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La Révolte des Aurès 1916

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  • La Révolte des Aurès 1916

    L'insurrection des Aurès de 1879 n'était que le prolongement d'autres résistances qu'a connues la région depuis que le colon a foulé la terre d'Algérie. Cette insurrection fut d'une importance capitale compte tenu de la situation générale dans laquelle elle est intervenue et des conditions dans lesquelles elle s'est déroulée qui avaient jeté l'effroi dans l'esprit des Français, les obligeant à prendre toutes sortes de mesures pour y mettre un terme



    Causes de la résistance des Aurès
    Les causes de l'insurrection relèvent de plusieurs facteurs parmi lesquels la dégradation des conditions sociales, politiques et économiques qui eurent des incidences directes sur les Algériens lesquels vivaient une situation dramatique en raison de la famine, des épidémies et des lois scélérates dont le Code de l'indigénat, parallèlement à la propagation de la misère et la cherté de la vie.


    La conjugaison de tous ces facteurs suffisait à elle seule pour déclencher l'insurrection bien que certains historiens aient évoqué également le rôle joué par les confréries soufies dans l'incitation des Algériens à la révolte et la rébellion.


    Par-dessus tout, le mécontentement qui s'est répandu chez les Algériens en raison de la promulgation de la loi sur la conscription obligatoire en 1912 est considéré comme l'étincelle qui a entraîné l'explosion de la situation.


    En dépit du fait que cette loi avait suscité l'adhésion de certains lettrés du mouvement des jeunes algériens à tendance libérale, qui y voyaient un moyen d'intégration selon eux, elle rencontra néanmoins une violente opposition de la part du public. Le rejet de la conscription obligatoire par les Algériens s'est amplifié après l'arrivée de nouvelles inquiétantes sur la mort par milliers de jeunes conscrits au cours des batailles terribles qui se déroulaient en Europe, puisque le ministère de la guerre français avait enregistré en octobre 1916, 7822 tués, 30.354 blessés et 2611 prisonniers.


    En 1916, la France avait un besoin pressant de troupes supplémentaires et pour cela, elle décida d'enrôler les jeunes ayant atteint l'âge de 17 ans pour les envoyer au front dans les plus brefs délais.


    Par ailleurs, la mise sous séquestre à l'orée du vingtième siècle des terres appartenant aux habitants de Aïn Touta, Merouana et Sériana dans la région des Aurès afin d'établir des centres d'implantation pour les émigrés européens et créer des communes mixtes dont la commune de Belezma en 1904, fut à l'origine du déclenchement de troubles dans la région et amena la cour d'assises de Batna à prononcer diverses peines de prison à l'encontre des accusés. En guise de représailles, les Algériens refusèrent de se soumettre aux lois du colonisateur. Les adversaires de la loi sur la conscription obligatoire déclarèrent en décembre 1914 qu'ils bénéficiaient du soutien des Turcs et des Allemands pour la libération de l'Algérie.


    A l'instar de la résistance de Béni Chougrane en 1914, celle des Aurès en 1916 différait des insurrections du 19ème siècle sur divers points dont les plus importants sont:


    - L'insurrection n'avait aucune relation avec les confréries et les zaouias


    - Elle ne s'est pas déclenchée en raison de l'opposition des grandes familles et des notables au colonialisme.


    - Elle n'a pas eu lieu en raison de la faible présence de troupes militaires françaises comme ce fut le cas en 1870 et 1871.


    Cette insurrection fut une forte réaction collective contre la politique militaire coloniale représentée par les lois de 1907 et 1912 portant sur la conscription obligatoire des jeunes ainsi que le service du travail obligatoire dans les fermes et les usines en France.

  • #2
    Les étapes de la résistance des Aurès
    L'insurrection des Aurès débuta effectivement le 11 novembre 1916 lorsque les populations de Aïn Touta et Barika se rassemblèrent au village de Boumazaz et s'accordèrent à déclarer la guerre sainte aux impies. Cette nouvelle se propagea rapidement dans les villages et des centaines d'hommes répondirent à l'appel sacré. Ceci poussa les Français à couper toutes les communications entre la région et le monde extérieur en interdisant les déplacements et les voyages de et vers les Aurès.
    Les insurgés réagirent en détruisant les câbles du téléphone, du télégraphe et les ponts. Par ailleurs, ils attaquèrent les domiciles et les biens des Européens, visant particulièrement les agents de l'administration coloniale dans tous les villages et hameaux.
    Les opérations des résistants contre les intérêts français s'intensifièrent, touchant le fort administratif "Mac Mahon", ce qui se solda par la mort du sous-préfet de Batna et la destruction du fort après que la garde militaire française se fut enfuie en l'abandonnant.
    Tandis que l'administration coloniale sous-estimait ces événements, les insurgés entreprirent d'encercler la ville de Barika le 13 novembre 1916 pour attaquer un convoi français le lendemain.
    Devant l'aggravation de la situation et l'extension de l'insurrection, le gouverneur général d'Algérie demanda des renforts militaires supplémentaires, en insistant sur la nécessité de recourir à l'aviation pour terroriser les populations, notamment après que 10 soldats français furent tués lors des accrochages du 5 décembre 1916 lorsque les troupes françaises avaient attaqué les rebelles qui s'étaient réfugiés dans les monts Mesmataoua.
    A cet effet, la France retira le bataillon 250 du front en Europe pour l'envoyer en Algérie, le nombre de soldats français dans les Aurès ayant atteint ainsi 6000 hommes commandés par le général "Monnier". Le commandement militaire fit venir les avions de guerre du type de ceux qui étaient en Tunisie pour les envoyer vers la région des Aurès.
    Au début de Janvier 1917, on dénombrait plus de 14000 soldats basés dans les Aurès, équipés d'armes des plus modernes en vue de liquider définitivement l'insurrection et réprimer ses animateurs.
    Entre novembre 1916 et la fin du mois de mai 1917, les troupes coloniales ont commis les pires crimes contre les populations désarmées en représailles contre la poursuite de la résistance. La preuve la plus édifiante de ce qui fut commis par les Français durant cette période est le rapport établi par la commission parlementaire française qui s'est penchée sur la politique pratiquée par les Français, basée sur les assassinats par toutes sortes d'armes, la terre brûlée et la saisie des biens des populations.
    Ne se contentant pas de cela, la France emprisonna plus de 2904 révoltés, accusés de rébellion et de provocation de troubles. 825 Algériens furent présentés devant les tribunaux et 805 d'entre eux furent condamnés à environ 715 ans de prison au total tandis que 165 furent dirigés vers les tribunaux arabes à Constantine et 45 vers le tribunal de Batna qui prononça à leur encontre 70 ans de prison.
    Les condamnés furent soumis à des amendes totalisant 706656 francs français et l'administration coloniale saisit environ 3759 fusils de chasse anciens, 7.929 ovins, 4511 caprins et 266 bovins.
    Compte tenu de la gravité de la situation, le gouvernement français s'empressa de placer l'ensemble de la région sous administration militaire aux termes du décret du 22/11/1916.
    En dépit du fait que les espoirs fondés par les Algériens, à travers la résistance des Aurès en 1916, de se débarrasser du colonialisme et de sa tyrannie, ne se soient pas concrétisés, les conséquences de cette insurrection et les drames qu'elle engendra demeurèrent gravés dans les esprits des habitants de la région, dans les écrits des historiens et les œuvres des poètes jusqu'au déclenchement de la Révolution du premier novembre.

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    • #3
      Epilogue .

      Ce qui est intéréssant dans cette insurrection c'est l'action républicaine propre au peuple de cette région , un exemple pour toute l'Algérie . Bien sur il y avait aussi l'appel à la guerre sainte donc religieux , "mais qui osera prétendre ici que dans une république laïc moderne il est interdit de revendiquer sa foi " .

      Cette insurrection qui n'ai pas la seule dans ce pays , est totalement différente de celles plus célèbres comme celle de Abdelkader , Al Mokkrani , et des autres chefs régionaux , parcequ'elle n'obeit à aucune des règles de seigneurs et cerf , ni à aucun mouvement religieux tel les zaouïa etc.... Cette guerre n'avait en aucun cas servit les interêts et les privilèges de quelques seigneurs citer ci-dessu .

      Elle avait été élaborer par tous les citoyens pour sauver ce qui rester de leurs dignités . Malheureusement cette guerre comme toutes les autres à eut des conséquence dramatique , elle avait était mal préparer , et pas assez homogène. Un sursaut d'orgueil qui leurs avaient couter très cher . Le peuple des Aurès sera briser et survivra à la limite de la clochardisation . Eux qui ne demandais jamais rien à personne .

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      • #4
        Tu oublies l'effet du décret Crémieux qui en est pour beaucoup aux révoltes d'alors. C'est le fameux décret qui octroya aux juifs algériens la citoyenneté française alors qu'on demeurait indigènes à jamais.
        Dernière modification par djamal 2008, 26 avril 2009, 09h53.
        Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

        J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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