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La Fed teste la solidité des grandes banques us en cas d'aggravation de la crise

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  • La Fed teste la solidité des grandes banques us en cas d'aggravation de la crise

    La Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) a indiqué, vendredi 29 avril, les deux critères "méthodologiques" qui président à l'audit que le Trésor mène sur les 19 principales banques des Etats-Unis, celles qui détiennent plus de 100 milliards de dollars d'actifs. Ces "tests de résistance" (stress tests), selon la formule utilisée, portent sur leur niveau de fonds propres nécessaire pour traverser la récession et sur leurs moyens de se prémunir contre les risques de défaillance de leurs propres partenaires. Les résultats de l'audit seront connus le 4 mai.

    Que se passerait-il si... ?" Par exemple, si la récession en 2009 était plus grave que prévue ? Si la croissance reculait de 3,3 %, avec une poussée très importante du chômage (jusqu'à 10,3 %), des faillites de petites entreprises, et un effondrement des prix de l'immobilier, alors que la Fed prévoit une décroissance de 2 % seulement ? Que se passerait-il si une banque était soudainement confrontée à des défauts concomitants de ses partenaires en affaires ?

    Sur le premier critère, l'audit vise "à jauger l'étendue des besoins en fonds propres suivant une gamme de situations économiques potentielles", précise la Fed. Selon les scénarios, l'Etat américain mesure les montants qu'il aura éventuellement à apporter aux banques, dès lors qu'il exige d'elles, pour se protéger, de préserver un niveau de capitalisation supérieur aux normes usuelles.

    La Fed a clairement stipulé que Washington ne laissera sombrer aucune de ces 19 banques, qui détiennent la moitié des prêts alloués aux Etats-Unis. Sur le second critère, hormis l'énoncé de principes, le document de la Fed est beaucoup moins disert. Pourtant, la manière de se prémunir des risques "systémiques" est aujourd'hui considérée par ses analystes comme l'enjeu numéro un de l'assainissement du système bancaire.

    Ainsi, début mars, six grandes banques américaines plus la Deutsche Bank, la Britannique Barclays et la Suisse UBS ont constitué une caisse de compensation commune, intitulée ICE, pour pallier à l'avenir le défaut sur les produits dérivés de dettes (les CDS). Son modèle a été conçu par deux chercheurs en ingénierie financière, Marco Avallaneda, de la New York University, et Rama Cont, de Columbia. Comment faire, se sont-ils demandés, pour que le "cas AIG" ne se reproduise pas ? Cet assureur s'est trouvé insolvable parce que des centaines d'organismes financiers se sont tournés vers lui en même temps, puisqu'il les garantissait contre leurs pertes sur les CDS. Mais les pouvoirs publics n'avaient aucun moyen de connaître ce fait.

    Dans le système mis en place avec ICE, la contribution des banques au fonds de garantie n'est pas basée sur leur volume d'activités, mais proportionnelle au risque que leur exposition aux produits toxiques fait courir aux autres. Or, pour que ce risque soit calculable, il faut que les informations le concernant soient connues. ICE est supervisé par la Fed, qui a tout intérêt à ce que ce type d'organisme se multiplie, car elle aura ainsi un accès au marché des produits "toxiques" non régulés jusqu'à présent car comptabilisés "hors bilan".

    Il s'agit là d'un exemple restreint portant sur une seule catégorie de produits financiers. Mais il montre que les autorités américaines cherchent à développer une "transparence" des moyens d'accès à l'information boursière qui leur faisait auparavant défaut, sans pour autant paraître réguler sévèrement les marchés.

    Sylvain Cypel (Le Monde)
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