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Pourquoi la Turquie accepterait-elle d’ouvrir sa frontière avec l’Arménie ?

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  • Pourquoi la Turquie accepterait-elle d’ouvrir sa frontière avec l’Arménie ?

    L’éventualité de l’ouverture de la frontière entre l’Arménie et la Turquie [fermée depuis 1994] est désormais l’un des sujets les plus commentés par les journaux de la région. Pourtant, plus il s’impose dans l’actualité, plus la méfiance augmente face aux efforts manifestement exagérés que déploie la Turquie pour prouver au monde entier à quel point elle s’entend bien avec l’Arménie.

    On ne peut s’empêcher de se poser quelques questions élémentaires : pourquoi l’optimisme et la compréhension mutuelle [entre l’Arménie et la Turquie] triomphent-ils soudain aujourd’hui, alors qu’on n’avait rien vu venir de tel durant les années précédentes ? Pourquoi la Turquie accepterait-elle d’ouvrir sa frontière avec l’Arménie ? Même le *facteur important que constitue la possibilité croissante d’une reconnaissance officielle par le président des Etats-Unis du génocide des Arméniens ne saurait tout expliquer.

    Pourtant, en Arménie même, beaucoup ont l’impression trompeuse que c’est la menace de la nouvelle administration américaine de reconnaître le génocide qui a poussé Ankara à entreprendre des tentatives désespérées afin de prouver au reste du monde que la Turquie était prête à résoudre elle-même les problèmes complexes qui l’opposent à l’Arménie. C’est ainsi que la Turquie s’efforce de montrer à tout-va qu’elle a décidé de mettre un terme au blocus économique de *l’Arménie. En outre, le ministre des Affaires étrangères [arménien], M. Babadjan, est allé jusqu’à déclarer : “L’Arménie et la Turquie ont déjà des discussions au sujet des événements de 1915”, une affirmation naturellement suivie de la sempiternelle précision : “L’ingérence d’une tierce partie ne pourrait qu’avoir des effets négatifs.” Si la Turquie tient vraiment à être honnête avec son voisin et avec sa propre histoire, on ne voit pas en quoi “l’ingérence d’une tierce partie”, dans le cas présent la reconnaissance du génocide par les Etats-Unis, pourrait avoir des “effets négatifs”.

    Par ailleurs, l’éventualité de l’ouverture de la frontière est présentée non pas comme une manière de rétablir une norme en matière de relations internationales, mais comme un simple geste de bonne volonté, une manifestation de générosité de la part de la Turquie. L’Arménie ne donne presque aucun commentaire officiel sur cette possible ouverture prochaine. Pourtant, cela mériterait au moins, à défaut d’un référendum, un large débat public.

    Les spécialistes de l’opinion confirment qu’il n’y a pas eu de sondages récents sur le sujet. Le Pr Gevorg Pogossian, président de l’Association arménienne des sociologues, dispose toutefois de réponses recueillies il y a quelques années. A l’époque, les seuls à être très favorables à une ouverture de la frontière étaient les hommes d’affaires, alors que la population arménienne en général se montrait assez réticente. Même si les choses ont pu évoluer depuis, je pense que ce sondage reste d’actualité.

    Le seul résultat évident de l’ouverture de la frontière serait d’offrir un débouché alternatif sur le monde extérieur, bénéfice que personne ne nie. Mais que gagnera l’Arménie à l’ouverture de la frontière ? Qu’y gagnera la Turquie ? Quelles risquent d’en être les conséquences politiques, économiques, culturelles et démographiques ? Cette ouverture sera-t-elle suivie de l’établissement de relations diplomatiques et de la signature d’accords prévoyant des obligations bilatérales, y compris en matière de sécurité ? A ce jour, personne ne saurait le dire. Et personne n’a l’intention de le dire, pas plus les autorités arméniennes que les organisations internationales, qui s’obstinent à pousser l’Arménie dans les bras de la Turquie tout en se gardant bien de vouloir assumer la moindre responsabilité quant à ce qui en découlera. Tout cela ne fait qu’aggraver les énormes risques que va prendre le pays, qui n’a aucune vision claire des intérêts tactiques motivant le geste de la Turquie. Et, dans la société, cela fait grandir le sentiment instinctif que nous sommes une nouvelle fois un simple pion dans un grand jeu qui se joue dans notre dos et ne présage donc rien de bon pour nous.

     Par Marina Grigorian, Golos Armenii, Courrier International

  • #2
    et quel interet pour cette fontiere turco-armenienne ?

    simple question,

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    • #3
      pourvu que certains s'en inspirent .

      j'ai rien dit je m'en vais ....
      " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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      • #4
        Pourquoi la Turquie accepterait-elle d’ouvrir sa frontière avec l’Arménie
        ?

        L'Europe l'impose!
        Mr NOUBAT

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        • #5
          L'Europe l'impose!

          exact

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