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Pour la préservation du patrimoine forestier en Algérie

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  • Pour la préservation du patrimoine forestier en Algérie

    La dégradation du couvert végétal est à l’origine de plusieurs phénomènes subséquents : dérèglement de l’écoulement des eaux (inondations), tarissement des sources de résurgence, diminution de l’offre fourragère dans les pâturages naturels, envasement des barrages d’eau et réduction des produits ligneux (bois et liège) et sous-produits forestiers (plantes médicinales, aromatiques, tanin…).

    L’Algérie a pourtant de beaux textes réglementaires et législatifs relatifs au domaine de l’environnement, de même qu’elle a signé toutes les conventions internationales y afférentes. Mais, apparemment, il y a loin de la coupe aux lèvres. Cependant, il y a lieu de souligner les efforts louables de la direction générale des forêts qui, par l’intermédiaire du plan national de reboisement, compte revitaliser les terrains incultes ou déboisés pour peu que le feu et le délit de pacage soient réellement conjurés. Cependant, force est de constater que le meilleur des investissements n’est visiblement pas encore à l’œuvre : la formation du citoyen par l’école et par une culture environnementale conséquente à tous les niveaux ; car, dans une économie rentière comme la nôtre, qui installe les solutions de facilité dans les esprits et donne l’illusion d’une richesse inépuisable, c’est de révolution des mentalités qu’il s’agit pour faire prendre conscience aux citoyens et aux autres segments de la société civile du danger qui guette notre pays et du chaos que nous risquerions de transmettre, dans une insoutenable rupture de charge, aux générations futures si les problèmes de l’environnement ne sont pas pris dès maintenant en charge de façon résolue.

    Le patrimoine forestier national est estimé à quelque 7 millions d’hectares, comprenant les forêts, au sens technique et économique du terme, les maquis et la nappe alfatière. Les forêts proprement dites, les maquis et les broussailles occupent une superficie de 4,1 millions d’hectares, soit 11% de la superficie du Nord du pays. Les efforts du gouvernement en matière de couverture forestière est de ramener ce taux à au moins 25% de la superficie de la région Nord du pays. Ce patrimoine subit les aléas naturels liés à la géographie et à la climatologie du milieu dans lesquelles il évolue et des aléas anthropiques liés à l’activité des populations locales. Les facteurs naturels qui conditionnent le milieu forestier sont essentiellement : le climat semi-aride qui domine la majorité des massifs situés dans les monts de l’Atlas tellien et qui se caractérise par une période sèche très longue dans l’année et une pluviométrie moyenne allant de 400 à 500 mm/an, la forte pente qui gêne le dispositif d’intervention dans la lutte contre les incendies et la prédominance des essences résineuses (Pin d’Alep) facilement inflammables. Même si sur la région côtière et sur les hautes altitudes la pluviométrie est plus importante (plus de 800 mm sur les sommets de Jijel, Béjaïa et le Djurdjura), les facteurs favorisant le déclenchement des feux de forêt ne manquent pas : forte présence de sous-bois, activité humaine intense et proximité des routes à partir desquelles beaucoup de foyers d’incendies sont signalés, lutte anti-terroriste,... En outre, la forte présence humaine dans la partie septentrionale du pays est à l’origine d’autres formes de dégradations (défrichements à but agricole ou de construction illégale,…).

    Du Djurdjura à la steppe

    La réalité du secteur des forêts dans la wilaya de Bouira n’est pas très différente de celle des wilayas situées dans une aire écologique et humaine analogue. Ayant la tête sous l’étage bioclimatique humide sur les versants du Djurdjura (jusqu’à 1200 mm de pluie par an), Bouira a les pieds plongés dans la vastitude steppique au climat à la limite de l’aridité (moins de 200 mm de pluie par an). Les facteurs sociaux et humains qui ont concouru à la dégradation de la forêt sont, entre autres : la forte présence humaine autour et à l’intérieur des massifs forestiers, la pauvreté et le chômage qui conduisent les habitants à commettre des délits forestiers pour pouvoir subvenir à leurs besoins primaires (coupe et vente illicites de bois, fabrication de charbon pour les rôtisseries à partir du chêne vert, défrichements pour l’extension des parcelles de céréales, surpâturage,…), la présence des carrières d’extraction de pierres et des stations de concassage à l’intérieur des massifs, les constructions illicites d’immeubles à usage d’habitation ou d’élevage, les incendies liés aux activités agricoles, aux actes criminels et à la lutte anti-terroriste,… Le territoire de Bouira n’échappe pas à ces circonstances peu favorables au développement du tissu forestier. La superficie forestière de la wilaya est estimée à 112 000 hectares, toutes espèces et tous stades d’évolution confondus. Elle se répartit sur les massifs du Djurdjura, des Bibans, du Hodna et de l’Atlas blidéen. Outre la mission de protection des forêts, la Conservation de la wilaya a été aussi chargée, au cours de ces dernières années, de la mission de développement rural au même titre que la direction des services agricoles (DSA). Cette action a abouti à de la création de plusieurs dizaines d’emplois dans les zones les plus défavorisées du territoire, à l’installation de certains ouvrages et à la fourniture de modules d’élevage familial (points d’eau, plantations fruitières, amélioration mécanique du sol, apiculture, aviculture).

    Près de 3000 ha de plantation lors de la campagne écoulée


    Au vu de la dégradation assez avancée du couvert forestier, la direction générale des forêts a conçu un plan pluriannuel de plantation sous l’intitulé de PNR (plan national de reboisement) par le moyen duquel le gouvernement compte reboiser annuellement quelque 60 000 ha de terres. Il y a même une ambition de porter le rythme des plantations à 100 000 ha/an.

    Pour la campagne achevée à la fin du mois de mars dernier, la Conservation des forêts de la wilaya de Bouira a réalisé 2846 hectares de plantations toutes espèces confondues (pin d’Alep, olivier, figuier, amandier) dans le cadre des actions de reboisements, de fixation biologiques des berges et de plantations fruitières prévues dans le Projet d’emploi rural (PER II). À elle seule, l’arboriculture fruitière occupe dans ce bilan 265 hectares réalisés dans les communes du sud de la wilaya où un mouvement de reconversion élevage/céréaliculture vers l’arboriculture est enclenché depuis ces quatre dernières années. Le contexte de la réalisation des travaux de plantation a été des plus favorables du point de vue climatique, puisque de fortes pluies n’ont pas cessé de tomber depuis la fin de l’automne 2008. La saison pluviale a généreusement débordé sur le mois d’avril où des précipitations ont été enregistrées jusqu’à la dernière semaine du mois. Quant aux problèmes rencontrés sur le terrain, les conflits fonciers de la l’année passée ont de nouveau ressurgi, certes avec moins de violence, pour les actions de reboisements en espèces forestières dans des terrains domaniaux où l’objectif fixé par l’administration des forêts est de reconstituer le tissu forestier gravement atteint- par les incendies et les défrichement illicites- lors de la décennie de terrorisme.

    Des indus-occupants des forêts domaniales dans les communes de Mesdour, Bordj Okhriss et Mesdour, après des années d’exploitation illégale, ont transformé des parcelles entières en exploitations céréalières. Cet état de fait, a évolué en dossier explosif dès que l’administration des forêts a décidé de récupérer son foncier et le mettre en valeur par de nouvelles plantations inscrites dans le cadre du programme Hauts Plateaux, soit 2500 ha de reboisement. Chaque semaine, des cas d’opposition au reboisement sont signalés. Les cadres et les agents de la Conservation, qui se déplacent régulièrement sur les lieux, essayent de convaincre les récalcitrants de l’inéluctabilité de la décision des pouvoirs publics de récupérer le foncier domanial pour un usage qui s’accorde avec la vocation initiale de ces terres, à savoir un patrimoine sylvicole qu’il y a lieu de protéger et de promouvoir, particulièrement sous ces latitudes pré-steppiques.

    Réellement, le bras de fer entre les indus-occupants de la forêt et l’administration date des années 1990 lorsque les propriétés privées limitrophes de la forêt ou incrustées à l’intérieur des massifs ont commencé à s’étendre au détriment de la forêt domaniale qui subissait une coupe réglée. Poursuivis au début des années 1990 devant la juridiction compétente, certains des auteurs de défrichements n’ont pas hésité à récidiver et à aggraver leur cas suite à la non exécution des décisions de justice qui ont ordonné l’évacuation et la remise en état des lieux. Au cours des années d’insécurité où les agents forestiers ne pouvaient pas accomplir leur mission de police forestière de manière régulière, les cas d’infraction se sont accélérés au point de faire disparaître des parcelles de dizaines d’hectares.


    Par Amar Naït Messaoud, La dépêche de kabylie

  • #2
    On parle de la flore, c'est trés bien, mais pourquoi passe-t-on sous silence la faune qui disparait, à travers toute l'Algérie. Braconnage et empiétement sur le territoire de ces oubliés.
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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    • #3
      Le cas des lions berbères est édifiant ( "barbary lion" en anglais )
      Le Maroc a travaillé pour sa réintroduction en collaboration avec Oxford, wissen où en est le projet
      (au début du siècle passé on en voyait en Kabylie)

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      • #4
        Le lion de l'Atlas a complétement disparu de l'Afrique du Nord.Il est question de faire un clonage.Des études etaient en cours.Ou en est le projet, telle est la question .
        " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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        • #5
          Bonsoir,
          Peut être qu'il suffisait de garantir une flore bien diversifiée et bien portante pour que les lions immigrent chez nous !
          c'est désolant de voir à quel point nos projets (si peut qu'ils soient) ont la même particularité d'être infondés de vision global. flore sans faune, faune sans flore... ce qui me mène, simple etre humain, à douter du but évoqué derrière ces compagnes de " Etudes" ou de "Communiqués" ou encore de "Publication" très événementielles .

          je lis : "Des indus-occupants des forêts domaniales dans les communes de Mesdour, Bordj Okhriss et Mesdour, après des années d’exploitation illégale, ont transformé des parcelles entières en exploitations céréalières"
          ce qui sous entend que si c'était légal on les aurait laissé les exploiter ?

          et "Réellement, le bras de fer entre les indus-occupants de la forêt et l’administration date des années 1990 lorsque les propriétés privées limitrophes de la forêt ou incrustées à l’intérieur des massifs ont commencé à s’étendre au détriment de la forêt domaniale qui subissait une coupe réglée. Au cours des années d’insécurité où les agents forestiers ne pouvaient pas accomplir leur mission de police forestière de manière régulière, les cas d’infraction se sont accélérés au point de faire disparaître des parcelles de dizaines d’hectares.

          Ma vision personnelle sans vouloir juger qui que ce soit, c'est que ces "indus-occupants" se sont adapté a leur façon aux circonstances des "années d’insécurité" qu'on étire a chaque fois pour justifier une incompétence. parcequ'aprés ces "années d’insécurité" s'ils abandonnent leur "exploitations céréalières" et qu'ils demandent réparation en forme de travail et de logements il n'auront que la trés religieuse réponse "les années d’insécurité ont tout chamboulé et vous devez vous débrouiller" que ça justifie ou pas leur faits, c'est question de point de vue. on est exploitant céréalliers ou observateur d'exploitant céréalliers...
          Ces faiseurs d'études et de projets (et de décisions dans la logique des choses), ont le terme "années d’insécurité" et sont cousin proche "décennie noir" collé à la langue et au stylo... que ça parle de reboisement, de lait ou de patates ...

          Je vais arrêter la pour éviter la pseudo politique et dire en fin de compte, si on s'y met tous à bâtir et aller de l'avance sur la base d'une vision global bien ficelée et bien étudiée, et flore et faune dans l'équation, et qu'on laisse le reste de coté tout simplement.. on ferai un joli bond !
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