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La première économie d'Afrique est entrée en récession

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  • La première économie d'Afrique est entrée en récession

    Dix-sept ans. L'Afrique du Sud n'a pas connu de récession économique depuis 1992. Les incertitudes planaient alors sur l'avenir d'un pays tout juste sorti de l'apartheid qui l'avait isolé des échanges mondiaux. En 2009, la première économie du continent noir va repasser dans le rouge.

    Il faut deux trimestres négatifs consécutifs pour entrer en récession. La moitié du chemin a été accompli à la fin 2008 avec un PIB en baisse de 1,8 %. Et les économistes s'accordent à dire que le premier trimestre 2009 a été pire.

    Pour l'ensemble de l'année, ils placent le curseur entre 0 % et - 1 %, après une croissance de 3,1 % en 2008. A ce jour, la prévision de hausse de 1,2 % avancée par Trevor Manuel, le ministre de l'économie, lors de la présentation du budget en février, semble bien optimiste.

    Longtemps, l'Afrique du Sud a cru pouvoir éviter la crise mondiale. Une stricte régulation des changes et une prudence à l'égard des crédits à risque (les subprimes) avaient protégé les banques sud-africaines de la contagion internationale. La dépréciation de 30 % du rand, la monnaie locale, l'an dernier, avait soutenu la compétitivité des exportations. Enfin, le programme d'investissements publics (rénovation des ports, des routes...) lancé par le gouvernement en 2007 pour près de 60 milliards d'euros avait joué le rôle d'un plan de relance anticipé - au prix d'un déficit du budget.

    Fin 2008, il a fallu se rendre à l'évidence. "On a tous été obligés de réviser nos prévisions à la baisse", explique Jean-François Mercier, économiste chez Citigroup, une banque.

    La faiblesse de la demande mondiale a fini par faire chuter les exportations sud-africaines, composées pour moitié de métaux. Et dans le pays, la consommation, le principal moteur de l'économie, a plongé du fait de l'endettement croissant des ménages.


    UN REBOND EN 2010


    A la conjoncture s'ajoute, selon Hugo Pienaar, un responsable du Bureau de recherche économique (BER), la fin d'un cycle économique : "Avant même le début de la crise mondiale on décelait des signes de ralentissement d'une économie sud-africaine qui avait crû de 5 % pendant plusieurs années."

    Redescendu à 23 %, le chômage va de nouveau s'envoler : 250 000 Sud-Africains devraient perdre leur emploi cette année, principalement dans les secteurs minier et automobile. Au même moment, 350 000 jeunes vont arriver sur le marché du travail.

    Les observateurs envisagent toutefois un retour rapide de la croissance. "En 2010, après la Coupe du monde de football, la croissance devrait retrouver un rythme de 3 %", affirme Yunus Hoosen, le directeur de la promotion des investissements au département du commerce et de l'industrie. Malgré ce passage à vide, l'économie sud-africaine reste l'une des plus robustes des pays émergents.

    Probable futur président de la République, Jacob Zuma, a répété pendant sa campagne qu'il ne comptait pas modifier fondamentalement la politique économique du pays. Le président de l'ANC cherche à rassurer les milieux d'affaires qui craignent un coup de barre à gauche.

    Le très respecté ministre de l'économie, Trevor Manuel, en poste depuis 1996, devrait rester en place. Le 29 mars dernier, celui-ci avait pointé deux handicaps majeurs pour la croissance sud-africaine. Le manque de qualification de la main-d'oeuvre, et le faible nombre de création d'entreprises dans le pays, accusant l'apartheid d'avoir détruit l'esprit d'entreprise.

    Sébastien Hervieu (Le Monde)

  • #2
    C'est surprenant que la demande de métaux ait baissé car l'or (valeur refuge) bat actuellement tous les records.

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