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Les soldes flottants, alors ça marche ?

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  • Les soldes flottants, alors ça marche ?

    Les Galeries Lafayette, le Printemps, C&A, le BHV... toutes ces enseignes ont donné mercredi leur coup d'envoi aux soldes flottants, ces soldes librement décidées par les commerçants. Mais ces prix cassés inquiètent les commerçants. L'Expansion trace le premier bilan des soldes de printemps.

    Coup d'envoi des soldes dans les grands magasins ce mercredi : les Galeries Lafayette, le Printemps, C&A et BHV affichent des baisses de prix allant jusqu'à 50%. Surprenant en ce milieu de printemps ? Non, depuis le 1er janvier, la loi modernisation de l'économie a changé les règles.

    Jusqu'à présent, les soldes avaient lieu deux fois par an, en janvier et en juillet, pour une durée de 6 semaines. Désormais, les soldes « nationales » sont réduites à 5 semaines chacune. Les deux semaines restantes étant programmées à la libre appréciation des commerçants. L'idée étant de donner plus de souplesse aux commerçants et un peu plus de pouvoir d'achat aux clients...

    Alors ça marche ?

    C'est un peu tôt pour le dire. Et ça dépend pour qui. Pour les petits commerçants indépendants, le risque est grand : à l'inverse des grandes enseignes, ils n'ont pas la force financière pour réaliser des campagnes de pub. Difficile dans ces conditions de faire connaître l'existence de ces soldes aux clients. Par ailleurs, « les commerçants ne savent pas travailler sans marge », dénonce Charles Melcer président de la Fédération nationale de l'habillement, « les grands distributeurs achèteront des marchandises spéciales pour les soldes flottants. Mais les petits, qui n'en ont pas les moyens, risquent de fermer boutique » dénonce-t-il.

    Jusqu'à aujourd'hui, seules trois grandes enseignes y ont recouru : Kiabi, la Redoute, les 3 Suisses. Chez Kiabi, on est ravi. L'enseigne de vêtements « à petits prix » est la première à avoir lancé l'opération entre le 18 et le 24 mars. En une semaine, le chiffre d'affaires a augmenté de 46% par rapport à l'année précédente, les volumes de ventes ont progressé de 64%. En 2008, l'enseigne avait fait 3 semaines de promotions pour atteindre ce chiffre.

    Le site la Redoute.fr, qui a élu la semaine du 7 au 13 avril comme semaine de solde, a accueilli deux fois plus de visiteurs qu'habituellement. « Il faut se méfier de ces bons résultats, pondère Jean-Marc Génis, président exécutif de la Fédération des enseignes de l'habillement. Ces soldes ont été les premières sur ce modèle, ce qui a créé l'emballement. Aujourd'hui, il y a fort à parier que les résultats seraient bien plus modérés. »

    Pour Christine Lagarde, qui a défendu la loi avec toute son énergie, cela ne fait aucun doute, les résultats sont probants : selon Bercy, l'activité des commerçants ayant recouru à ces soldes exceptionnelles aurait cru de 40% en moyenne.

    Un chiffre qui exaspère Charles Melcer : « Certes les chiffres d'affaires vont augmenter avec cette réforme. Mais quel intérêt si les entreprises sont obligées par la suite de déposer le bilan. Mieux vaut faire un petit chiffre d'affaires avec du gras, qu'un gros chiffre d'affaire avec du maigre ! », déplore-t-il.
    Et côté consommateurs, c'est intéressant ?

    Côté consommateurs, les bonnes affaires ne sont peut-être pas pour tout de suite. Et pour cause, ils ne sont généralement pas au courant des bonnes affaires à réaliser. Selon un récent sondage d'Opinion Way, 80% des Français ignorent ce que sont ces soldes flottants. Par contre, ils se disent intéressés à 70% par ce type de formule.

    Par ailleurs, la confusion règne chez les futurs acheteurs. Et pour cause, il est désormais très difficile de distinguer les vraies soldes, pendant lesquelles les commerçants ont le droit de vendre à perte, des promos temporaires, que l'on retrouve à tout moment de l'année. Les banderoles sur les vitrines se multiplient et embrouillent une clientèle qui se méfie des pièges.

    Déboussolés les consommateurs ? « Une fois qu'ils auront compris le principe, les magasins seront tous vides dans les périodes sans solde », prédit Charles Melcer. Une crainte partagée par Jean-Marc Génis : « Nous risquons la crise de confiance entre les clients et les commerçants. Avec les soldes et promo à répétition, le client ne saura plus du tout ce qu'est le vrai prix, et ira naturellement à la chasse au prix...

    Par l'Express
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