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Le business du conseil en séquestration est né

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  • Le business du conseil en séquestration est né

    Formations à "la communication sous contrainte", "kit de survie", "garde du corps"... les cabinets spécialisés dans le conseil social aux entreprises fourmillent d'idées afin de préparer au pire les dirigeants, à savoir leur séquestration par des salariés en colère.

    Surfant sur ce nouveau business, Arnaud Dupui-Castérès, président du cabinet Vae Solis, vient de lancer une formation à "la stratégie de communication" et "de négociation". Durant une demi-journée, les stagiaires apprennent des astuces comportementales en cas de séquestration, avec comme professeurs d'anciens membres des unités spéciales, experts dans la négociation et les prises d'otages. Rien de moins. Sur les bancs de cette école atypique, dont le coût varie en fonction des clients, les dirigeants se voient prodiguer de nombreux conseils pour gérer une situation susceptible de dégénérer.

    Règle numéro 1 : "tout faire pour éviter de médiatiser la séquestration pour ne pas la transformer en levier de négociation" ;
    règle numéro 2 : "le séquestré ne doit en aucun cas rentrer en confrontation" avec les meneurs ;
    règle numéro 3 : "ne pas être le responsable du dialogue avec les salariés". L'entreprise doit nommer un médiateur extérieur qui sera en mesure de négocier", explique Arnaud Dupui-Castérès.

    À la tête du cabinet de ressources humaines Horémis, Xavier Tedeschi conseille notamment à ses stagiaires d'avoir toujours à disposition le couteau suisse du dirigeant. Il s'agit de ne jamais quitter une trousse d'accessoires indispensables : un téléphone portable avec un numéro masqué contenant des numéros préenregistrés (police, famille, etc.), un change, une trousse de toilette, histoire de pouvoir se sentir un peu mieux.

    Altaïr Conseil promet de son côté une assistance opérationnelle 24 heures sur 24, contact téléphonique à l'appui. À l'instar d'Arnaud Dupuis-Castérès, Bruno Gourévitch, président de ce cabinet, souligne l'importance du volet de "prévention des conflits sociaux". Depuis quelques semaines, Altaïr Conseil constate aussi "un regain d'activité" sur ce créneau, sans en dévoiler les retombées financières. Parmi ses clients, des dirigeants de filiales de grands groupes, très demandeurs de conseils en concertation sociale. Les multinationales sont en effet les plus exposées à la grogne sociale. Seuls des cadres de grands groupes ont été séquestrés ces dernières semaines. "Les sociétés internationales, particulièrement anglo-saxonnes, prennent leurs décisions de restructuration depuis leur siège sans y associer suffisamment les hiérarchies locales", constate Bruno Gourévitch. Jean-François Roubaud, président de la CGPME, abonde dans ce sens : "Au sein des petites entreprises, du fait de la proximité des patrons et de leurs salariés, il n'y a pas de prise en otage. Le dialogue est à peu près permanent." Le business du conseil en séquestration se nourrit à coup sûr de la mondialisation, surtout en période de crise.

    Par Le Point
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