Ferhat Mehenni à eMarrakech : Pas d’élection avant l’autonomie régionale pour la Kabylie
En 2002, pendant que se poursuivaient en Kabylie les violentes émeutes du «Printemps noir» provoquées par la mort d’un jeune lycéen dans les locaux de la gendarmerie, un nouvel acteur entrait sur la scène politique kabyle. il s'agit du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, le MAK. Entretien avec Ferhat Mehenni, le fondateur et président du MAK
Y.H : Est-ce qu’il y a un lien entre l’intimidation des cadres de MAK (Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie) et les élections présidentielles ?
Ferhat : Tout le monde aura remarqué une troublante coïncidence entre ces interpellations en cascade des responsables du MAK et la campagne des présidentielles dans laquelle nous nous sommes engagés depuis novembre en faveur du boycott de ces élections par le peuple kabyle. D’ailleurs, nombre de ces interpellations ont été opérées au moment où ils encadraient ou participaient au collage des affiches par nos militants. Je tiens à saluer leur courage et le sang froid dont ils font preuve sur le terrain. Au moment où le président-candidat amnistie les criminels terroristes qui égorgeaient femmes, enfants et intellectuels, il fait donner la chasse aux cadres du MAK, à commencer par un mandat d’amener lancé contre moi. Ils savent pourtant que ni la répression ni l’intimidation n’entameront notre détermination à arracher un statut d’autonomie régionale pour la Kabylie. Notre slogan est « ulac lvut ma ulac timanit », (Pas d’élection avant l’autonomie)
Y.H : Quel est votre avis sur la dernière sortie du candidat indépendant et l’actuel président d’Algérien, en occurrence Monsieur Bouteflika, lors de sa dernière rencontre à Tizi Ouzou sur les évènements 2001en Kabylie ?
Ferhat : Bouteflika s’est rendu en Kabylie par défi plus que par un quelconque espoir d’y convertir quelques Kabyles au geste électoral. Le nombre de policiers en civil déployés lors de ce déplacement était supérieur aux fonctionnaires kabyles réquisitionnés pour la circonstance afin de lui faire la haie d’honneur. Bouteflika et son entourage sont atteints par la méthode Coué. Ils crient victoire pour camoufler leur défaite politique. C’est délirant. Qui voulait-il voir en venant chez nous ? Les tombes de nos martyrs ou les membres encore valides de ceux qui ont été estropiés sur ses ordres en 2001-2003 ? Le discours bâclé en 17 minutes chrono, fait à la manière d’un voleur, est un concentré de sa haine contre les Kabyles. Il a légitimé le massacre de nos enfants en donnant raison à leurs assassins. Nous versons son discours au dossier que nous constituons pour saisir les instances internationales.
Y. H : Quels sont les actions du MAK après les élections ?
Ferhat : Les élections nous prennent certes un peu de notre temps que nous consacrons à notre programme d’action. Nous continuons notre structuration, et il ne se passe pas un jour sans la mise sur pied de nouvelles structures du MAK à travers la Kabylie et les pays où vivent des Kabyles. Nous ne rendons pas publiques, trop à l’avance, les actions que nous projetons. Nous menons une double action, l’une interne, sur le terrain, et l’autre externe, sur le plan international. Nous les délivrons, chacune, en temps opportun.
Propos receuillis par Y.H.
Jeudi 02 Avril 2009
En 2002, pendant que se poursuivaient en Kabylie les violentes émeutes du «Printemps noir» provoquées par la mort d’un jeune lycéen dans les locaux de la gendarmerie, un nouvel acteur entrait sur la scène politique kabyle. il s'agit du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, le MAK. Entretien avec Ferhat Mehenni, le fondateur et président du MAK
Y.H : Est-ce qu’il y a un lien entre l’intimidation des cadres de MAK (Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie) et les élections présidentielles ?
Ferhat : Tout le monde aura remarqué une troublante coïncidence entre ces interpellations en cascade des responsables du MAK et la campagne des présidentielles dans laquelle nous nous sommes engagés depuis novembre en faveur du boycott de ces élections par le peuple kabyle. D’ailleurs, nombre de ces interpellations ont été opérées au moment où ils encadraient ou participaient au collage des affiches par nos militants. Je tiens à saluer leur courage et le sang froid dont ils font preuve sur le terrain. Au moment où le président-candidat amnistie les criminels terroristes qui égorgeaient femmes, enfants et intellectuels, il fait donner la chasse aux cadres du MAK, à commencer par un mandat d’amener lancé contre moi. Ils savent pourtant que ni la répression ni l’intimidation n’entameront notre détermination à arracher un statut d’autonomie régionale pour la Kabylie. Notre slogan est « ulac lvut ma ulac timanit », (Pas d’élection avant l’autonomie)
Y.H : Quel est votre avis sur la dernière sortie du candidat indépendant et l’actuel président d’Algérien, en occurrence Monsieur Bouteflika, lors de sa dernière rencontre à Tizi Ouzou sur les évènements 2001en Kabylie ?
Ferhat : Bouteflika s’est rendu en Kabylie par défi plus que par un quelconque espoir d’y convertir quelques Kabyles au geste électoral. Le nombre de policiers en civil déployés lors de ce déplacement était supérieur aux fonctionnaires kabyles réquisitionnés pour la circonstance afin de lui faire la haie d’honneur. Bouteflika et son entourage sont atteints par la méthode Coué. Ils crient victoire pour camoufler leur défaite politique. C’est délirant. Qui voulait-il voir en venant chez nous ? Les tombes de nos martyrs ou les membres encore valides de ceux qui ont été estropiés sur ses ordres en 2001-2003 ? Le discours bâclé en 17 minutes chrono, fait à la manière d’un voleur, est un concentré de sa haine contre les Kabyles. Il a légitimé le massacre de nos enfants en donnant raison à leurs assassins. Nous versons son discours au dossier que nous constituons pour saisir les instances internationales.
Y. H : Quels sont les actions du MAK après les élections ?
Ferhat : Les élections nous prennent certes un peu de notre temps que nous consacrons à notre programme d’action. Nous continuons notre structuration, et il ne se passe pas un jour sans la mise sur pied de nouvelles structures du MAK à travers la Kabylie et les pays où vivent des Kabyles. Nous ne rendons pas publiques, trop à l’avance, les actions que nous projetons. Nous menons une double action, l’une interne, sur le terrain, et l’autre externe, sur le plan international. Nous les délivrons, chacune, en temps opportun.
Propos receuillis par Y.H.
Jeudi 02 Avril 2009
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