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Swat, la loi des talibans y a instauré l'horreur

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  • Swat, la loi des talibans y a instauré l'horreur

    Ce qui est arrivé à Maria Shah, une jeune femme de Shikarpur morte récemment des suites d’une agression à l’acide, peut être perçu comme un acte de violence gratuit ; mais le degré de détermination et de perfection avec lequel la misogynie est en train de se systématiser dans la vallée de Swat, dans le nord-ouest du Pakistan, est tout simplement sans précédent.

    Au vu de la situation sur le terrain, l’interdiction de l’éducation féminine et les attaques lancées contre les écoles de filles n’étaient qu’un prélude à l’instauration consciente d’un système violent et sadique. La destruction de plus de 180 écoles dans la vallée laisse des milliers d’enseignantes sans revenus et 80 000 filles sans accès à l’éducation. Mais ce qui est en jeu ici, ce ne sont pas seulement l’instruction et les moyens d’existence des femmes ; aujourd’hui, les jeunes filles ne peuvent plus sortir de chez elles sans être accompagnées d’un homme de leur famille, et, s’ils ne veulent pas s’attirer d’ennuis, les couples doivent être munis de leur certificat de mariage.

    Les talibans de la vallée de Swat ont également annoncé que les familles ayant des filles en âge de se marier devaient les déclarer dans les mosquées pour qu’elles épousent un des leurs, faute de quoi elles seraient mariées de force, autrement dit violées.

    Le gouvernement n’a pas fait grand-chose (pour ne pas dire rien) pour lutter contre cette institutionnalisation de la violence contre les femmes dans une vallée hier encore idyllique. Et, même s’il est question que des membres du gouvernement se rendent dans la région, la récente décision des autorités d’y rétablir la charia n’est pas faite pour protéger la population contre ce système despotique.

    Le triste sort de Bakht Zeba, ancienne conseillère régionale du district de Swat, aurait pourtant dû alerter ceux qui sont censés veiller sur la sécurité de nos vies et de nos biens. Les critiques de cette femme de 45 ans à l’encontre des talibans ont déchaîné le courroux de ces derniers : le 26 novembre dernier, ils l’ont traînée hors de chez elle et abattue d’une balle dans la tête après l’avoir sauvagement fouettée.

    Située à trois heures de voiture (un peu plus de 300 kilomètres) d’Islamabad, la vallée de Swat est devenue un symbole d’horreur, et il suffit qu’on se dise que la situation ne peut pas être pire pour qu’une nouvelle série d’actes insensés vienne ternir notre optimisme. Le récent décret sur l’obligation de déclarer les filles en âge de se marier est vraiment inacceptable.

    Allant encore plus loin que leurs homologues afghans, les talibans de la région y expriment clairement leur mépris à l’égard de tout ce qui relève d’un comportement civilisé. C’est à se demander si la charia pourra suffire à assouvir leur soif de violence.

    Jusqu’où faudra-t-il aller dans l’horreur pour que les gens comprennent que ce qui a commencé dans la vallée de Swat – une région très stable, notez bien – pourrait se propager dans le reste du pays ?

    Les femmes de Swat ont déjà vécu suffisamment d’atrocités ; si l’on ne parvient pas à stopper la tendance qui s’est emparée de la vallée, celle-ci gagnera du terrain et constituera une menace pour la survie d’au moins 50 % de la population du pays, c’est-à-dire toutes les Pakistanaises, aussi bien portantes et respectables soient-elles.

    Les récents meurtres de femmes à Kohat [en février dernier], la déclaration ordonnant aux femmes de Quetta de porter le voile [en décembre 2008], sans oublier, bien sûr, le retranchement dans la Mosquée rouge d’Islamabad des prétendus exécuteurs de la loi de Dieu [en juillet 2007] n’étaient pas des actes isolés. Swat apparaît aujourd’hui comme l’aboutissement de toute cette folie qui, si rien n’est fait, est vouée à redoubler. Nous, les femmes modernes et actives des grandes villes, ne pouvons plus nier ce qui risque de nous arriver.

    Au lieu de soutenir et de défendre les initiatives prises par des élues locales comme Bakht Zeba, le gouvernement n’a fait qu’accroître la vulnérabilité de la population. Sous quelle forme la loi islamique va-t-elle être appliquée dans le district ? M. Hoti, le maire de Peshawar, a écarté – et encore, du bout des lèvres – l’idée que la vallée de Swat puisse devenir un nouvel Afghanistan des talibans, mais son optimisme ne parvient plus à nous rassurer. Le 14 février dernier, alors même que la politique du gouvernement contribuait à renforcer le pouvoir des militants, Karachi a été le théâtre d’une démonstration de force des “justes” qui a entraîné l’ajournement d’une soirée musicale tout à fait anodine.

    Les attaques à l’acide, viols et autres violences ne sont pas des actes isolés, comme certains le prétendent.

    La croisade des talibans de Swat contre les femmes n’est pas un mouvement issu de nulle part. Elle est liée à une certaine vision du monde, en vertu de laquelle le pouvoir doit être exercé sous une forme la plus extrême possible.

    Aujourd’hui, non seulement le gouvernement a quasi officiellement abandonné la vallée de Swat, mais il a contribué à isoler encore plus ses femmes. Il ne doit pas oublier que, maintenant que les talibans sont solidement – et plus que jamais – établis dans la région, Islamabad n’est plus loin d’eux.

    Par Qurat ul ain Siddiqui, Dawn, Courrier International

  • #2
    Il ne fallait pas que le régime pakistanais cède sur ce territoire, ancien paradis du tourisme himalayen et qui était considéré comme la " Suisse pakistanaise" .

    Ça sera la contagion surtout que le régime pakistanais est en plein
    déliquescence et comme il est pourvu de la bombe nucléaire ,Allah yester!!!

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    • #3
      quelle horreur , et dire que ces gens se prétendent musulmans

      on en arrive presque à regretter Musharraf
      " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

      Commentaire


      • #4
        on en arrive presque à regretter Musharraf

        Cell


        .....................................

        "Makatbadale sahbak ghire bima kraf manou"

        Toi le "coupeur" de têtes couronnées

        Commentaire


        • #5
          sur france24 un reportage montre un vieux boulahia taliban marmoner des phrases surprenantes (pas pour nous en algerie, qui nous rappellons egalement les phrases terribles de belhadj) :

          http://www.fra*nce24.com/fr/20090423...cee-etats-unis
          (retirer l'espace)

          " dans la chari'aa nous nous battons contre la démocratie
          - contre la democratie ?
          - oui, la democratie est differente de l'islam, c'est son opposé !"

          le Monde n'est pas sorti de l'auberge...

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