De tous les domaines dans lesquels Barack Hussein Obama va intervenir c’est sans doute le dossier diplomatique qui connaîtra le moins de changements.
En matière de politique étrangère le Président élu a défini cinq priorités pour son mandat : le contre-terrorisme, la prolifération nucléaire, le réchauffement climatique, l’approvisionnement en énergie, le Moyen-Orient et l’Asie orientale. Le Maghreb n’est donc pas un sujet de préoccupation. Toutefois la nouvelle administration ne pourra s’en désintéresser totalement, pour au moins trois raisons qui figurent parmi les priorités fixées par l’ancien Sénateur de l’Illinois.
Lors de sa tournée d’adieu dans la région, la secrétaire d’Etat Condoleeza Rice avait souligné la nécessité de trouver rapidement une solution à la question du Sahara occidental, qui empoisonne les relations entre le Maroc et l’Algérie. Allié traditionnel des Etats-Unis, le Maroc pourrait être contraint à des concessions en échange d’avantages diplomatiques et économiques de la part de Washington. Un membre du Congrès, Michaël Mc Full originaire de San Diego, noir, proche d’Obama, et qui jouit d’un grand prestige devrait jouer un rôle important dans la relance des discussions prévues au début 2009 à Manhasset. Il faut également souligner la nomination de Christopher Ross comme envoyé spécial de l’Onu au Sahara, fin connaisseur de la région et arabisant émérite. Ce démocrate qui coordonnait la lutte anti-terroriste au Département d’Etat ne sera pas un diplomate fantoche.
L’Algérie est devenue un géant énergétique, 3e producteur mondial de gaz et 4e fournisseur de l’Union Européenne, elle devrait voir son statut évoluer pour devenir un interlocuteur privilégié. Son expérience dans la lutte contre les groupes islamistes armés est d’autant plus précieuse pour une Amérique qui cherche des alliés arabes dans ce combat et à rompre avec la désastreuse doctrine Bush de l’unilatéralisme.
La Tunisie pourrait connaître des moments délicats, dans la mesure où le prochain locataire de la Maison-Blanche, a fait campagne sur les principes du respect des droits de l’homme, du multipartisme et corollaire à la démocratie, du respect de l’alternance politique.
Le dialogue avec la Mauritanie ne sera pas rétabli tant qu’il n’y aura pas de retour à l’ordre constitutionnel.
Enfin, la Libye, compte tenu de son poids dans la région, des moyens que le colonel Kadhafi peut mobiliser, et de son implication en Afrique, restera incontournable malgré ses voltes-faces et son instabilité politique chronique.
Il faudra probablement compter avec le vice-président Joe Biden ancien patron du puissant Comité des relations extérieures du Sénat qui jouera un rôle clé dans l’articulation de la future diplomatie. Mais sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, ce qui caractérise les Américains, c’est leur pragmatisme. Il n’est pas certain que nous ayons à faire à une administration composée de colombes et l’on sait déjà que les faucons sont dans la place.
Par A. Kader Abderrahim, chercheur associé à l’IRIS
En matière de politique étrangère le Président élu a défini cinq priorités pour son mandat : le contre-terrorisme, la prolifération nucléaire, le réchauffement climatique, l’approvisionnement en énergie, le Moyen-Orient et l’Asie orientale. Le Maghreb n’est donc pas un sujet de préoccupation. Toutefois la nouvelle administration ne pourra s’en désintéresser totalement, pour au moins trois raisons qui figurent parmi les priorités fixées par l’ancien Sénateur de l’Illinois.
Lors de sa tournée d’adieu dans la région, la secrétaire d’Etat Condoleeza Rice avait souligné la nécessité de trouver rapidement une solution à la question du Sahara occidental, qui empoisonne les relations entre le Maroc et l’Algérie. Allié traditionnel des Etats-Unis, le Maroc pourrait être contraint à des concessions en échange d’avantages diplomatiques et économiques de la part de Washington. Un membre du Congrès, Michaël Mc Full originaire de San Diego, noir, proche d’Obama, et qui jouit d’un grand prestige devrait jouer un rôle important dans la relance des discussions prévues au début 2009 à Manhasset. Il faut également souligner la nomination de Christopher Ross comme envoyé spécial de l’Onu au Sahara, fin connaisseur de la région et arabisant émérite. Ce démocrate qui coordonnait la lutte anti-terroriste au Département d’Etat ne sera pas un diplomate fantoche.
L’Algérie est devenue un géant énergétique, 3e producteur mondial de gaz et 4e fournisseur de l’Union Européenne, elle devrait voir son statut évoluer pour devenir un interlocuteur privilégié. Son expérience dans la lutte contre les groupes islamistes armés est d’autant plus précieuse pour une Amérique qui cherche des alliés arabes dans ce combat et à rompre avec la désastreuse doctrine Bush de l’unilatéralisme.
La Tunisie pourrait connaître des moments délicats, dans la mesure où le prochain locataire de la Maison-Blanche, a fait campagne sur les principes du respect des droits de l’homme, du multipartisme et corollaire à la démocratie, du respect de l’alternance politique.
Le dialogue avec la Mauritanie ne sera pas rétabli tant qu’il n’y aura pas de retour à l’ordre constitutionnel.
Enfin, la Libye, compte tenu de son poids dans la région, des moyens que le colonel Kadhafi peut mobiliser, et de son implication en Afrique, restera incontournable malgré ses voltes-faces et son instabilité politique chronique.
Il faudra probablement compter avec le vice-président Joe Biden ancien patron du puissant Comité des relations extérieures du Sénat qui jouera un rôle clé dans l’articulation de la future diplomatie. Mais sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, ce qui caractérise les Américains, c’est leur pragmatisme. Il n’est pas certain que nous ayons à faire à une administration composée de colombes et l’on sait déjà que les faucons sont dans la place.
Par A. Kader Abderrahim, chercheur associé à l’IRIS
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