Pas ça ! Pas là ! L’Islande en faillite ? Impossible ! Comme si l’île luthérienne perdue dans les brumes du Nord était devenue une république bananière. A La Perle, le grand restaurant à coupole panoramique qui domine Reykjavik, la plupart des tables sont vides. La petite ville bruit de toutes sortes de rumeurs. Un jour, redoutant une augmentation de la taxe sur l’alcool, les épiceries sont prises d’assaut. Un autre, il est question d’un Italien qui rachète par dizaines des 4 x 4 presque neufs pour les revendre à l’étranger. Et puis il y a cette maudite couronne, la monnaie islandaise, qui n’est plus convertible. Au point que les étudiants islandais à Séoul ou à Copenhague n’ont plus de quoi vivre. A Londres, l’ambassade d’Islande offre du poisson à ses concitoyens... On rêve, ou on cauchemarde, c’est selon. L’Islande, l’un des pays les plus riches au monde, en train de se prolétariser ! Mais que s’est-il donc passé ?
« Nous sommes devenus fous, résume à sa manière Stefan Olafsson, professeur de sociologie à l’Université d’Islande, dont les bâtiments massifs jurent avec les maisonnettes aux couleurs vives de la capitale. Moi aussi, alors que je ne demandais rien, on m’a proposé des crédits pour racheter une maison. J’ai refusé. » Evitant ainsi de se retrouver piégé comme aujourd’hui nombre de ses compatriotes qui ont acheté des voitures ou des logements. Il n’y a pas si longtemps, les trois grandes banques islandaises (Kaupthing, Landsbanki, Glitnir) proposaient des crédits libellés dans un cocktail de monnaies étrangères (yens, euros, francs suisses...). Etrange ? Les banquiers faisaient valoir que les prêts en devises supportaient des taux d’intérêt bien moindres que les prêts en couronnes. Tout à gagner, donc ! A une condition : que la couronne islandaise conserve son statut de monnaie forte.
Mais qui pouvait en douter ? L’Islande semblait d’une solidité à toute épreuve. Et vendait même les recettes de sa réussite. « Notre grande force réside dans notre haut niveau d’éducation et dans la faculté de notre main-d’oeuvre à s’adapter aux changements technologiques et à la mondialisation. » C’est David Oddsson qui s’exprimait ainsi, le 27 avril 2004, devant un parterre d’universitaires rassemblés à Oxford, en Angleterre. Oddsson, 60 ans, n’est pas n’importe qui. C’est lui l’artisan du miracle islandais, enfin, de l’ex-miracle. Aujourd’hui gouverneur de la Banque centrale d’Islande, il a été Premier ministre de 1991 à 2004, un record de longévité. Avant cela il avait été maire de la capitale pendant neuf ans (c’est à lui qu’on doit La Perle). Sous les latitudes islandaises, on pourrait penser qu’Oddsson est un des ces sociaux-démocrates qui réussit à allier marché et sécurité. Eh bien, pas du tout !
Dans les années 80, le jeune acteur devenu avocat avait organisé la visite en Islande de trois grands maîtres de la pensée libérale : les Américains Milton Friedman et James Buchanan, qui régnaient à Chicago, ainsi que Friedrich Hayek, fondateur de l’Ecole autrichienne et auteur de la bible du libéralisme, « La route de la servitude ». Voilà donc les inspirateurs de cet étrange Viking. Une fois au pouvoir, le leader du Parti de l’indépendance (centre droit) est vite passé aux travaux pratiques. Sans la brutalité d’une Thatcher, mais, comme elle, en baissant les impôts, en réduisant l’emprise de l’Etat et en ouvrant le pays.
Longtemps adulé, Oddsson vit aujourd’hui barricadé, à deux pas du port de Reykjavik, dans le cube noir qui abrite la Banque centrale. Lui, le bon Dieu, est devenu le diable. Chaque samedi après-midi, dans le square qui fait face au bâtiment de pierres du Parlement (l’Alpingi), des manifestants se réunissent. Il y a bien des oeufs qui s’écrasent sur la façade, mais tout ça reste bon enfant. Beaucoup de manifestants viennent avec leur progéniture dans la poussette et discutent en passant de groupe en groupe au milieu de pancartes protestant contre la corruption et demandant le départ d’Oddsson. « Les Islandais sont en colère, explique le professeur Olafsson. Ils ne comprennent pas ce qui leur arrive. » Il y a de quoi, car ils tombent de haut. Croissance, plein-emploi, boom des salaires, excédent budgétaire, tout allait si bien jusqu’à ce que... Jusqu’à ce que les banques islandaises échappent à tout contrôle. Privatisées par les soins d’Oddsson il y a quatre ou cinq ans, elles se sont développées trop vite, laissant de côté les critères élémentaires de sécurité.
« comme à l’abattoir »
Un seul chiffre : avant la crise qui a éclaté en septembre, les engagements des trois grandes banques (90 % du marché) équivalaient à dix fois le PIB du pays. Les banquiers, alertés dès 2005 par des analystes, ont bien réalisé que leurs dépôts ne suffiraient pas à garantir l’énorme pyramide de crédits. Comme ils ne pouvaient pas en obtenir davantage de la petite population insulaire (320 000 habitants), ils sont allés à l’étranger. La Landsbanki, notamment, a ouvert une banque par Internet, Icesave, avec des filiales en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. Cela n’a pas suffi. La crise financière et la chute de Lehman Brothers, en gelant les crédits entre banques, ont fait exploser le système islandais.
Kjartan Hanksson, 38 ans, en costume cravate, est assis dans une salle de réunion du syndicat bancaire installé à l’écart du centre-ville, non loin de l’autoroute centrale. Il fait partie des 500 à 600 employés qui ont été licenciés le mois dernier. Lui travaillait au siège de la Landsbanki, situé à deux pas du Parlement et de la modeste maison blanche qui abrite le Premier ministre, Geir Hilmar Haarde. Hanksson n’oubliera jamais le 4 octobre. « C’était comme à l’abattoir. » En arrivant le matin, on l’avait averti qu’il serait convoqué dans la journée pour connaître son sort. Il a dû endurer de 8 heures à 17 heures le défilé des collègues à qui la direction donnait son verdict. « J’avais une chance sur deux de rester. » Pour lui, malheureusement, le couperet est tombé. « C’était difficile à imaginer, car le dernier rapport semestriel de la banque ne mentionnait rien d’alarmant. » Et parce que le chômage, surtout pour les banquiers, qui pendant des années ont tenu le haut du pavé, n’existait pas.
Gordon brown se fâche
Pendant ce temps, à la tête de la Banque centrale, dont les réserves (2 milliards de dollars) ne sont pas à la mesure du passif des banques (100 milliards), Oddsson observe, impuissant, son oeuvre qui part en capilotade. En quelques jours, fin septembre-début octobre, les trois grandes banques ont été nationalisées. Les nouveaux dirigeants ont pour mission de rétablir les circuits de crédit à l’intérieur. Pour l’étranger, on verra... On a tout vu. Début octobre, Oddsson, sortant exceptionnellement de sa réserve en accordant une interview à la télé, a déclenché une crise ouverte. Il a laissé entendre que les banques islandaises n’honoreraient pas leurs engagements à l’étranger. Gordon Brown, le Premier ministre britannique, a très mal pris la chose. Il a carrément gelé les dépôts des banques islandaises en Grande-Bretagne (y compris ceux des 300 000 clients d’Icesave) en excipant d’une loi antiterroriste de 2001 destinée à lutter contre Al-Qaeda. Les Islandais n’ont pas digéré. Ici et là dans la capitale, des affiches conspuent Brown. Un site Internet (indefence.is) canalise les mécontents sur le thème « Nous ne sommes pas des terroristes ».
« Les Britanniques veulent nous faire payer la guerre de la morue » qui avait opposé les deux pays dans les années 70. Asgeir Jonsson travaille à la banque Kaupthing. Lui a sauvé son job. Mais il se sent un peu seul. Il n’y a aucune animation dans les couloirs déserts de la banque. On dirait que le temps s’est arrêté. S’en prendre aux Britanniques, comme il le fait avec une large partie de la population, est un peu facile. C’est une manière commode d’évacuer les responsabilités des Islandais. Et d’oublier qu’il y a peu encore le pays tout entier était fier de son sort et de sa fortune. « Nous étions comme des enfants dans une boutique de bonbons », s’amuse Frederick Raffsson, éditeur et animateur d’un site Web.
On célébrait « le triomphe de l’esprit viking » : un gratuit de Reykjavik publie ces jours-ci, fort vicieusement, un discours prononcé le 3 mai 2005 devant un club d’hommes d’affaires à Londres par le président islandais. Olafur Ragnar Grimsson ne trouvait alors pas suffisamment de mots pour glorifier la nouvelle saga de son peuple. Un peu étonnant, cet enthousiasme, de la part d’un homme classé à gauche et ennemi juré d’Oddsson. Mais très révélatrice en même temps de l’unanimité qui entourait l’enrichissement de la petite nation. Le président lui-même est un peu bling-bling. Il a fait un beau remariage avec Dorrit Moussaieff, née à Jérusalem, élevée à Londres et héritière d’une famille de diamantaires originaire de Boukhara, en Ouzbékistan. La population se délecte de l’accent de la première dame, par ailleurs très populaire. Dans son fameux discours, le président évoquait pas moins de douze raisons (nous vous les épargnerons...) expliquant les succès économiques des « nouveaux Vikings » , comme sont surnommés la petite poignée d’entre eux vivant entre Reykjavik, Londres et New York, qu’ils relient à bord de jets privés. Ils ont investi 5 milliards de dollars à l’étranger et emploient 100 000 personnes. Achetant des boutiques à Londres et même un club de foot (West Ham), les saumons et foies gras Labeyrie en France, une chaîne de pharmacies en Lituanie, un grand magasin à Copenhague... La faillite des banques islandaises qui les ont accompagnés dans ces raids n’arrangent pas leurs affaires. Même s’ils ne sont pas les plus mal lotis.
« Nous sommes devenus fous, résume à sa manière Stefan Olafsson, professeur de sociologie à l’Université d’Islande, dont les bâtiments massifs jurent avec les maisonnettes aux couleurs vives de la capitale. Moi aussi, alors que je ne demandais rien, on m’a proposé des crédits pour racheter une maison. J’ai refusé. » Evitant ainsi de se retrouver piégé comme aujourd’hui nombre de ses compatriotes qui ont acheté des voitures ou des logements. Il n’y a pas si longtemps, les trois grandes banques islandaises (Kaupthing, Landsbanki, Glitnir) proposaient des crédits libellés dans un cocktail de monnaies étrangères (yens, euros, francs suisses...). Etrange ? Les banquiers faisaient valoir que les prêts en devises supportaient des taux d’intérêt bien moindres que les prêts en couronnes. Tout à gagner, donc ! A une condition : que la couronne islandaise conserve son statut de monnaie forte.
Mais qui pouvait en douter ? L’Islande semblait d’une solidité à toute épreuve. Et vendait même les recettes de sa réussite. « Notre grande force réside dans notre haut niveau d’éducation et dans la faculté de notre main-d’oeuvre à s’adapter aux changements technologiques et à la mondialisation. » C’est David Oddsson qui s’exprimait ainsi, le 27 avril 2004, devant un parterre d’universitaires rassemblés à Oxford, en Angleterre. Oddsson, 60 ans, n’est pas n’importe qui. C’est lui l’artisan du miracle islandais, enfin, de l’ex-miracle. Aujourd’hui gouverneur de la Banque centrale d’Islande, il a été Premier ministre de 1991 à 2004, un record de longévité. Avant cela il avait été maire de la capitale pendant neuf ans (c’est à lui qu’on doit La Perle). Sous les latitudes islandaises, on pourrait penser qu’Oddsson est un des ces sociaux-démocrates qui réussit à allier marché et sécurité. Eh bien, pas du tout !
Dans les années 80, le jeune acteur devenu avocat avait organisé la visite en Islande de trois grands maîtres de la pensée libérale : les Américains Milton Friedman et James Buchanan, qui régnaient à Chicago, ainsi que Friedrich Hayek, fondateur de l’Ecole autrichienne et auteur de la bible du libéralisme, « La route de la servitude ». Voilà donc les inspirateurs de cet étrange Viking. Une fois au pouvoir, le leader du Parti de l’indépendance (centre droit) est vite passé aux travaux pratiques. Sans la brutalité d’une Thatcher, mais, comme elle, en baissant les impôts, en réduisant l’emprise de l’Etat et en ouvrant le pays.
Longtemps adulé, Oddsson vit aujourd’hui barricadé, à deux pas du port de Reykjavik, dans le cube noir qui abrite la Banque centrale. Lui, le bon Dieu, est devenu le diable. Chaque samedi après-midi, dans le square qui fait face au bâtiment de pierres du Parlement (l’Alpingi), des manifestants se réunissent. Il y a bien des oeufs qui s’écrasent sur la façade, mais tout ça reste bon enfant. Beaucoup de manifestants viennent avec leur progéniture dans la poussette et discutent en passant de groupe en groupe au milieu de pancartes protestant contre la corruption et demandant le départ d’Oddsson. « Les Islandais sont en colère, explique le professeur Olafsson. Ils ne comprennent pas ce qui leur arrive. » Il y a de quoi, car ils tombent de haut. Croissance, plein-emploi, boom des salaires, excédent budgétaire, tout allait si bien jusqu’à ce que... Jusqu’à ce que les banques islandaises échappent à tout contrôle. Privatisées par les soins d’Oddsson il y a quatre ou cinq ans, elles se sont développées trop vite, laissant de côté les critères élémentaires de sécurité.
« comme à l’abattoir »
Un seul chiffre : avant la crise qui a éclaté en septembre, les engagements des trois grandes banques (90 % du marché) équivalaient à dix fois le PIB du pays. Les banquiers, alertés dès 2005 par des analystes, ont bien réalisé que leurs dépôts ne suffiraient pas à garantir l’énorme pyramide de crédits. Comme ils ne pouvaient pas en obtenir davantage de la petite population insulaire (320 000 habitants), ils sont allés à l’étranger. La Landsbanki, notamment, a ouvert une banque par Internet, Icesave, avec des filiales en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. Cela n’a pas suffi. La crise financière et la chute de Lehman Brothers, en gelant les crédits entre banques, ont fait exploser le système islandais.
Kjartan Hanksson, 38 ans, en costume cravate, est assis dans une salle de réunion du syndicat bancaire installé à l’écart du centre-ville, non loin de l’autoroute centrale. Il fait partie des 500 à 600 employés qui ont été licenciés le mois dernier. Lui travaillait au siège de la Landsbanki, situé à deux pas du Parlement et de la modeste maison blanche qui abrite le Premier ministre, Geir Hilmar Haarde. Hanksson n’oubliera jamais le 4 octobre. « C’était comme à l’abattoir. » En arrivant le matin, on l’avait averti qu’il serait convoqué dans la journée pour connaître son sort. Il a dû endurer de 8 heures à 17 heures le défilé des collègues à qui la direction donnait son verdict. « J’avais une chance sur deux de rester. » Pour lui, malheureusement, le couperet est tombé. « C’était difficile à imaginer, car le dernier rapport semestriel de la banque ne mentionnait rien d’alarmant. » Et parce que le chômage, surtout pour les banquiers, qui pendant des années ont tenu le haut du pavé, n’existait pas.
Gordon brown se fâche
Pendant ce temps, à la tête de la Banque centrale, dont les réserves (2 milliards de dollars) ne sont pas à la mesure du passif des banques (100 milliards), Oddsson observe, impuissant, son oeuvre qui part en capilotade. En quelques jours, fin septembre-début octobre, les trois grandes banques ont été nationalisées. Les nouveaux dirigeants ont pour mission de rétablir les circuits de crédit à l’intérieur. Pour l’étranger, on verra... On a tout vu. Début octobre, Oddsson, sortant exceptionnellement de sa réserve en accordant une interview à la télé, a déclenché une crise ouverte. Il a laissé entendre que les banques islandaises n’honoreraient pas leurs engagements à l’étranger. Gordon Brown, le Premier ministre britannique, a très mal pris la chose. Il a carrément gelé les dépôts des banques islandaises en Grande-Bretagne (y compris ceux des 300 000 clients d’Icesave) en excipant d’une loi antiterroriste de 2001 destinée à lutter contre Al-Qaeda. Les Islandais n’ont pas digéré. Ici et là dans la capitale, des affiches conspuent Brown. Un site Internet (indefence.is) canalise les mécontents sur le thème « Nous ne sommes pas des terroristes ».
« Les Britanniques veulent nous faire payer la guerre de la morue » qui avait opposé les deux pays dans les années 70. Asgeir Jonsson travaille à la banque Kaupthing. Lui a sauvé son job. Mais il se sent un peu seul. Il n’y a aucune animation dans les couloirs déserts de la banque. On dirait que le temps s’est arrêté. S’en prendre aux Britanniques, comme il le fait avec une large partie de la population, est un peu facile. C’est une manière commode d’évacuer les responsabilités des Islandais. Et d’oublier qu’il y a peu encore le pays tout entier était fier de son sort et de sa fortune. « Nous étions comme des enfants dans une boutique de bonbons », s’amuse Frederick Raffsson, éditeur et animateur d’un site Web.
On célébrait « le triomphe de l’esprit viking » : un gratuit de Reykjavik publie ces jours-ci, fort vicieusement, un discours prononcé le 3 mai 2005 devant un club d’hommes d’affaires à Londres par le président islandais. Olafur Ragnar Grimsson ne trouvait alors pas suffisamment de mots pour glorifier la nouvelle saga de son peuple. Un peu étonnant, cet enthousiasme, de la part d’un homme classé à gauche et ennemi juré d’Oddsson. Mais très révélatrice en même temps de l’unanimité qui entourait l’enrichissement de la petite nation. Le président lui-même est un peu bling-bling. Il a fait un beau remariage avec Dorrit Moussaieff, née à Jérusalem, élevée à Londres et héritière d’une famille de diamantaires originaire de Boukhara, en Ouzbékistan. La population se délecte de l’accent de la première dame, par ailleurs très populaire. Dans son fameux discours, le président évoquait pas moins de douze raisons (nous vous les épargnerons...) expliquant les succès économiques des « nouveaux Vikings » , comme sont surnommés la petite poignée d’entre eux vivant entre Reykjavik, Londres et New York, qu’ils relient à bord de jets privés. Ils ont investi 5 milliards de dollars à l’étranger et emploient 100 000 personnes. Achetant des boutiques à Londres et même un club de foot (West Ham), les saumons et foies gras Labeyrie en France, une chaîne de pharmacies en Lituanie, un grand magasin à Copenhague... La faillite des banques islandaises qui les ont accompagnés dans ces raids n’arrangent pas leurs affaires. Même s’ils ne sont pas les plus mal lotis.
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