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Gaza, remember ?

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  • Gaza, remember ?

    Agoravox a publié le mois dernier un rapport de l’ONU sur la situation à Gaza. Je ne suis pas d’origine palestinienne, mais j’ai profondément pitié de ces pauvres gens qui souffrent depuis plusieurs années dans une prison à ciel ouvert. Gideon Levy, un journaliste israélien, défend leur cause et s’indigne de l’attitude des Occidentaux. Voici son dernier article, paru dans Ha’aretz le dimanche 19 avril 2009.
    Alyan Abu-Aun est couché sous sa tente, ses béquilles près de lui. Il fume des cigarettes et regarde fixement l’espace vide de la petite tente. Son jeune fils est assis sur ses genoux. Dix personnes sont entassées dans la tente dont les dimensions sont à peu près celles d’une petite chambre. Depuis trois mois, c’est leur habitation. Rien ne reste de leur habitation précédente, qui a été bombardée par l’aviation israélienne pendant l’opération Plomb Durci. Ce sont des réfugiés pour la seconde fois ; la mère d’Abu-Aun se souvient encore de leur première maison à Sumsum, un village qui s’élevait autrefois près d’Ashkelon.

    Abu-Aun, âgé de 53 ans, a été blessé pendant qu’il essayait de s’enfuir lorsque sa maison a été bombardée dans le village de Beit Lahia. Depuis, il marche avec des béquilles. Sa femme a accouché quand la guerre faisait rage, et le bébé est maintenant avec eux dans cette tente exposée au froid. La tente s’est envolée pendant la tempête qui a ravagé la Bande de Gaza mercredi dernier, en sorte que la famille a dû la remplacer. Ils reçoivent de l’eau de temps en temps dans un container, et une minuscule cabane de tôle fait office de salle de bains pour les 100 familles qui vivent dans ce nouveau camp de réfugiés, le « Camp Gaza », au voisinage d’Al-Atara.

    Abu-Aun semblait particulièrement découragé le weekend dernier. La Croix Rouge avait refusé de lui attribuer une plus grande tente. Et il en avait assez de manger des fayots.

    Depuis trois mois, la famille Abu-Aun et des milliers d’autres vivent dans cinq villages de toile qui ont été construits après la guerre. Ils n’ont pas commencé à débarrasser les ruines de leurs maisons, laissés seuls pour en construire de nouvelles. Des milliers vivent à l’ombre des ruines de leurs maisons, des milliers sous des tentes, des milliers sont entassés avec leurs proches, des dizaines de milliers qui sont de nouveaux sans-abri et dont le monde se désintéresse. Après la conférence des pays donateurs, qui s’est réunie avec beaucoup de bruit à Sharm el-Sheikh, il y a un mois et demi, à laquelle 75 pays ont participé, et qui a décidé de donner un milliard de dollars pour reconstruire Gaza, rien ne s’est passé.

    Gaza est assiégée. Il n’y a pas de matériaux de construction. Israël et le monde posent des conditions, les Palestiniens sont incapables de former le gouvernement d’union dont ils auraient besoin, on ne voit nulle part de l’argent, nulle part du ciment, et la famille Abu-Aun continue de vivre sous une tente. Les 900 millions de dollars promis par les Nations Unies ne sont même pas utilisés, ils restent dans la caisse. On se demande s’ils en sortiront un jour. C’est ça l’Amérique.

    Voici exactement trois mois que la guerre est finie, et tout le monde a oublié Gaza une fois de plus. Israël ne s’est jamais intéressée au sort de ses victimes. Deux semaines sans une seule fusée Qassam, et Gaza est complètement sorti de l’agenda. Si les Gazaouis ne se dépêchent pas de reprendre les tirs, personne ne s’intéressera de nouveau à leur sort. Le message n’est pas nouveau, mais il est particulièrement cruel et affligeant de voir qu’il risque de provoquer un nouveau cycle de violence. Et alors, il est certain qu’on ne les aidera pas, puisqu’ils auront ouvert le feu.

    Il faut que quelqu’un assume la responsabilité du sort de la famille Abu-Aun et des autres victimes qui sont dans le même cas. S’ils avaient été blessés dans un tremblement de terre, on aurait vu, sans doute depuis longtemps, le monde les aider à se rétablir. Même l’Etat d’Israël aurait envoyé rapidement des convois d’aide fournis par ZAKA [organisme caritatif israélien]. Même Magen David Adom [service d’urgence d’Israël], et même l’armée israélienne les auraient aidés. Mais la famille Abu-Aun n’a pas été blessée par un désastre naturel, elle a été blessée par des êtres de chair et de sang made in Israel, et ce n’est pas la première fois. La réponse : pas d’indemnités, pas d’aide, pas de réhabilitation. Israël et le monde entier sont si préoccupés de reconstruire Gaza qu’ils en sont devenus muets. Gaza, remember ?

    Les ruines de la famille Abu-Aun font apparaître un nouveau désespoir, plus amer que le précédent. Une famille décente de huit personnes a été détruite, physiquement et psychologiquement, et le monde se tient à l’écart. Il ne faut pas espérer qu’Israël veuille indemniser ses victimes ou rebâtir sur les ruines dont il est la cause, bien que ce soit clairement son intérêt, sans parler de son obligation morale, une question qui n’a même pas été évoquée.

    Une fois de plus, il faut que le monde nettoie le gâchis fait par Israël. Pourquoi Israël pose-t-il de plus en plus de conditions politiques pour fournir une aide humanitaire d’urgence ? Ce sont de vaines excuses pour laisser Gaza en ruines et ne pas offrir l’aide légitime dont elle a désespérément besoin. Une fois de plus, Gaza doit se débrouiller, la famille Abu-Aun est laissée sous sa tente, et quand les hostilités reprendront, on nous parlera une fois de plus de la cruauté et de la brutalité… des Palestiniens.

    Gideon Levy
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Merci Solas d'avoir posté cet article.

    Selon les normes en vigueur en Occident, Gideon Levy est un antisémite.

    Voici exactement trois mois que la guerre est finie, et tout le monde a oublié Gaza une fois de plus. Israël ne s’est jamais intéressée au sort de ses victimes. Deux semaines sans une seule fusée Qassam, et Gaza est complètement sorti de l’agenda. Si les Gazaouis ne se dépêchent pas de reprendre les tirs, personne ne s’intéressera de nouveau à leur sort. Le message n’est pas nouveau, mais il est particulièrement cruel et affligeant de voir qu’il risque de provoquer un nouveau cycle de violence. Et alors, il est certain qu’on ne les aidera pas, puisqu’ils auront ouvert le feu
    Voici un passage qui met à nu la tactique dont Israël use et abuse avec la complicité de ses soutiens aux valeurs hautement "humaines" : pousser les Palestiniens à des actes de désespoir pour avoir prétexte à les pousser vers encore plus de désespoir.
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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    • #3
      http://www.algerie-dz.com/forums/sho...73&postcount=2

      pousser les Palestiniens à des actes de désespoir pour avoir prétexte à les pousser vers encore plus de désespoir.
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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