Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La Somalie veut changer de cap

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La Somalie veut changer de cap

    Au terme d'une conférence de donateurs qui se tenait à Bruxelles jeudi, la communauté internationale a décidé de lever 213 millions de dollars pour aider la Somalie à se reconstruire. En aidant le pays sclérosé, les pays occidentaux espèrent enrayer les actes de piraterie au large de la Corne de l'Afrique.

    La Somalie "a la meilleure opportunité depuis une génération de mettre fin à ses souffrances et d'aller vers un avenir meilleur", a déclaré le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, dès l'ouverture de la conférence. Pour les 43 pays conviés, l'enjeu était à la fois simple et primordial: desserrer les cordons de la bourse pour aider le gouvernement à réaffirmer sa souveraineté. Au total, 213 millions de dollars ont été dégagés, pour la seule année 2009. Les fonds iront notamment à la mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom) et les forces de sécurité locales. Par ailleurs, de nombreux soutiens logistiques, tentes et véhicules blindés notamment, ont été promis.

    Depuis la chute du dictateur Siad Barre en 1991, le pays se fissure sous les coups de boutoir des islamistes radicaux, et les structures étatiques sont gangrénées par des luttes claniques entre seigneurs de guerre. Elles ont d'ailleurs fini par exploser, divisant le pays en trois entités autonomes. En 2009, la Somalie ressemble donc à une voyoucratie offshore, où la piraterie devient l'eldorado d'une population livrée à elle-même.

    Aux yeux du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, la situation humanitaire y est l'une des pires au monde. Pire encore, pour Médecins sans Frontières, les Somaliens ont essuyé en 2008 une vague de violence sans commune mesure depuis 10 ans.

    Panser à terre les plaies de la mer

    Partie émergée de l'iceberg, la menace pirate ne figurait pas à l'agenda de la conférence. Une décision qu'a justifié le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à quelques heures de l'ouverture des discussions. "Si nous ne traitons pas les causes profondes, le délabrement de l'Etat et la pauvreté, nous échouerons", a-t-il insisté. Dans une tribune du Figaro de mercredi, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, appuie cette politique en affirmant que "[la France] ne peut pas se contenter d'une action navale". L'Union européenne, appréhendant les actes de piraterie pour ce qu'ils sont - un symptôme -, semble avoir compris que le salut de la Somalie se trouve sur la terre ferme.

    Surtout, malgré la mise en place de l'opération navale "Atalante", destinée à protéger les navires dans le golfe d'Aden, les attaques ont décuplé au cours du premier trimestre 2009. Selon le Bureau maritime international, elles sont passées de 6 à 61 par rapport à la même période de 2008. Face à ce problème endémique et structurel, la Somalie a réaffirmé sa volonté de lutter elle-même contre les pirates, en formant notamment 2000 policier de plus (elle en compte aujourd'hui 3000).

    La menace islamiste

    "Le rétablissement de la sécurité et de la paix en Somalie est la base de toute solution au problème (de la piraterie) et nous attendons l'assistance de la communauté internationale pour renforcer les gardes côtes pour pouvoir faire face aux pirates", a déclaré de son côté le président somalien Cheikh Charif Ahmed, un islamiste modéré qui tente de rassembler un consensus autour de lui. Nous appelons à la communauté internationale à ne pas se contenter de solution partielle. Ceux qui commettent ces délits partent de la terre ferme et nous devons commencer à combattre à cet endroit-là".

    Ironie du sort, cette annonce intervient le jour où Cheikh Hassan Dahir Aweys, l'ancien numéro un des tribunaux islamistes, pose de nouveau le pied sur le sol somalien. Partisan d'une ligne dure, il est soupçonné de liens avec Al-Qaeda par les Etats-Unis. Il pourrait surtout être une menace supplémentaire pour le fragile pouvoir en place.

    source : l'Express
Chargement...
X