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De l'intérêt pour l'Algérie d'adhérer à l'OMC

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  • De l'intérêt pour l'Algérie d'adhérer à l'OMC

    Annoncé à Alger pour la mi-mai pour assister au premier forum des patrons maghrébins, le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, ne séjournera finalement pas dans notre capitale à cette date pour, indique-t-on, des raisons de calendrier. Cette présence aurait sans doute permis aux responsables du pays de prendre langue avec le premier dirigeant de l’Organisation mondiale du commerce et faire le point des négociations en cours. Mais en fait, le problème est-il à ce niveau lorsque la question essentielle est, et reste encore, de savoir le pourquoi d’une adhésion à l’OMC alors que l’Algérie n’est ni prête structurellement ni concurrentielle dans ses secteurs de production agricole, industrielle et de services? Quoi qu’en disent d’aucuns, une entrée de l’Algérie à l’OMC dans les conditions actuelles ne serait rien de moins qu’un suicide collectif de notre production nationale qui sera rapidement phagocytée et balayée par le tsunami de sociétés étrangères. Ces entreprises, mieux outillées, trouveront à se réaliser à peu de frais sur le dos de l’économie nationale, alors même que notre appareil productif est à l’arrêt et que l’Algérie est aujourd’hui dépendante à 80% de l’importation pour ses biens de consommation. C’est là une réalité qui ne saurait être ignorée au moment où la crise économique et financière mondiale commence à avoir un impact de plus en plus évident sur l’économie nationale. Les récents chiffres publiés par l’Institut national des statistiques le prouvent. D’autre part, les conditionnalités mises par l’OMC ne feront que signer à terme la mort des entreprises nationales, loin de faire le poids face à des sociétés mieux structurées et plus aptes à affronter la jungle du commerce international; la dérégulation douanière et l’ouverture totale du marché feront le reste. Tous les spécialistes algériens consultés affirment qu’une entrée de l’Algérie à l’OMC dans les conditions de production et de productivité qui sont les siennes, constituera - en référence singulièrement aux conditionnalités du FMI et aux 358 «questions» de l’OMC - le coup de grâce à un secteur productif national totalement désorganisé par l’échec des nombreuses mises à niveau et restructurations imposées par le FMI, mais aussi par une ouverture anarchique du marché algérien conjuguée à une entrée, à tout le moins folklorique et sans perspective, dans l’économie de marché alors que rien ne garantit, en amont, la pérennité de la production nationale face aux multinationales qui ne feront qu’une bouchée de nos entreprises, qu’elles soient privées ou étatiques. Aussi, ce qu’il faut souligner d’emblée est que l’Algérie n’est pas prête, n’a jamais été prête en fait, à une adhésion qui se fait dans la précipitation et cela au détriment même de l’économie nationale -qui est loin d’être performante - en sus de la fragilisation d’une production nationale déjà largement minée par l’énorme retard accumulé dans la mise à niveau de l’appareil productif national. De fait, au moment où les grandes nations industrielles, les Etats-Unis en tête, remettent à l’ordre du jour le protectionnisme, il serait à tout le moins malvenu que l’Algérie se hasarde dans une aventure - alors que ses arrières ne sont pas protégés - dont elle ne maîtrise ni les tenants ni les aboutissants. Dès lors, rien n’interdit à l’Algérie, à l’instar du reste du monde, de protéger d’abord son industrie et son agriculture en pleine restructuration, aujourd’hui incapables de faire face à la concurrence étrangère. Ne pas tenir compte de cette réalité c’est sauter dans le vide sans filet de protection. Ce qui serait dommageable pour le pays avec, à terme, des conséquences incalculables.

    N. KRIM ( L'Expression)
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