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Risque pour la santé dès le premier verre: un rapport qui fait débat

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  • Risque pour la santé dès le premier verre: un rapport qui fait débat

    PARIS - La polémique née d'affirmations de l'institut national du cancer (Inca) sur les risques que faisait courir un seul verre d'alcool quotidien n'en finit pas de rebondir, avec les contestations d'industriels du vin mais aussi de certains professionnels de la santé.
    Le guide "Nutrition et Prévention des cancers", publié par l'INCA en février, se base sur la méta-analyse de plusieurs centaines d'articles scientifiques pour affirmer qu'un verre d'alcool par jour, 15cl dans le cas du vin, augmente significativement le risque de certains cancers. Ainsi, pour le cancer de la bouche, du pharynx et du larynx, le risque serait augmenté de 168%.
    "Ce risque est augmenté surtout si l'on est fumeur mais s'avère faible si l'on n'est que buveur", affirme Michèle Delaunay, députée socialiste de Gironde et cancérologue. Elle souligne encore que "les cancers listés sont des cancers rares" et qu'une augmentation de risque de 168% pour un cancer rare, "ce n'est finalement pas beaucoup".
    D'autres études soulignent en revanche qu'un agent contenu dans le vin rouge, le révesratrol, un antioxydant, protégerait contre les maladies cardiovasculaires.
    Joël de Leiris, professeur de médecine à l'Université de Grenoble, craint surtout que les gens ne relativisent pas ces données, qui ne sont "pas fausses" et qu'elles créent "une espèce de peur et de psychose".
    Le secteur viticole est logiquement monté au créneau, mais aussi des personnalités comme David Servan-Schreiber, professeur clinique de psychiatrie et auteur, qui a co-signé une tribune dans le Monde rappelant que la consommation de vin rouge est bénéfique contre les maladies cardio-vasculaires et estimant qu'"il reste fort possible qu'elle le soit aussi contre le cancer".
    Une recherche épidémiologique publiée cette semaine par l'American Association of Cancer affirme que boire du vin à raison d'environ six verres par mois (soit cinq fois moins que le verre quotidien) allongerait la survie des femmes atteintes de lymphone non hodkidgien, un cancer du système lymphatique.
    Pour Bernard Basset, directeur de l'Institut National de prévention et d'éducation sur la Santé (Inpes), "les débats sur le vin se font entre une grande majorité de scientifiques de la communauté internationale et quelques experts isolés qui comme par hasard proviennent de régions productrices".
    Pour Joël de Leiris, "le lobby moralisateur existe autant que le lobby viticulteur : comme on vit dans une période où l'on ne veut plus accepter le moindre risque, on abuse du principe de précaution".
    "Tout est dans la mesure", dit Michèle Delaunay, pour qui "un verre de vin autour d'un repas, probablement équilibré et convivial, diffère des trois verres de gin enfilés pour tuer le cafard".
    Mais comme le souligne l'Inca, l'éthanol qu'on trouve dans tous les alcools "est métabolisé en acétalhyde, reconnu cancérogène pour l'homme".
    "Dire qu'un verre de vin par jour augmente le cancer est avéré, souligne Bernard Basset. Tous les scientifiques un peu sérieux le disent. Maintenant, les gens prennent des risques ou non. Il est simplement de notre devoir de les avertir".
    Il rappelle aussi que la recommandation de l'Inca "se base sur celle de l'OMS, c'est-à-dire +boire moins c'est mieux+".
    (©AFP / 25 avril 2009 08h39)
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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