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La prise en charge des malades du cancer en Algérie

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  • La prise en charge des malades du cancer en Algérie

    «Il n’y a pas un cancer mais plusieurs variétés de cancer, selon l’organe atteint, sa localisation et son extension, nous dit le professeur Saïdia, directeur du CHU de Annaba. Le fait de diagnostiquer précocement un cancer augmente l’espoir de guérison parce que la prise en charge de cette maladie s’appuie sur un diagnostic précis à partir duquel un traitement adapté et efficace est prescrit.» La déclaration de cet éminent cancérologue redonne espoir aux milliers de malades en Algérie qu’on dit condamnés et qui refusent parfois de se faire traiter parce que croyant que cela ne servira plus à rien.

    De l’importance du diagnostic

    Pourtant, si le cancer est parfaitement diagnostiqué et identifié assez tôt, et ses dimensions localisées, le traitement ne peut être que bénéfique et donne des résultats très satisfaisants. 1 500 nouveaux malades souffrant de cette pathologie se font traiter chaque année au niveau du CHU Ibn Rochd de Annaba. Ils viennent de Skikda, de Guelma, de Souk Ahras, de Tébessa, d’El Oued et même de la lointaine Illizi. Leur prise en charge se fait en plusieurs étapes depuis le diagnostic jusqu’au traitement qui peut s’étaler dans le temps selon les cas, le type de cancer, l’organe atteint, sa taille et le protocole arrêté par l’équipe médicale concernée. «La première phase, nous déclare le professeur Lankar, chef de service d’anatomie pathologique au laboratoire d’analyses, est le diagnostic qui doit être parfait, l’organe atteint est identifié, les dimensions limitées et, à partir de là, c’est tout le processus de prise en charge qui se déclenche.»

    Le professeur Saïdia poursuivra en disant qu’il y a au moins 7 à 9 médecins autour d’un même dossier : «La réunion de consensus pluridisciplinaire [RCP] est la meilleure approche possible. C’est un dossier unique auquel s’attelle toute une équipe de médecins, chacun dans sa spécialité pour déterminer un protocole personnalisé pour le malade et, donc, le meilleur traitement et le plus efficace pour le type de cancer identifié. C’est une approche moderne qui a fait ses preuves», déclare-t-il. Il s’agit pour toute l’équipe d’accompagner le patient dans les meilleures conditions afin que le traitement prescrit aboutisse aux résultats escomptés.

    Selon le directeur du CHU, la chirurgie -quand c’est possible- reste le meilleur traitement puisqu’on procède à l’ablation des parties atteintes et le problème est réglé. Ce n’est pas, hélas, toujours le cas et on a recours à d’autres thérapies lourdes qui durent dans le temps. Actuellement, les malades se font traiter au niveau du CHU Ibn Rochd et bénéficient de toutes les techniques et moyens disponibles pour avoir la meilleure prise en charge possible en attendant l’ouverture, fin 2009, du centre anticancéreux. Les bâtiments flambant neuf qui abriteront ce centre devenu une nécessité au vu du nombre croissant de malades se dressent à quelques mètres de la direction du CHU. «Pour des raisons pratiques, nous avons préféré l’implanter au sein du CHU, cela dans le but d’optimiser la prise en charge du malade. Le patient bénéficiera du soutien de l’ensemble des laboratoires d’analyses qui existent déjà, d’un personnel qualifié et expérimenté et du soutien logistique nécessaire : administration, services économiques, cuisine et autres. Ensuite, c’est aussi par souci d’économie, cela permet un gain de temps et d’argent. Au lieu de transporter le malade, de transférer son dossier, de convoquer toute une équipe médicale et de construire de nouveaux laboratoires pour toutes les analyses qui devront se faire, nous avons opté pour la solution la plus adéquate à même d’épargner au patient tous ces tracas. Tout se fera sur place pour son plus grand bien.», explique le directeur.

    Le centre anticancéreux comptera 150 lits et sera doté de 4 sous-unités (oncologie médicale, radiothérapie externe transcutanée, radiothérapie métabolique [médecine nucléaire radio-isotopes] et curiethérapie [élément radio implanté pour détruire de l’intérieur le cancer]. Le tout coûtera 2 milliards de DA également répartis entre l’infrastructure achevée à 80% et les équipements qui sont en cours d’acquisition. Le centre anticancéreux, qui sera opérationnel au plus tard fin 2009, couvrira un bassin de population élargi aux wilayas de Biskra, de Khenchela et d’Oum El Bouaghi. A la question sur la disponibilité des médicaments nécessaires au traitement des différents types de cancer, le professeur Saïdia nous répondra que le problème ne se pose pas, les équipes médicales sont parfaitement au courant de cette disponibilité et, si par hasard un médicament manque, ils le remplaceront par un autre tout aussi efficace. Ce sont eux qui prescrivent et savent ce qui convient le mieux à leur patient. «Pour vous donner une idée sur les dépenses consenties en matière de médicaments, je peux vous dire que les sommes allouées pour l’acquisition des médicaments en 2008 sont une fois et demie supérieures au budget global du CHU, en 2001, toutes dépenses confondues. Cela avoisine les 90 milliards de cts», assure-t-il. «Le traitement du cancer est un gros poste de dépense et est totalement pris en charge par l’Etat. N’importe quel Algérien atteint de cette maladie peut se faire soigner gratuitement au niveau de n’importe quel centre sur le territoire national, chose qui n’existe pas dans d’autres pays où des cancéreux meurent faute de prise en charge.»

    La prévention pour réduire les risques

    Concernant l’augmentation du nombre des cas de cancer ces dernières années dans la wilaya de Annaba et la région est, le professeur nous a affirmé que cela est dû au fait que les moyens et les techniques d’exploration se sont développés. En plus, il y a un début de vieillissement de la population, les risques de cancer augmentant avec l’âge. «Il y a actuellement un programme national de prise en charge du cancer, nous dit-il, cinq centres anticancéreux sont implantés à l’Est : Sétif, Ouargla, Annaba, Constantine et Batna. Dix-sept autres seront construits, et cela favorisera la recherche sur cette maladie. Des équipes travailleront ensemble avec des moyens sophistiqués.» Parlant des cancers de manière générale, le professeur abordera la question de la prévention de ce type de maladie. Il dira qu’il y a des cancers «évitables tels que celui du larynx qui est provoqué par le tabac, le non-fumeur présente un risque très infime par rapport à l’adepte du tabagisme et, donc, pour se préserver de certains cancers, il faudra réduire les facteurs de risque», conclut-il.

    Par la Tribune
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