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Aïn-Torki (Miliana): Commémoration de l’insurrection de Margueritte (26 avril 1901)

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  • Aïn-Torki (Miliana): Commémoration de l’insurrection de Margueritte (26 avril 1901)

    L’idée du soulèvement est née lors de la wada de Sidi Bouzar, le 22 avril. Une réunion des représentants des trente tribus avait eu lieu le 24 avril au marabout de Sidi Mohamed Ben Yahia. Si Yacoub, qui appartenait à l’ordre des Rahmaniya, a été désigné comme chef de l’insurrection.

    Ainsi à travers toutes les régions du Zaccar, des hommes et des femmes prirent les armes pour lutter contre l’injustice et l’accaparement de leurs terres. Les grands organes libéraux Le journal des débats et Le Temps, appuyés par une partie de la presse modérée, faisaient entendre les plus violentes critiques contre l’administratin algérienne et la domination des colons : «Si nous ne voulons pas perdre un jour l’Algérie, il faut absolument que l’administration et les colons modifient radicalement leurs procédés à l’endroit des indigènes.»

    Quant au directeur du quotidien Le Temps, il a annoncé : «Les colons ne veulent point convenir qu’il y ait eu le moindre abus. Tout ce qui trouble la société indigène s’explique à leurs yeux par le fanatisme.» L’application du sénatus-consulte avait permis aux colons, à partir de 1868, de prendre toutes les terres des indigènes. De 1981 à 1900, 22 663 hectares leur ont été enlevés.

    La révolte gagna la ville de Margueritte où 72 colons furent massacrés. La répression fut terrible et le 26 mars 1902 était signé le décret instituant des tribunaux spéciaux pour les indigènes sans droit d’appel. La chambre d’accusation avait décidé les renvois de 125 inculpés devant la Cour d’assise de Montpellier en France. Le procès s’ouvrira seulement le 11 décembre 1902 avec 46 audiences; Il devait se terminer le 8 février 1903 avec l’inculpation de 107 Algériens, 18 étant morts en prison.

    Les inculpés, à leur tête, les chefs de l’insurrection, Si Yacoub, Abdellah El Hirtsi, Othmane M’hamed, Seghir El-Hirtsi, Bourkiza et Taâlbi furent déportés à Cayenne en Nouvelle-Calédonie. Si Yacoub devait mourir au bagne en 1905. Terminons par les réflexions de deux témoins de cette révolte contre l’injustice : Monsieur Fleury-Ravarin, député : «Qu’on ne puisse pas dire que nous n’avons su pratiquer en Algérie d’autres politiques que celle qui se résume en ces trois mots : oppression, répression, suppression.»

    Louise Michel, la plus célèbre des déportés, écrivit dans ses mémoires : «Ces orientaux, emprisonnés loin de leurs familles et de leurs villages, étaient simples et bons et d’une grande justice. Aussi ne comprenaient-ils rien à la façon dont on avait agi envers eux.»

    La Nouvelle République

  • #2
    Soulevement De Righa - Avril 1901- Par Mohamed Tiab

    Margueritte (aujourd'hui Aïn Torki), cette contrée clouée au pied du Zaccar dans des zones arides, dépendait administrativement de la commune mixte de Hammam Righa, jusqu’en 1956, lorsqu’elle fut promue au rang de commune. Sa population d’alors en 1954, à la veille du déclenchement de la révolution du 1er novembre, fut de 5237 habitants, soit 5030 musulmans et 207 européens. En 1960, sa population atteignit 5387 habitants (339 agglomérée au chef lieu, 5036 en éparses, 135 européens, 5236 musulmans, 3 étrangers nom musulmans, 01 étrangers musulman et 12 habitants comptés à part). Au lendemain de l’indépendance, elle fut rattachée à la commune de Hammam Righa, puis en 1984, elle fut rétablit de nouveau avec le statut de commune à part entière.

    Les causes majeures d’une révolte.

    Les insurgés impliqués dans l’affaire dite de « Margueritte » avaient été durement frappés par la colonisation, en application du Sénatus-consulte d’avril 1863. Dés 1868, et application de ce texte de la honte, 1463 ha leur avaient été enlevés.

    Au moment de la délimitation effectuée sur le douar d’Adélia, il ne restait encore que 9.323 ha de terre melk aux 2194 habitants. Des expropriations successives effectuées en 1877 et 1881, leur enlevèrent une superficie évaluée à 1.799 ha de terres fertiles. Puis vint le temps des licitations (cessions aux colons européens pas moins de 3.329 ha).

    Avant le déclenchement de l’insurrection du 26 avril 1901, il ne restait plus que 4.066 ha en tout et pour tout, pour les 3.206 habitants. Monsieur Jenoudet, un monstre, disposait à lui seul plus1000 hectares de bonnes terres qui lui revenaient généralement de 22 à 27 f l’hectare (lorsque le principal accusé dans l’affaire,

    Yacoub ibn El Hadj prié par le président de la cour d’assises de Montpellier le 22 janvier 1903 (quarante-troisième journée du procès –audience de l’après-midi), de faire une déclaration aux jurés, il disait vrai lorsqu’il déclara en subsistance :

    « Maintenant, laissez-moi vous dire que nous avons été dépouillés de nos terres: les unes prises par M. Jenoudet, les autres par différents colons et que nous avons été obligés de travailler pour vivre. Quand un de nos mulets s'égarait sur la propriété d'un colon, nous étions obligés de verser 15 à 20 francs pour rentrer en possession de la bête; quand notre troupeau pacageait dans les broussailles, on n’hésitait pas à nous faire des procès-verbaux (Les procès-verbaux forestiers étaient très nombreux dans le douar Adélia: 132 en 1899, 219 en 1900, sur les 15.000 ha du douar, 4912 ha de terres domaniales relevaient du régime forestier).

    Nos terres, autrefois, nous permettaient de vivre ; aujourd'hui, nous sommes obligés de vivre avec un franc ou un franc cinquante de salaire.

    Que peut faire un homme avec un pareil salaire, quand il a une nombreuse famille à nourrir, à vêtir, à subvenir à tous les autres besoins ? Quand nous avons besoin d'argent, la caisse de prévoyance ne prêtait pas à de simples journaliers comme nous; il fallait être aisé pour emprunter.

    Alors nous étions obligés de nous adresser à M. Subreville, qui nous vendait le sac de grains 25 à 30 francs »..

    Commentaire


    • #3
      A-Soulèvement vu par un algérien

      L'affaire Marguerite et les tribunaux répressifs sous la IIIème République

      Par BOUALEM NEDJADI

      « Les Tortionnaires 1830-1962 »

      Editions ANEP Alger 2001 PP. 59/61 et 97/98.

      Cette sombre affaire s'est passée sous le gouvernorat de M. Paul Révoil du 18 juin 1901 au 13 Avril 1903. (Démission imposée [en réalité cette affaire éclata sous Jonnard qui était en poste au mois d’avril 1901).

      Cette affaire dévoila un penchant quelque peu favorable aux quelques français libéraux. Il serait très utile, pour l'histoire, de rappeler leurs positions louables vis-à-vis de la communauté algérienne. En effet, à la suite de cette affaire, il faut noter la déclaration à cette époque du Sénateur républicain Pauliat qui croyait, lui, qu'il y avait déjà "exaspération profonde d'un peuple réduit à la misère" et rejoignait les propos de P. de Cassagnac: " La France ne s'est point montrée une mère mais une marâtre pour l'Algérie indigène".

      Le début du soulèvement: l'idée était née lors d'une fête religieuse de Sidi Bouzar le 22 avril. Le 24, lors d'une deuxième réunion au marabout de Sidi Mohamed Ben Yahia, la décision fut prise; le dirigeant de cette insurrection fut, d'après certains écrits, Yakoub et son lieutenant Hadj Ben Aïcha, ils devaient tous deux mourir au bagne en 1905 (décès très étrange des deux dirigeants, ainsi que 17 autres détenus), la chambre d'accusation de la cour d'Alger avait décidé les renvois des 125 inculpés devant la cour d'assises; la cour de cassation, dessaisissant la cour d'Alger, renvoya l'affaire devant la cour d'assises de l'Héraut (France), à la grande indignation des colons.

      Le procès commença le 11 décembre 1902 et se termina le 8 février 1903 ; l'avocat commis d'office, Me Ladmiral, plaida avec chaleur et émotion (01). Sur les 134 inculpés 17 étaient morts en prison. Parmi les inculpés, il y avait 80 malades dont 15 vieillards de 65 à 70 ans et un aveugle.

      Au cours de leur procès, le procureur interdit tout contact avec les accusés et des procès-verbaux furent dressés contre les femmes qui leur apportèrent à manger. Les acquittés furent bannis de leur village, cependant, même ceux ayant obtenu un non-lieu avaient été frappés administrativement et le séquestre avait été préventivement apposé sur les biens de tous les inculpés par un arrêté du gouverneur général, leurs biens furent rapidement vendus au profit du trésor.

      Lors de sa détention, Yakoub dut subir des expériences d'hypnotisme par des médecins (02). La cause de ce soulèvement est à ne plus en douter: les brimades, les abus (03), les vexations quotidiennes, les humiliations journalières, mais surtout les spoliations et les licitations abusives qui avaient été provoquées (04).

      Les colons, très vite, en profitèrent pour demander l'application de la responsabilité collective sur les tribus et le droit pour les maires d'appliquer les pouvoirs disciplinaires.

      Le voeu des colons ne tarda pas à se réaliser, le 26 mars 1902 était signé le décret instituant des tribunaux spéciaux pour les "Indigènes", presque sans droit d'appel ainsi que des tribunaux répressifs. En outre, le 29 mai 1902 était signé le décret donnant aux administrateurs compétence en matière de simple police dans les communes mixtes. Le Sénat mettant fin à une obstruction qui durait depuis 5 ans acceptait la loi instaurant des cours criminelles valables pour les seuls indigènes.

      La séparation de l'église et de l'Etat fut acquise grâce à une loi de décembre 1905, proposée par Aristide Briand ; mais ne concernera pas les mosquées et encore moins les Cadis; rien ne changera pour le culte des musulmans. Bien au contraire, le Cadi, se verra restreindre ses prérogatives au profit des notaires à la solde des colons, pour continuer la spoliation effrénée des terres appartenant encore aux paysans algériens.

      NOTES :

      (01) Me Ladmiral, avocat Guadeloupéen, décrivit la très grande misère des inculpés et "la cruauté de la loi des vainqueurs". Il se servit de cette tribune pour apprendre à l'opinion française ce qu'étaient le régime de l'indigénat et les pratiques d'internement administratif. Me Ladmiral, un homme très apprécié par les Algériens. Quant à Clemenceau, dans un article dans le journal La Dépêche de Toulouse, il citait le séquestre préventif des biens des accusés et il prit une position politique: " Je demande que notre colonisation se fonde sur le respect du droit humain. Aux popu1ations à qui nous enlevons leur indépendance, nous devons la compensation d'un régime de justice, de douceur, de haute humanité".

      (02) Le ministre de la justice ordonna aussitôt de faire cesser immédiatement "ce viol de la personnalité humaine" in Le Matin (du 14 février 1902).

      (03) Les procès-verbaux forestiers étaient très nombreux dans le douar Adélia: 132 en 1899, 219 en 1900, sur les 15.000 ha du douar, 4912 ha de terres domaniales relevaient du régime forestier.

      (04) Un monsieur Jenoudet avait réussi à lui seul à se procurer plus de 1.000 hectares de bonne, terres qui lui revenaient de 22 à 27 F l'hectare. Les insurgés avaient été durement frappés par la colonisation, en application du Sénatus-consulte, 1463 ha leur avaient été enlevés, en 1868, au moment où le douar fut délimité, il restait encore aux 2194 habitants, 9.323 ha de terre melk. Des expropriations successives en 1877, 1881, leur enlevèrent 1.799 ha puis intervinrent les licitations. Ces cessions aux européens les privèrent encore de 3.329 ha, il ne restait plus que 4.066 ha pour 3.206 habitants.

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      • #4
        B- Soulèvement vu par un français

        Par Marcel HAUTEJA

        Après la grande révolte de 1871, la paix semblait avoir repris ses droits, même si ici ou là, une agitation larvée se manifestait par des crimes et des agressions sans plan d'ensemble toutefois.

        Parmi ces incidents, le plus grave fut celui de Margueritte (1) le 26 avril 1901.

        Ce jour là, les indigènes des environs de Miliana, conduits par un exalté, Yacoub Mohamed Ben el Hadj Ahmed, qui parlait d'aller rejoindre l'agitateur Bou-Amama (2) se soulèvent, pillent les fermes, s'emparent du village de Margueritte contraignent les habitants à se soumettre à l'Islam, font quelques victimes et poursuivent leur marche vers Miliana.

        Le Lieutenant de Gendarmerie Dupuch et ses gendarmes de Miliana, puis une compagnie de tirailleurs accourent au devant d'eux, et, après un combat très vif, réussissent à stopper cette révolte locale. Cette affaire avait dû particulièrement frapper les esprits puisqu'elle donna lieu à l'impression de plusieurs cartes postales.

        On peut également constater que la justice de cette époque n'était pas plus diligente que celle d'aujourd'hui, si l'on se base sur la note manuscrite de la carte représentant le Marabout Yacoub.

        Les événements ont eu lieu en avril 1901 et le 15 avril 1903 (le procès prit fin le 08 février 1903, ndl), il semble que la sentence n'ait pas été encore prononcée.

        NOTES :

        (01) - Village de 500 européens en 1932. à 732 mètres d`altitude dans le massif du Zaccar et situé à quelques kilomètres de Miliana qui se trouve à 720 mètres d'altitude.

        (02) - Bou-Amama ou Bou-Amena. Fanatiquc agitateur qui prêchait la guerre sainte en 1881 en vue de chasser les Français d'Algérie en provoquant une insurrection générale dans le Tell et qui se limitera en fait à la région des Hauts Plateaux.

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        • #5
          L'Affaire dans la presse de l'époque

          Dimanche 19 mai 1901 - Le Petit Parisien -

          La Sous le titre : « Le courageux dévouement d’une institutrice », publié dans le supplément littéraire du « Petit Parisien » à la suite de l’insurrection de Margueritte du 26 avril 1901, dont voici un extrait :

          Il quelques jours, une nouvelle parvenue en France y provoquait une légitime émotion. On ne parlait de rien moins que d'une révolte en Algérie.

          Les choses furent, heureusement, assez vite, mises au point, et voici ce qui fut définitivement reconnu exact : Aux environs de Miliana et près du village de Margueritte vit la tribu des Beni-ben-Asser, turbulente et toujours prête au désordre. Elle se plaignait, parait-il, des agissements de certains propriétaires qui exploitent les forêts voisines. Peut-être n'était-ce qu'un prétexte, car les excitations des marabouts ont été constatées.

          Quoi qu'il en soit 300 Beni-ben- Asser se précipitèrent à l'improviste sur le village de Margueritte, massacrant, saccageant, pillant, emmenant prisonnier l'adjoint. Les troupes campées aux environs accoururent et l'émeute fût aussitôt paralysée; une répression sévère se poursuit, Elle est nécessaire, il faut donner un exemple à ceux qui seraient tentés d'imiter les Beni-ben-Asser.

          Il est très important aussi, de rassurer les colons et les indigènes vivant sous notre domination. Cette échauffourée de Margueritte a été marquée par plusieurs actes d'héroïsme, en voici un, et non des moins remarquables : Mlle Goublet, institutrice, était occupée à faire sa classe, lorsqu'une clameur sauvage retentit. Les révoltés accouraient, menaçants, vers l'école. La noble femme s'élança au seuil de l'école, face aux assaillants et leur cria : - Tuez-moi si vous voulez, mais ne touchez pas à ces pauvres enfants. Son audace, sa fermeté en imposèrent aux bandits qui se retirèrent sans avoir fait aucun mal ni à elle ni aux enfants pour qui, si héroïquement, elle avait offert sa vie. Mlle Goublet a été félicitée par le gouverneur général; elle recevra sûrement une récompense ; mais nous lui devons, tous, notre admiration, ainsi qu'à cette merveilleuse phalange des instituteurs et institutrices de France, si laborieuse, si dévouée, si patriote, si courageuse enfin, comme on vient de le voir, quand la situation le commande.
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          Dimanche 26 mai 1901- L'autorité -

          Le Journal L'Autorité écrit : «Nous avons été durs, mêmes, impitoyables pour les indigènes. Nous avons, semé la haine par une législation féroce, barbare.»
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          14 février 1902 - Le Matin-

          Le journal le « Matin », publie une déclaration relative à l’affaire de Margueritte, du ministre de la justice qui ordonna aussitôt de faire cesser immédiatement "ce viol de la personnalité humaine".

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          07 décembre1902 -L'Akhbar-

          Margueritte ( qui doit débuter le 11 décembre), le journal « l’Akhbar », publié à Alger, a dans ses numéros 13249, signaler à ces lecteurs qu’au cours des perquisitions faites sur le territoire des Righas aussitôt après les événements de Margueritte, il y aurait eu des exécutions sanglantes, des gourbis pillés, des femmes et des jeunes filles violées et des razzias de bétail opérées.

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          20 décembre 1902 - La Revue Nord-Africaine -

          La Revue Nord-Africaine, dans son numéro 19 suivant de plus prés le procès de Montpellier qui est à son dixième jours consécutifs, relate dans ses colonnes, que bien des innocents ont payé pour les coupables.»

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          28 décembre 1902 - l'Akhbar -

          (18ème jours du procès), l’Akhbar, revient à la charge est dénonce dans son numéros 13252, les méthodes inhumaines employées aux populations des Righas, aussitôt après les événements de Margueritte du 26 avril 1901.

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          09 février 1903 -La Dépêche -

          Le Journal La Dépêche commentant le verdict de la veille, il écrit: « L'insurrection de Marguerite a été une révolte de prolétaires fanatisés, persécutés et affamés. Si la France laisse subsister ce régime, ou elle perdra l’Algérie ou elle aura finalement à réprimer des insurrections encore plus terribles.»

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          31 décembre 1902

          (21ème jours du procès), le secrétaire général du gouverneur de l'Algérie, Maurice Warnier, dément catégoriquement dans une lettre transmise au procureur général de l’Hérault, les informations publiées par L’Akhbar et la Revue Nord- Africaine, relatives aux évènements de Margueritte (Miliana : « Le journal l’Akhbar, publié à Alger, a dans ses numéros 13249 et 13252 des 7 et 28 décembre 1902, reproduit des informations suivant lesquelles, au cours des battues auxquelles il a été procédé sur le territoire des Righas aussitôt après les événements de Margueritte, il y aurait eu des exécutions sanglantes, des gourbis pillés, des femmes et des jeunes filles violées et des razzias de bétail opérées. La Revue Nord-Africaine, dans son numéro 19 du 20 courant, relate de son côté que, dans ces circonstances, bien des innocents ont payé pour les coupables. J'ai l'honneur de vous faire connaître que ces assertions sont en tous points inexactes. » Un chroniqueur local, qui a suivi les questions embarrassantes de Maître Ladmiral au directeur des affaires indigènes, Luciani, dépêché à Montpellier par le ministre des colonies (cité comme unique témoin à décharge par la défense, il s'excuse avec des (Il y a un décret; c'est la ri~gle ) et encore (Je ne sais pas... je n'ai pas de renseignements ); il dit sa souffrance : ( Pour ces Arabes entassés sur le banc des assises, il existait dans ( l'autre France ) des peines spéciales d'amende et de prison (qu' on appliquait ces peines sans entendre nulle défense et sur de simples rapports administratifs ! Un sentiment de gêne s'était emparé de tous).

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          1903

          Un chroniqueur local, qui a suivi les questions embarrassantes de Maître Ladmiral au directeur des affaires indigènes, Luciani, dépêché à Montpellier par le ministre des colonies (cité comme unique témoin à décharge par la défense, il s'excuse avec des (Il y a un décret; c'est la ri~gle ) et encore (Je ne sais pas... je n'ai pas de renseignements ); il dit sa souffrance : ( Pour ces Arabes entassés sur le banc des assises, il existait dans ( l'autre France ) des peines spéciales d'amende et de prison (qu' on appliquait ces peines sans entendre nulle défense et sur de simples rapports administratifs ! Un sentiment de gêne s'était emparé de tous).

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