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Mohammed VI, le grand malentendu, Ali Amar

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  • Mohammed VI, le grand malentendu, Ali Amar

    Editing TelQuel
    RÉVÉLATIONS. Le Journal, l’histoire secrète

    “Mohammed VI, le grand malentendu” (Ed. Calmann Lévy), c’est le titre choc qu’a choisi Ali Amar, cofondateur de l’hebdomadaire Le Journal, pour son ouvrage qui sortira en France le 29 avril. Livre bilan sur les dix ans de règne de Mohammed VI, l’auteur l’agrémente d’anecdotes croustillantes sur les rapports des dirigeants de la publication avec certains hommes forts du régime... Extraits.



    Sidi Mohammed ou l’histoire d’une interview ratée
    En 1999, Le Journal avait caressé l’idée d’interviewer le prince héritier, qui allait bientôt devenir roi. Un scoop sans précédent, le futur Mohammed VI n’ayant jamais accordé le moindre entretien à la presse marocaine. Il ne le fera d’ailleurs jamais. Alors qu’encore aucune initiative n’avait été menée pour faire aboutir le projet, le rédacteur en chef du Journal avait rapporté que la requête venait du Palais, qui estimait une sortie du prince dans les médias envisageable, au point qu’il en serait même demandeur. Vérification faite par d’autres voies, Le Journal apprit que ce désir n’était pas à l’ordre du jour. Une information confirmée aussi par Hassan Bernoussi, autre ami du prince héritier et directeur des investissements étrangers, qui, à l’époque, fréquentait assidûment le futur souverain. L’histoire s’était entre-temps ébruitée dans les couloirs du Palais. Fadel Iraki, l’actionnaire principal du Journal, s’en est alors ouvert à Hassan Aourid qui lui a conseillé d’en parler à Fouad Ali El Himma, à l’époque secrétaire particulier du prince. Le but étant de dissiper tout malentendu sur une idée qui avait bien été évoquée au sein de la rédaction. C’est à cette occasion que nous avions pris pour la première fois contact avec le plus proche confident de Mohammed VI. Pour El Himma, interviewer le futur roi n’était pas tout à fait exclu. Le lendemain de cette rencontre, je devais le retrouver, accompagné d’Aourid, pour un second rendez-vous à sa résidence de la route des Zaërs à Rabat. Arrivés chez El Himma, les deux intimes de Mohammed VI me demandèrent alors s’il était possible de rédiger et de signer une demande d’entretien à l’intention du prince héritier, demande qui, pour la circonstance, devait être antidatée, prouvant ainsi que l’initiative émanait du Journal. Une option difficilement envisageable, qui fera que le projet n’aboutira jamais (…)

    A propos de Hicham Mandari
    “Eteignez vos portables, ce que j’ai à vous confier ne doit en aucun cas sortir d’ici !” Au volant de sa Volvo bleu nuit, immatriculée au palais royal, Fouad Ali El Himma, le secrétaire particulier de Mohammed VI alors prince héritier, n’est pas encore le n°2 du régime. Nous sommes en juin 1999 et Hassan II n’a plus que quelques semaines à vivre. Le Monde vient de publier un article dévastateur, révélant qu’un jeune roturier, inconnu du grand public, fait chanter le roi depuis son exil américain. El Himma dit avoir un message du jeune prince à transmettre aux patrons du Journal. Fadel iraki, actionnaire principal du Journal, et moi-même le rejoignons pour une longue virée en voiture dans les faubourgs de Rabat, loin des oreilles indiscrètes. Le message, ou plutôt le service “dont le prince héritier se rappellera toute sa vie”, est pour le moins iconoclaste. Il faut convaincre Jean-Pierre Tuquoi, l’auteur de l’article du Monde, que ses révélations sont émaillées de contrevérités. Sur notre insistance pour en savoir plus, El Himma nous propose de rencontrer André Azoulay, le conseiller du roi. Rendez-vous est pris quelques jours plus tard au domicile parisien d’Azoulay. Aboubakr Jamaï, le directeur de publication, très sceptique sur le sens de la démarche, viendra pourtant d’Angleterre où il résidait pour un an, afin de participer à ce rendez-vous. Le conseiller nous reçoit avec une prudence affichée : “Est-ce bien le prince héritier qui me demande de vous recevoir au sujet de Mandari ?”. Nous lui remettons le pli cacheté frappé des armoiries de l’altesse royale qu’El Himma nous a confié à son attention. Azoulay ouvre l’enveloppe et lit attentivement le petit bristol qu’elle contient avant de s’éclipser et de revenir avec un volumineux dossier (…) En réalité, l’article du Monde rebondissait sur une première salve contre Hassan II venue des Etats-Unis. Elle n’avait pas encore eu d’écho dans le royaume. Le Washington Post avait publié le 6 juin un encart publicitaire payé 20 000 dollars, par lequel un certain Hicham Mandari s’adressait au souverain chérifien en des termes menaçants (…). Grâce à la complicité d’autres courtisans avides, il [Hicham Mandari] a pu dérober au cours de l’été 1998 dans le saint des saints, la chambre même du souverain, des dizaines de chèques de comptes personnels du roi. Il aurait aussi subtilisé des bijoux inestimables, d’après la rumeur, et, selon ses propres dires, des “documents secrets” ainsi que l’inventaire complet du patrimoine royal placé à l’étranger. Mandari en fera durant six ans un moyen de chantage qui le mènera à la mort (…)

    Une offre royale
    Lors d’une soirée privée en automne 2000 au domicile de la journaliste Samira Sitaïl, qui avait invité à cette occasion tout le gratin de Rabat et de Casablanca, El Himma me dira que nous étions tout près d’obtenir l’accord de Mohammed VI [pour l’interview]. Les relations avec Le Journal étaient déjà devenues orageuses, après la saisie du numéro où figurait l’interview du chef du Polisario. Un peu plus d’un an auparavant, El Himma avait appelé Fadel Iraki pour lui transmettre un message personnel de Hassan II. Le monarque, qui n’avait plus que quelques mois à vivre, lui aurait fait savoir qu’il trouvait Le Journal “formidable”. Il estimait qu’il était regrettable qu’il soit imprimé en France à cause de la frilosité des imprimeurs locaux. Par conséquent, il se proposait de nous offrir notre propre imprimerie. Le Palais avait eu vent de notre projet d’association avec les imprimeries Dulac en France, qui nous avaient été recommandées par Courrier international, et qui assuraient depuis un an la fabrication du Journal sous le même format (…). Hassan II, nous a expliqué El Himma, était prêt à nous faire don de l’équivalent de 5 millions d’euros, pour que nous puissions garder notre autonomie. Nous avions décliné l’offre, non sans conséquences. Pour nous, l’accepter aurait été à l’évidence synonyme de la perte immédiate de notre crédibilité et de notre indépendance. La refuser a été considéré comme un affront, au point qu’El Himma, interloqué, nous avouera qu’il “ne savait pas comment annoncer la nouvelle au roi (…)”



  • #2
    D’un titre à l’autre…
    2 décembre 2000, le Premier ministre socialiste Abderrahmane Youssoufi entérine la mort du Journal, interdit pour avoir publié un dossier au sujet des accointances de la gauche dans la tentative de coup d’Etat du général Oufkir en 1972. Je suis attablé avec Aboubakr Jamaï, Fadel Iraki et l’un des enfants de Mehdi Ben Barka à la terrasse d’un café du 8ème arrondissement à Paris lorsque nous apprenons la nouvelle. Nous décidons de rester en France encore quelques jours pour organiser notre contre-attaque, car nous savons que notre meilleure défense est notre exposition à l’opinion internationale. L’interdiction de l’hebdomadaire coïncide avec la tenue au Maroc du premier congrès de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) dans un pays non démocratique (…). Le satisfecit que voulait donner cette puissante organisation au royaume, en organisant son congrès à Casablanca, pour la transition vers un État de droit dans laquelle il semblait s’être engagé, va tourner à la catastrophe médiatique. Driss El Yazami, l’ancien opposant du régime et cheville ouvrière de la FIDH, se sent floué par cette décision liberticide. À notre retour de Paris, il invite Aboubakr Jamaï à la tribune du congrès. Face aux caméras du monde entier, après un discours percutant, le jeune patron du Journal annonce sa décision d’entamer sur-le-champ une grève de la faim illimitée afin d’obtenir l’autorisation de ressusciter sa publication (…).
    Fouad Ali El Himma, en retrait depuis le début de la crise, reprend langue avec Fadel Iraki, l’actionnaire principal du Journal. Un rendez-vous aura lieu à Marrakech, alors que Jamaï, cloîtré depuis presque une semaine dans son bureau où il a installé un lit de camp, reçoit sans interruption les médias et enchaîne les conférences de presse jusqu’à épuisement. La mobilisation est à son comble, alors que l’État se confond dans des explications juridiques surréalistes pour justifier son refus d’autoriser Jamaï à lancer un nouveau titre. Le Parquet de Casablanca, censé donner ce sésame sur simple présentation d’un dossier, conformément au Code de la presse, joue la montre en arguant que des pièces administratives n’ont pas été produites, sans pour autant préciser lesquelles. Alors en route pour Marrakech, Fadel Iraki reçoit un coup de téléphone de son ami Abderrahim Lahjouji, le patron de la CGEM. Il lui demande de faire demi-tour d’urgence et de le retrouver à son bureau privé de la rue d’Alger. Là, la surprise est de taille : Driss Jettou, alors conseiller du roi, l’y attend. Iraki m’appelle pour assister à la rencontre. L’échange est cordial, mais quelque peu tendu. Lahjouji y met beaucoup du sien, explique au conseiller les retombées néfastes de l’affaire et étale sous ses yeux les articles du Monde, du Figaro et de Libération qui parlent d’un retour aux années sombres. Jettou se tourne vers moi et me dit : “Écoute, je sais que tu es un garçon raisonnable. Le pays est lynché, demande à ton ami d’arrêter au moins sa grève de la faim et je te promets de solutionner le problème dans l’heure qui suit. Si vous faites ça, je vous invite tous les trois à dîner ce soir autour d’un tajine de poulet au citron”. Ce à quoi je réponds que, si Jamaï reçoit son autorisation avant la fin de la journée, nous serions honorés d’être invités à sa table. Au même moment, nous apprenons qu’ordre a été donné au procureur du Tribunal de première instance de Casablanca de remettre en mains propres à un Jamaï triomphant son sésame. Jettou appelle alors El Himma de son portable et lui annonce avec satisfaction : “On a gagné !”. Nous dînerons alors le soir même autour du tajine promis au domicile de Lahjouji. Au dessert, Jettou aura cette phrase terrible : “Vous devez savoir qu’au Palais on ne lit pas tous vos articles dans le détail. On s’arrête souvent sur un titre qui dérange, une formule, mais le sens général n’est pas souvent compris”.

    Zoom. De l’ombre à la lumière ?
    “L’idée d’écrire un livre sur le Maroc me caressait depuis plusieurs années, mais ce n’est qu’après mon départ du Journal en août 2008 que c’est devenu vraiment possible”, nous confie Ali Amar. Après avoir été débarqué de la direction du Journal, lui qui l’a longtemps animé en silence, le discret Amar prend contact avec plusieurs maisons d’édition en France. Ça sera, au final, Calmann Lévy… Le livre de 320 pages dresse un bilan assez exhaustif de la première décennie du règne de Mohammed VI. Une compile intelligente de toutes les affaires qui ont fait l’actualité du royaume durant ces dix ans, même les plus sensibles?: relations de Mohammed VI avec son cousin Moulay Hicham, affaire Talsint, le tour de vis sécuritaire qui a suivi les attentats du 16 mai 2003, les rapports avec les politiques français et américains, etc. Mais les principales révélations restent, bien entendu, les anecdotes rapportées par l’auteur sur les rapports entre Le Journal et certaines figures du régime, avec lesquelles les dirigeants de la publication étaient très proches à une certaine période. Selon la version de l’auteur, Ali Amar.

    © 2009 TelQuel Magazine. Maroc.

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    • #3
      Mohammed VI passé au vitriol

      Un livre au vitriol sur les dix ans de règne de Mohammed VI, signé par le cofondateur du plus grand hebdo marocain. Savoureux menu… Encore un peu relevé par le refus du Journal Hebdomadaire d’en publier les bonnes feuilles.

      Les plumitifs du royaume enchanté qui se vouent aveuglément à la défense de Mohammed VI et du makhzen marocain ne pourront pas crier à l’ingérence étrangère. Cette fois, c’est un journaliste marocain qui s’attaque à la citadelle royale.
      Co-fondateur avec Aboubakr Jamaï du grand hebdo indépendant Le Journal Hebdomadaire, Ali Amar, 42 ans, publie ce mercredi chez Calmann-Lévy, Mohammed VI, le grand malentendu.
      Peu amène, cet ouvrage tire le médiocre bilan des dix premières années de règne du fils de Hassan II et passe en revue différentes affaires qui ont égayé les débuts du jeune souverain : les petits week-ends en amoureux de Nicolas et Carla Sarkozy chez un Mohammed VI qui a mis à leur disposition son « petit palais de Jnane Lakbir, niché dans la Palmeraie » de Marrakech, le renvoi de l’ancien ministre de l’Intérieur Driss Basri, l’assassinat du maître-chanteur Hicham Mandari, la pittoresque affaire de Talsint où le roi a cru que l’on avait trouvé du pétrole au royaume enchanté… Mais aussi des descriptions précises des dérives de l’entourage du monarque, sans oublier Lalla Selma, la rousse épouse de Mohammed VI. Bonnes feuilles.
      Psychodrame au Journal Hebdomadaire

      Grosse surprise dans les kiosques marocains le vendredi 24 avril. Les bonnes feuilles du livre d’Ali Amar qui devaient figurer dans le Journal Hebdomadaire n’y sont pas. Alors que le tout Rabat-Casa jase sur le pourquoi du comment de cette absence, Bakchich a joint les différents protagonistes de cette affaire qui livrent leur version des faits.
      Omar Brouksy, rédacteur en chef du Journal Hebdomadaire : « Il était prévu de passer des bonnes feuilles du livre d’Ali Amar ainsi qu’une interview de l’auteur que nous avons réalisée. Puis Fadel Iraki (principal actionnaire du Journal Hebdomadaire) et Aboubakr Jamaï (co-fondateur du Journal et ancien directeur de la publication) m’ont téléphoné et m’ont dit que si c’était un livre sur le régime, l’un des principaux acteurs de l’ouvrage était le Journal Hebdomadaire. Ils m’ont dit que des gens leur (aux responsables du Journal) avait fait confiance en leur racontant des choses en “off” et que ces choses se retrouvaient maintenant dans le livre d’Ali Amar. Mais aussi que si le Journal publiait les bonnes feuilles, cela revenait à cautionner cette méthode de faire. J’étais libre de publier ou non les bonnes feuilles et j’ai pris la décision de consulter la rédaction. Après débat, nous avons alors décidé de ne rien sortir ».
      Aboubakr Jamaï, co-fondateur du Journal Hebdomadaire et ancien directeur de la publication qui réside aujourd’hui aux Etats-Unis : « J’ai fortement recommandé la non-publication des bonnes feuilles du livre d’Ali Amar dans le Journal Hebdomadaire. Je ne voulais pas prendre position maintenant car il y avait des problèmes d’angle éditorial. On a reçu le livre trop tard pour réagir proprement. »
      Ali Amar, co-fondateur du Journal Hebdomadaire, ancien directeur général et auteur de l’ouvrage Mohammed VI, le grand malentendu : « Jamais je n’ai pensé que l’on me ferait ce que l’on me fait en me jetant dans la fosse aux lions. Jamais ! Je n’ai pas lâché les sources qui nous avaient révélé des informations. Je témoigne de choses que j’ai vécues personnellement. C’est différent. C’est par exemple le cas de l’épisode où Aboubakr et moi rencontrons Edwy Plenel alors directeur de la rédaction du Monde, à Paris. Plenel ne s’était pas exprimé sous le sceau du secret et, pendant l’écriture du livre, j’ai téléphoné à Aboubakr pour vérifier avec lui que Plenel nous avait bien dit à tous les deux qu’André Azoulay (conseiller de Hassan II puis de Mohammed VI) avait bien dit du jeune roi que le Monde voulait interviewer : « n’y pensez pas, Edwy, ce jeune homme est ingénu. ».
      Voilà qui promet de beaux débats dans les jours qui suivent…. La question est maintenant de savoir comment le Journal traitera du livre (ou ne traitera pas) de son co-fondateur et ancien directeur général. La réponse sans doute le vendredi 1er mai.
      C.G.


      Très riche roi des pauvres

      D’emblée, Ali Amar dresse un portrait carabiné du roi Mohammed VI et de son penchant pour la fête avec les people.
      « Samedi 2 novembre 2002 à Marrakech. C’est le pic de saison pour La Mecque du tourisme marocain après les longs mois d’accalmie qui ont suivi le 11-septembre, mais les hôteliers et les restaurateurs font grise mine. Sur ordre des autorités, comme à l’accoutumée, tous les débits de boisson baissent leur rideau aux musulmans : dans quelques jours c’est ramadan. Un tunnel d’un mois qui grève leur chiffre d’affaires, surtout lorsque le calendrier de l’Hégire le fixe en automne.
      Vers 21 h 30, pourtant, à un jet de pierre du célèbre palace La Mamounia, dans la rue qui abrite Le Comptoir, un lounge-bar à la mode, l’ambiance n’est pas à la piété. De rutilantes limousines escortées de motards, tous gyrophares tournoyants, déversent dans un ballet incessant près de 300 convives aux portes de ce haut lieu de la vie nocturne marrakchie.
      Ce soir, la jet-set internationale est invitée par P. Diddy, la star du rap américain, qui a choisi le Maroc pour souffler ses 33 bougies. Sont arrivés à bord de deux avions spécialement affrétés de New York et de Paris par la Royal Air Maroc : Naomi Campbell, Ivana Trump, Tommy Lee Jones, Joey Starr ou encore Gérard Depardieu. De nombreux artistes de la scène musicale new-yorkaise dont les chanteurs Usher ou Billy Crawford ont également fait le déplacement pour trois jours et trois nuits de libations à l’orientale. Coût de l’anniversaire : un million de dollars, selon la très people « Page Six » du New York Post et le tabloïd anglais The Sun, qui affirmeront que la somme pour régler la note salée provenait de la cassette personnelle de Mohammed VI.
      L’information est relayée par toutes les gazettes mondaines de la planète et devient vite incommodante pour le jeune roi que l’on voit à la veille du mois sacré distribuer lui-même, à grand renfort de propagande, la soupe populaire aux nécessiteux du royaume. L’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze, ordonnateur de ces soirées dignes des Mille et une nuits, est appelé à la rescousse.
      Il dira benoîtement qu’il a organisé lui-même ces festivités à travers Kissman Events, la société d’événementiel qu’il a créée au Maroc à cette occasion. Plus cocasse encore, son agent Jean-Pierre Domboy affirmera qu’en réalité l’opération n’a été possible que « grâce à une conjonction de partenaires comme l’office marocain du tourisme, la compagnie Royal Air Maroc, de grands palaces de Marrakech, ainsi que la chaîne de supermarchés Marjane ». Une bien fortuite conjonction de grandes entreprises publiques et de l’enseigne de grande distribution qui appartient à un holding royal.
      Toujours est-il qu’officiellement, le roi Mohammed VI n’a en aucun cas offert quoi que ce soit sinon, toujours selon l’agent de Jamel Debbouze, « l’utilisation d’une quinzaine de voitures avec chauffeurs, attachés au Palais ». L’intention de Jamel, « qui s’implique de plus en plus dans la promotion de l’image de son pays d’origine, était de faire découvrir à P. Diddy et à ses amis américains la beauté du Maroc, le sens de l’hospitalité et de la fête de ses habitants et surtout de leur montrer qu’un pays musulman pouvait être tout à fait fréquentable ».
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #4
        En réalité, le rétropédalage de Debbouze cache mal la gêne du Palais qui s’efforce depuis l’accession de Mohammed VI au trône en 1999, de façonner au souverain une image de « roi des pauvres » en rupture avec la magnificence médiévale de Hassan II. Des photos de paparazzi parues dans la presse, qui le montraient, alors prince héritier en jean et baskets, un paquet de Marlboro à la main, faisant ses emplettes dans les beaux quartiers de Paris, avaient déjà valu à sa garde rapprochée de sévères remontrances. Les débuts de son règne semblaient pourtant confirmer cette volonté du jeune roi de vivre au diapason de son peuple : plus modestement. »


        (…)
        « le train de vie de sultan des temps modernes mené par Mohammed VI ne peut plus être tenu secret. Chaque année, le budget de l’État alloué à la monarchie s’élève à près de 300 millions d’euros. On y décompte les « listes civiles » qui comprennent notamment le salaire du chef de l’État (environ 36 000 euros par mois) ainsi que les indemnités que perçoit sa famille proche dont le détail reste confidentiel, atteignant 2,5 millions d’euros par an.
        Cependant, l’essentiel des dépenses du monarque provient d’à-côtés budgétaires pharaoniques destinés à entretenir sa cour et ses proches collaborateurs (un millier de salariés qui n’engloutit pas moins de 160 millions d’euros chaque année). Des rallonges qui sont prestement votées par consentement tacite des élus de la Nation au pouvoir bien limité.
        Le budget de fonctionnement de la maison royale – réparti en frais de personnel, frais de bouche, frais de déplacement, de téléphone, d’entretien des palais et de subventions diverses – représente plus de 2 % des dépenses totales de l’État. Il a augmenté de plus de 40 % depuis 2000. Il dépasse l’enveloppe allouée à la Justice, par exemple, et représente plus de vingt-cinq fois celle du Premier ministre et de son cabinet, réduit à la portion congrue et de facto à la figuration.
        Les dépenses somptuaires du Palais, décuplées par le grand apparat de son protocole, atteignent des sommets pour chacune des coquetteries voulues par le roi. Mohammed VI dilapide par exemple 40 millions d’euros par an en frais de voyages, 1 million pour la nourriture des animaux du Palais, 6 millions pour le renouvellement de son parc automobile, près de 2 millions en dépenses vestimentaires chez les grands couturiers comme Gianfranco Ferre ou des stylistes en vogue comme Holland and Sherry, qui a annoncé en 2008 sur le site stv.tv que le roi faisait partie des 18 personnalités à lui avoir commandé l’habit le plus cher au monde : un costume en laine de lama des Andes pour la coquette somme de 35 000 livres sterling. La marque qui habille les grandes stars comme George Clooney et Tom Cruise précisait que le vêtement de Mohammed VI nécessitait un travail de dix-huit mois pour sa confection.
        Des chiffres qui donnent évidemment le vertige dans un pays où le salaire minimum ne dépasse pas les 200 euros. »
        Les deux têtes de Janus

        Au menu de ce chapitre, la description des relations entre deux personnalités proches de Mohammed VI : les sieurs Fouad Ali el Himma et Mounir Majidi. Les deux hommes se livrent un combat de titans pour le pouvoir et l’oreille du souverain.
        « Depuis que Mohammed VI est roi, les parcours fulgurants des deux hommes résument à eux seuls la « nouvelle ère ». Deux personnalités, devenues en dix ans les plus influentes du Maroc, qui n’ont presque aucun point en commun, sinon celui de vouloir être au plus près de Sa Majesté. Ils personnalisent deux archétypes de cette « Génération M6 », mais surtout deux versants d’un même pouvoir, dont le roi a lui-même tracé les contours : El Himma à la politique et à la sécurité en tant que ministre délégué de l’Intérieur, Majidi au business et à la gestion de la fortune royale en tant que chef du secrétariat particulier du roi.
        Depuis qu’ils se sont hissés au pinacle du pouvoir, ces deux confidents de Mohammed VI font mine de respecter ce jeu de rôle, mais, à chaque faiblesse de l’un ou de l’autre, leur guerre d’usure laisse jaillir des étincelles. En coulisses, leur combat n’a pas repris : il ne s’est jamais interrompu. « Arrêter de surveiller l’autre serait déjà une erreur, cesser de s’en méfier, une faute », commente un habitué du sérail.
        Les quelques patrons invités à la cène d’Elalamy qui abordent ce sujet en discrets conciliabules ont des raisons de s’inquiéter : ils font partie du clan Majidi, formaté autour des holdings royaux et du patronat. Et Majidi est de nouveau au centre de plusieurs polémiques qui pourraient favoriser ceux d’en face, affidés à l’aile sécuritaire du Palais.
        Déjà en 2004, lorsque se préparait la relève au sein du patronat, El Himma avait saisi l’occasion d’avancer ses pions dans le pré carré des hommes d’affaires, soutenu en cela par le tour de vis sécuritaire donné au pays au lendemain des attentats sanglants du 16 mai 2003 à Casablanca, la capitale économique du royaume.
        El Himma avait profité de l’événement pour accuser publiquement les grands patrons de la ville de ne pas suffisamment investir afin de stimuler l’économie marocaine, de réduire le chômage et ce faisant d’éradiquer la misère des banlieues, terreau fertile de l’islamisme radical. Il empiète alors sur le domaine réservé de Majidi, qui lui aussi veut contrôler à sa manière le patronat en y plaçant ses fidèles alliés. Parce qu’il s’agit de menace terroriste, parce que la sécurité nationale est en jeu, l’incursion d’El Himma sera tolérée par Mohammed VI.
        Un geste qui sera très médiatisé et qui rappelle une vérité toute simple : dans la hiérarchie du pouvoir marocain, il n’y a pas de place pour deux vice-rois en période de crise. « Comment, dans ces conditions, parler d’attelage efficace destiné à secouer l’immobilisme du gouvernement ? », s’interroge la presse, qui critique cette polarisation du pouvoir autour du roi et qui ne crée que tensions et scandales à répétition.
        Cette fois, le fer est croisé au cœur du business de Mohammed VI. Une violente controverse vient d’éclater autour du débarquement précipité de Khalid Oudghiri, un ancien cadre de la BNP promu au poste de P-DG d’Attijariwafa Bank, la banque contrôlée par les holdings du roi. Yassine Mansouri, le patron de la DGED (Direction générale des études et de la documentation), le service de contre-espionnage marocain, est destinataire en décembre 2006 d’une missive confidentielle de ses homologues français. La France, première partenaire économique du royaume, s’inquiète de voir malmenés ses intérêts au Maroc.
        Mohammed VI est immédiatement informé. On ne saurait obscurcir le ciel dégagé des relations privilégiées avec Paris, alors que le soutien de l’Élysée et du Quai d’Orsay est si crucial sur le dossier du Sahara occidental. El Himma y voit une opportunité de porter l’estocade à son rival.
        Une réunion extraordinaire est organisée au ministère de l’Intérieur en janvier 2007, à laquelle sont convoqués Majidi et ses lieutenants : Hassan Bouhemou, le patron de Siger (anagramme de Regis, « roi » en latin), holding du souverain qui contrôle l’Omnium Nord-Africain (ONA) et Attijariwafa Bank, Saâd Bendidi, à l’époque P-DG de l’ONA, et Khalid Oudghiri, le P-DG d’Attijariwafa Bank.
        En face d’eux, El Himma aligne Chakib Benmoussa, le ministre de l’Intérieur, par ailleurs un ancien de l’ONA, et Yassine Mansouri, le chef des services secrets. La réunion est houleuse, mais au sein du clan Majidi, Oudghiri laisse entrevoir des positions opposées sur la stratégie de la banque vis-à-vis de l’ONA et de ses partenaires français, notamment AXA et Auchan avec qui la guerre est ouverte.
        Oudghiri sera invité à s’exprimer plus librement à huis clos lors d’une deuxième rencontre avec les « sécuritaires ». À cette occasion, il s’opposera à l’idée de mettre la banque qu’il dirige au seul service des intérêts du roi. L’hostilité à l’égard des intérêts économiques de la France est pour lui une hérésie.
        El Himma boit du petit-lait et s’empresse de s’en ouvrir à Mohammed VI qui attend des explications. Mais l’omerta qui règne au Palais veut que rien ne filtre, l’affaire devra rester secrète. Elle sera tranchée par le limogeage d’Oudghiri sans autre forme d’explication, Majidi préférant sacrifier un pion sur l’échiquier pour que les querelles sur les affaires royales ne soient pas rendues publiques, surtout lorsqu’elles se télescopent avec des enjeux diplomatiques.
        Pire, alors que Oudghiri quitte le Maroc des mois plus tard pour prendre la direction d’une banque saoudienne, il sera accusé de malversations et de mauvaise gestion d’Attijariwafa Bank, au point qu’il fera appel pour sa défense à Me Vergès, le ténor du barreau parisien, pour se prémunir de la vengeance du clan Majidi qui ne lui a pas pardonné sa traîtrise. »
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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        • #5
          Tout au long de son livre, Ali Amar égrène plusieurs révélations sur l’histoire du Journal Hebdomadaire comme cet épisode concernant l’ancien Premier ministre Driss Jettou.
          « Dans sa villa du Val d’Anfa à Casablanca, Driss Jettou me reçoit avec le sourire, ce 25 juillet 2008. Je n’avais pas vu l’ancien Premier ministre depuis des années. Le sujet pour lequel je souhaitais le rencontrer devient presque secondaire lorsqu’il se met à égrener des souvenirs communs. « Tu ne sais pas à quel point je vous ai défendu lorsque j’étais aux affaires. Tout le monde voulait votre peau, des gens au Palais bien sûr, mais plus encore chez les socialistes. Parfois, le Conseil du gouvernement faisait de votre cas une obsession. Ça n’a pas été de tout repos, crois-moi. » Je veux bien le croire en effet.
          2 décembre 2000, Abderrahmane Youssoufi, Premier ministre socialiste à l’époque, entérine la mort du Journal. Je suis attablé avec Aboubakr Jamaï, Fadel Iraki et l’un des enfants de Mehdi Ben Barka à la terrasse d’un café du XVIe arrondissement à Paris lorsque nous apprenons la nouvelle. Nous décidons de rester en France encore quelques jours pour organiser notre contre-attaque, car cette fois-ci la bataille sera encore plus rude et nous savons que notre meilleure défense est notre exposition à l’opinion internationale.
          L’interdiction de l’hebdomadaire coïncide avec la tenue au Maroc du premier congrès de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) dans un pays non démocratique. Dans son communiqué de protestation, la FIDH fait remarquer à Youssoufi les contradictions de sa décision. Il prétend la prendre dans « sa conviction de renforcer les espaces de liberté », alors même qu’il a utilisé le fameux article 77 du code de la presse qui a servi pendant des décennies à censurer son propre parti lorsque celui-ci était dans l’opposition. Le satisfecit que voulait donner cette puissante organisation au royaume en organisant son congrès à Casablanca pour la transition vers un État de droit dans laquelle il semblait s’être engagé va tourner à la catastrophe médiatique.
          Driss El Yazami, l’ancien opposant du régime et cheville ouvrière de la FIDH, se sent floué par cette décision liberticide. À notre retour de Paris, il invite Aboubakr Jamaï à la tribune du Congrès. Face aux caméras du monde entier, après un discours percutant, le jeune patron du Journal annonce sa décision d’entamer sur-le-champ une grève de la faim illimitée afin d’obtenir l’autorisation de ressusciter sa publication.
          Les débats prévus sur les avancées en matière de droits de l’homme sous Mohammed VI paraissent dès lors désuets. Youssoufi, qui avait quitté la salle avant l’intervention de Jamaï, est décrédibilisé. Ce scénario inattendu au Palais va le contraindre à reconsidérer sa position, surtout qu’une campagne de presse à l’internationale se fait de plus en plus l’écho de la fin du « printemps marocain ».
          Fouad Ali El Himma, en retrait depuis le début de la crise, reprend langue avec Fadel Iraki, l’actionnaire principal du Journal. Le rendez-vous aura lieu à Marrakech, alors que Jamaï, cloîtré depuis presque une semaine dans son bureau où il a installé un lit de camp, reçoit sans interruption les médias et enchaîne les conférences de presse jusqu’à épuisement.
          La mobilisation est à son comble, alors que l’État et sa justice se confondent dans des explications juridiques surréalistes pour justifier leur refus d’autoriser Jamaï à lancer un nouveau titre. Le parquet de Casablanca, censé donner ce sésame sur simple présentation d’un dossier, conformément au code de la presse, joue la montre en arguant que des pièces administratives n’ont pas été produites, sans pour autant préciser lesquelles.
          Alors en route pour Marrakech, Fadel Iraki reçoit un coup de téléphone de son ami Abderrahim Lahjouji, le patron de la CGEM, l’équivalent marocain du MEDEF, avec qui il s’était entretenu durant la journée. Il lui demande de faire demi-tour d’urgence et de le retrouver à son bureau privé de la rue d’Alger.
          Là, la surprise est de taille : Driss Jettou, alors conseiller du roi, l’y attend. Iraki m’appelle pour assister à la rencontre. L’échange est cordial, mais quelque peu tendu. Lahjouji y met beaucoup du sien, explique au conseiller les retombées néfastes de l’affaire et étale sous ses yeux les articles du Monde, du Figaro et de Libération qui parlent d’un retour aux années sombres. Jettou se tourne vers moi et me dit : « Écoute, je sais que tu es un garçon raisonnable. Le pays est lynché, demande à ton ami d’arrêter au moins sa grève de la faim et je te promets de solutionner le problème dans l’heure qui suit. Si vous faites ça, je vous invite tous les trois à dîner ce soir autour d’un tajine de poulet au citron. »
          Ce à quoi je réponds que, si Jamaï reçoit son autorisation avant la fin de la journée, nous serions honorés d’être invités à sa table. Au même moment, nous apprenons qu’ordre a été donné au procureur du tribunal de première instance de Casablanca de remettre en mains propres à un Jamaï triomphal son sésame.
          Jettou appelle alors El Himma de son portable et lui annonce avec satisfaction : « On a gagné ! » Nous dînerons alors le soir même autour du tajine promis au domicile de Lahjouji. Au dessert, Jettou aura cette phrase terrible : « Vous devez savoir qu’au Palais, on ne lit pas tous vos articles dans le détail. On s’arrête souvent sur un titre qui dérange, une formule, mais le sens général n’est pas souvent compris. Vous n’avez pas affaire à des intellectuels. »
          Pour garder la face, le procureur du roi sera dépêché sur le plateau de télévision de la chaîne 2M pour annoncer que Le Journal a finalement produit les pièces manquantes imaginaires. Le publicitaire Nourredine Ayouch, un proche du Palais, était passé opportunément à l’administration du Journal pour demander une copie du dossier initial, remis un mois plus tôt au procureur. Il ira le déposer au greffe du Tribunal, offrant ainsi à l’État le prétexte officiel pour céder à la pression médiatique. »
          Mohammed VI, Le grand malentendu. Dix ans de règne dans l’ombre de Hassan II. Par Ali Amar. Ed. Calmann-Lévy.
          The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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          • #6
            Ce livre promet d'être un vrai bijou- surtout que c'est écrit par l'un des privilégiés du régime marocain le bien nommé, Ali Ammar. Un de plus, dirons certains pince-sans-rire sur les turpitudes d'un régime des plus pourris. Les sommes prises par le roi et ses copains sont tout simplement astronomiques. Un scandale continuel. Un vrai crime permanent. Mais à qui le dire ?

            Toutefois, une phrase a retenu particulièrement mon attention. Jettou avait dit des gens au service du roi qu'ils ne sont pas des intellectuels. Si Jettou, qui parle le français comme une vache catalane, s'exprime ainsi, c'est que nous avons affaire à de véritables idiots. Ce qui ne m'étonnerait pas du tout. On n'a qu'à voir les différents procès intentés aux militants amazighs, qui croupissent encore et toujours dans les geôles glauques du régime.

            Autre chose, même si je ne porte pas forcément dans mon coeur Hassan II, je trouve que ces discours sont infiniment mieux construits et articulés, même si cela reste de la propagande de bas de gamme. Contrairement à ceux de Momo 6 dont le niveau est équivalent à nos "" inchaa"" au primaire. Avec à la clé cette insurmontable difficulté, inhérente à la personnalité du roi, de les lire. Correctement. Peut-être que sa langue maternelle, c'est le français !!!

            Même avec cela, il peut s'offrir un spécialiste de communication. D'ailleurs, je dépose d'ores et déjà ma candidature. Enfin, si on veut bien d'un Chleuh. Connaissant l'amazighobie légendaire et le racisme anti-amazigh de Mohamed 6 et de ses flamboyants amis, mon CV aura probablement une seule et unique destination : la poubelle. Dans le cas où bien sûr ma demande de travail arrive à bon port. Ce qui serait quand même un miracle.
            Le Tamazgha, c'est la terre des Amazighs.

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            • #7
              surtout que c'est écrit par l'un des privilégiés du régime marocain le bien nommé, Ali Ammar
              mwahaha

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              • #8
                Tu connais beaucoup de Marocains de condition modeste qui déjeunent, régulièrement, avec Jettou, El Himma, Lhajjouji... ? Chiche !!!!!
                Le Tamazgha, c'est la terre des Amazighs.

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                • #9
                  Allal El Fassi et les Amazighs

                  ""doublon""
                  Dernière modification par amazigh III, 28 avril 2009, 01h21.
                  Le Tamazgha, c'est la terre des Amazighs.

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                  • #10
                    D'ailleurs, je dépose d'ores et déjà ma candidature. Enfin, si on veut bien d'un Chleuh. Connaissant l'amazighobie légendaire et le racisme anti-amazigh de Mohamed 6 et de ses flamboyants amis, mon CV aura probablement une seule et unique destination : la poubelle.
                    même moi je mettrai ton cv à la poubelle.
                    't 'as pas encore touché le fond...????????????????

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                    • #11
                      Les analphabètes n'infestent pas que les palais des Alaouites saoudiens. Il y en a plein ici aussi. Écoute mon petit, mon histoire de CV, c'était juste de l'ironie. Je le répète quand même : de l'IRONIE, en arabe (التهكم.), en tamazight (Ammaz)... Mais si tu n'arrive pas toujours ce que cela peut dire. Va voir n'importe quel dictionnaire, même le plus incomplet et le plus imparfait. A moins que tu sois un mongolien.

                      Je préfère mourir de faim que d'être au service d'un régime fasciste et raciste qui opprime les miens. Peut-être vous nous avez pris notre terre et nos richesses, mais notre dignité, vous ne l'aurez jamais
                      Dernière modification par amazigh III, 28 avril 2009, 01h36.
                      Le Tamazgha, c'est la terre des Amazighs.

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                      • #12
                        علي عمار يكشف تعسّف محمد السادس

                        أصدر الكاتب والصحفي المغربي علي عمار، مؤخرا، كتابا توثيقيا يحاول إماطة اللثام عن السياسة العامة للقصر الملكي بالمغرب والكشف عن بعض تعسف الملك محمد السادس.
                        ينطلق الكاتب والصحفي المغربي علي عمار، في كتاب ''محمد السادس، سوء فهم عميق''، من واقعة توقيف جريدة ''لوجورنال''، أول جريدة مغربية مستقلة، من قبل قوات الأمن، بعد إبانتها عن كثير من المواقف التي لا تتماشى مع السياسة العامة للقصر الملكي، خصوصا بعد إقدامها على محاورة الرئيس الصحراوي وفضح تضامنها مع مساعي البوليزاريو من اجل تحرير الصحراء الغربية، مما أدى إلى حجز الجريدة، كخطوة الأولى قبل توقيفها، مطلع الألفية الجديدة، على خلفية ملف صاخب حاول تقديم مقاربة عن العلاقات المشبوهة التي كانت تربط بين اليسار والانقلابيين المغربيين بداية سنوات السبعينات.
                        كما يقدم المؤلف نفسه، عبر مختلف فصول الكتاب الخمسة عشر، الممتدة على طول أكثر من 300 صفحة، من الحجم المتوسط، نظرة وقراءة صحفية حول بعض الجوانب الخفية من السياسة التعسفية التي يفرضها نظام محمد السادس والذي ينتقده بشكل معلن، حيث نقرأ: ''تحت واجهة المغرب البرّاقة، القريبة من أوروبا، ومن فرنسا خصوصا (...) على بعد أقل من ثلاث ساعات تحليقا من باريس، يختبئ نظام بائد، متقوقع داخل أبهة''. (ص10) قبل أن يضيف، في السياق ذاته ''نظام يجمّل، منذ اعتلاء محمد السادس العرش عام 1999، واجهته محافظا على طبيعته المتأصلة والمتمثلة في قدرته على كسب
                        مؤازرة دول العالم''.
                        ولا يتوانى علي عمار، الصحفي المغربي، والبالغ من العمر اثنتين وأربعين سنة، على تقديم جملة عينات من الأفراد المغربيين الذين واجهوا اضطهاد القصر المالكي على غرار حالة الشاب المغربي، المختص في الإعلام الآلي، المدعو فؤاد مرتضى، البالغ من العمر 26 ربيعا، والذي تم حبسه شهر فيفري 2008 بحجة فتح صفحة فيسبوك، على شبكة الانترنيت، تحمل صورة الأخ الأصغر للملك محمد السادس.
                        ويواصل صاحب كتاب ''محمد السادس، سوء فهم عميق''، الصادر حديثا عن منشورات ''كالمان ليفي''، الكشف عن الوجه الخفي لملك المغرب الحالي من خلال إبانة وجه الترف والبذخ في حياته اليومية حيث يذكر أن حظيرة القصر الملكي تعد حوالي 3000 سيارة. كما يخصص المؤلف أيضا فصولا كاملة للتطرق إلى سيرة الأفراد المحيطين بالملك والحاشية المرافقة، ومختلف علاقاته مع أفراد العائلة، من الزوجة لالا سلمى إلى مختلف أبناء العم، كما يعرض أيضا صورة عن جزء من المعاناة التي تواجهها الصحافة الأجنبية في المغرب، مستشهدا في ذلك بالضغط الذي تعرض له رئيس مكتب وكالة الأنباء الفرنسية في المغرب سابقا كلود جوفينال عام 2000 وبحالات وسائل الإعلام الاسكندينافية والاسبانية والفرنسية التي تم منعها من تغطية أحداث دائرة في الصحراء.

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                        • #13
                          حيث يذكر أن حظيرة القصر الملكي تعد حوالي 3000 سيارة
                          il a un avion perso ou non ?

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                          • #14
                            la RAM lui prépare son avion spécialement équipé des jours à l'avance, cela dit, il est plus modeste que le défunt H2.
                            Ce dernier était le top du top du royalisme.. que du raffinement!

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