France Culture évoque la lutte du peuple sahraoui
La radio publique française France Culture a diffusé vendredi en début de soirée «Une cicatrice dans le désert», une émission sur la colonisation marocaine du Sahara occidental, dans ses divers volets dont la répression de l’intifadha pacifique sahraouie, la construction du mur, les mines antipersonnel et l’exploitation par l’occupant des richesses naturelles de la RASD, selon l’APS.
L’émission, réalisée par la journaliste Aline Pailler, ancienne députée européenne, et basée sur de nombreux témoignages, s’ouvre sur le mur construit par le Maroc. «C’est un mur qui défie l’imagination», souligne l’écrivain américain Jean Lamore, ajoutant que «c’est la plus grande construction à caractère répressif au monde, aujourd’hui». Ce mur «mesure 2 700 kilomètres de long, avec un poste militaire marocain tous les 5 kilomètres», a-t-il poursuivi, affirmant que «c’est une honte».
D’autres témoignages font une comparaison avec le mur construit par Israël contre la population palestinienne. Dans les deux cas «c’est une entrave à la légalité internationale», selon les témoignages, dont celui d’un ancien membre de la Minurso qui a décrit la configuration du mur. «Ce mur est le symbole de la peur du Maroc, le symbole de son refus du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination», a souligné une juriste française. «Le peuple sahraoui n’a jamais cessé de lutter contre la colonisation, espagnole hier, marocaine aujourd’hui. Le Maroc est enlisé dans une guerre face aux hommes du désert et le mur qu’il a construit à partir de 1981 est la trace de sa puissance, pas d’une victoire», commente la réalisatrice pour mettre en contexte cette situation coloniale. Mme Monique Cheminet-Landreau, professeur de droit international, a rappelé les procédures internationales, dont celles des Nations unies et de la Cour internationale de justice (CIJ) pour trancher sur le statut du Sahara occidental. «Il n’y a pas de liens de souveraineté entre le peuple sahraoui et la monarchie marocaine» et, sur une étude sociologique, «la Cour (CIJ) a conclu qu’il fallait consulter les Sahraouis» sur leur devenir et qu’il fallait s’en tenir au droit international qui consacre le principe d’autodétermination, a dit la juriste. Mais en 1975, «au mépris du droit international et de la détermination du peule sahraoui», le Maroc «organise une invasion militaire à peine camouflée qu’il appellera ‘’la marche verte’’», rappelle la réalisatrice pour enchaîner l’émission sur la création, par un peuple en lutte, de la RASD. L’émission fait alors appel au reportage d’un journaliste français couvrant cet «acte de naissance» à Bir Lahlou, à 600 kilomètres d’El-Aayoune. «Une cérémonie jamais vue, regroupant des milliers de personnes» célébrant «ce tout nouveau pays», a-t-il rapporté.
«Plus de trente ans après, la RASD est reconnue par 75 pays et fait partie de l’Union africaine. En septembre 1991, c’est l’entrée en vigueur du cessez-le-feu et la mise en route du plan de paix de l’ONU par la Minurso pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental», a poursuivi la commentatrice, notant que «malgré cela, le Maroc refuse obstinément l’application des résolutions des Nations unies». «Le mur marocain défigure toujours le désert et sépare encore les familles sahraouies», a-t-elle ajouté.
Aline Pailler donne alors la parole à plusieurs militants sahraouis victimes de la répression qui soulignent qu’à travers cette situation coloniale, «c’est quelque chose de précieux qui nous a été enlevé». Arrestations arbitraires, tortures, disparitions, sont décrites tour à tour par des témoins-victimes, prisonniers politiques. L’émission se poursuit ensuite sur les richesses naturelles du Sahara occidental. «Les eaux du Sahara occidental sont les plus poissonneuses du monde, son sous-sol regorge de minerais (fer, titane, uranium, manganèse etc.), de quoi justifier pour le Maroc, ‘’puissance occupante’’, une guerre fort coûteuse pour son peuple et pour l’Union européenne une amnésie sur le droit international lors de la signature des accords de pêche avec le Maroc», commente la présentatrice avant de donner la parole, sur ce point, à des Sahraouis. «Il y a là une violation de la souveraineté du peuple sahraoui» tant sur son destin de nation que sur ses ressources naturelles, a souligné la juriste française. «Chacun ferme les yeux pour piller les ressources du Sahara occidental», a-t-elle ajouté, relayée par une juriste sahraouie qui a soulevé la question de l’exploitation du phosphate en territoire sahraoui.
Quant à l’exploitation de la richesse halieutique sahraouie, elle a été concédée à des dignitaires marocains «comme une carte de corruption, pour qu’ils puissent rester» en territoire colonisé et ainsi maintenir la présence marocaine et la colonisation de peuplement qu’elle draine.
Le Jour d'Algérie
La radio publique française France Culture a diffusé vendredi en début de soirée «Une cicatrice dans le désert», une émission sur la colonisation marocaine du Sahara occidental, dans ses divers volets dont la répression de l’intifadha pacifique sahraouie, la construction du mur, les mines antipersonnel et l’exploitation par l’occupant des richesses naturelles de la RASD, selon l’APS.
L’émission, réalisée par la journaliste Aline Pailler, ancienne députée européenne, et basée sur de nombreux témoignages, s’ouvre sur le mur construit par le Maroc. «C’est un mur qui défie l’imagination», souligne l’écrivain américain Jean Lamore, ajoutant que «c’est la plus grande construction à caractère répressif au monde, aujourd’hui». Ce mur «mesure 2 700 kilomètres de long, avec un poste militaire marocain tous les 5 kilomètres», a-t-il poursuivi, affirmant que «c’est une honte».
D’autres témoignages font une comparaison avec le mur construit par Israël contre la population palestinienne. Dans les deux cas «c’est une entrave à la légalité internationale», selon les témoignages, dont celui d’un ancien membre de la Minurso qui a décrit la configuration du mur. «Ce mur est le symbole de la peur du Maroc, le symbole de son refus du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination», a souligné une juriste française. «Le peuple sahraoui n’a jamais cessé de lutter contre la colonisation, espagnole hier, marocaine aujourd’hui. Le Maroc est enlisé dans une guerre face aux hommes du désert et le mur qu’il a construit à partir de 1981 est la trace de sa puissance, pas d’une victoire», commente la réalisatrice pour mettre en contexte cette situation coloniale. Mme Monique Cheminet-Landreau, professeur de droit international, a rappelé les procédures internationales, dont celles des Nations unies et de la Cour internationale de justice (CIJ) pour trancher sur le statut du Sahara occidental. «Il n’y a pas de liens de souveraineté entre le peuple sahraoui et la monarchie marocaine» et, sur une étude sociologique, «la Cour (CIJ) a conclu qu’il fallait consulter les Sahraouis» sur leur devenir et qu’il fallait s’en tenir au droit international qui consacre le principe d’autodétermination, a dit la juriste. Mais en 1975, «au mépris du droit international et de la détermination du peule sahraoui», le Maroc «organise une invasion militaire à peine camouflée qu’il appellera ‘’la marche verte’’», rappelle la réalisatrice pour enchaîner l’émission sur la création, par un peuple en lutte, de la RASD. L’émission fait alors appel au reportage d’un journaliste français couvrant cet «acte de naissance» à Bir Lahlou, à 600 kilomètres d’El-Aayoune. «Une cérémonie jamais vue, regroupant des milliers de personnes» célébrant «ce tout nouveau pays», a-t-il rapporté.
«Plus de trente ans après, la RASD est reconnue par 75 pays et fait partie de l’Union africaine. En septembre 1991, c’est l’entrée en vigueur du cessez-le-feu et la mise en route du plan de paix de l’ONU par la Minurso pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental», a poursuivi la commentatrice, notant que «malgré cela, le Maroc refuse obstinément l’application des résolutions des Nations unies». «Le mur marocain défigure toujours le désert et sépare encore les familles sahraouies», a-t-elle ajouté.
Aline Pailler donne alors la parole à plusieurs militants sahraouis victimes de la répression qui soulignent qu’à travers cette situation coloniale, «c’est quelque chose de précieux qui nous a été enlevé». Arrestations arbitraires, tortures, disparitions, sont décrites tour à tour par des témoins-victimes, prisonniers politiques. L’émission se poursuit ensuite sur les richesses naturelles du Sahara occidental. «Les eaux du Sahara occidental sont les plus poissonneuses du monde, son sous-sol regorge de minerais (fer, titane, uranium, manganèse etc.), de quoi justifier pour le Maroc, ‘’puissance occupante’’, une guerre fort coûteuse pour son peuple et pour l’Union européenne une amnésie sur le droit international lors de la signature des accords de pêche avec le Maroc», commente la présentatrice avant de donner la parole, sur ce point, à des Sahraouis. «Il y a là une violation de la souveraineté du peuple sahraoui» tant sur son destin de nation que sur ses ressources naturelles, a souligné la juriste française. «Chacun ferme les yeux pour piller les ressources du Sahara occidental», a-t-elle ajouté, relayée par une juriste sahraouie qui a soulevé la question de l’exploitation du phosphate en territoire sahraoui.
Quant à l’exploitation de la richesse halieutique sahraouie, elle a été concédée à des dignitaires marocains «comme une carte de corruption, pour qu’ils puissent rester» en territoire colonisé et ainsi maintenir la présence marocaine et la colonisation de peuplement qu’elle draine.
Le Jour d'Algérie
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