaires de première nécessité, dont la pénurie de pommes de terre, provient essentiellement du fait que la gestion des fonds alloués aux agriculteurs a échoué et que ces fonds échappent à tout contrôle. Cette situation de fait a empêché les agriculteurs de métier de bénéficier de cette manne d’argent public qui, si elle avait été réellement investie dans l’agriculture, nous aurait évité ces grosses pénuries et ces flambées de prix. Toujours pour des raisons d’enrichissement illicite, ces quelques cercles privilégient l’importation des denrées alimentaires à la production algérienne. Malheureusement pour l’Algérie, les dettes douteuses de ces agriculteurs douteux ont été effacées par une simple signature, à l’occasion de la campagne présidentielle, sans évaluation, afin de cacher les bénéficiaires de ces milliards. Le secteur agricole aurait pu, conjointement avec d’autres, accélérer la croissance, réduire la pauvreté et préserver durablement l’environnement. Voilà pourquoi l’Algérie, qui devrait être le grenier de la région, importe annuellement plus de 5 millions de tonnes de blé et la facture de l’importation du blé en Algérie pour les 11 derniers mois de l’année dernière a atteint l’équivalent de 900 millions de dollars.
2- Avec une consommation annuelle estimée à près de 3 milliards de litres, l’Algérie est le premier consommateur de lait au Maghreb. Acteur clé de l’industrie agroalimentaire, cette filière reste cependant fortement dépendante de l’importation de poudre de lait. A noter que la facture de l’importation de lait en poudre est estimée à 600 millions de dollars par an.
3- La croissance de la facture des importations des produits pharmaceutiques (1,4 milliard de dollars en 2007 et près de 1,3 milliard de dollars pour les 9 premiers mois de 2008) d’une part, et la décroissance de l’industrie locale, d’autre part, montrent encore une fois la dépendance de notre pays dans tous les domaines stratégiques.
4- L’enjeu de l’importation du sucre et, évidemment, le contrôle total de ce marché met le pays dans une situation de quasi-monopole de quelques importateurs privilégiés qui pénalisent d’abord le citoyen contraint de payer le prix fort en l’absence d’un mécanisme étatique de régulation et ensuite le marché de l’industrie du sucre jadis important. A noter que l’Algérie, pays dépendant de l’importation, consomme mensuellement quelque 80 000 tonnes de sucre.
5- L’importation de double concentré de tomates est un point de non-retour dans cette filière stratégique de l’agroalimentaire. Les conserveurs, agriculteurs producteurs de tomates industrielles et les travailleurs pointent du doigt ce qu’ils ont assimilé à une véritable mafia du concentré de tomates d’importation. La complicité de certains cercles du pouvoir avec ces importateurs risque de mettre à genoux la trentaine d’unités de transformation de la tomate industrielle du pays dont 26 implantées dans les wilayas de l’est du pays.
6- C’est le même constat qu’on peut faire des secteurs du textile et du cuir qui, jadis étaient les fleurons des industries légères et aujourd’hui manifestement ont du mal à résister à cette libéralisation sauvage de l’économie algérienne. Sur les 200 000 postes d’emploi existants, seuls 44 000 ont pu être sauvegardés, dont 26 000 relèvent du secteur public. Un pays, qui importe son blé, son lait, sa pomme de terre, sa tomate, son sucre, son huile de table, ses habits et ses médicaments de l’étranger, peut-il se targuer de parler d’indépendance et de souveraineté ?
Commentaire