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Le discours et la méthode.

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  • Le discours et la méthode.

    Le discours et la méthode


    Les pouvoirs publics ont pris l’habitude dans notre pays de célébrer la liberté de la presse pendant deux ou trois jours et de la réprimer le reste de l’année. Le secrétaire d’Etat chargé de la communication a déclaré, vendredi dernier, que les dispositions régissant le secteur « gagneraient à être actualisées et assouplies pour être au diapason avec les mutations actuelles ».
    S’agissant des mutations observées sur la scène nationale, il n’y a pas de quoi attendre un quelconque renouveau au plan politique et, plus précisément, dans le secteur de la communication et de l’information. Il y a peu de chances que l’on assiste à des progrès en matière d’accès à l’information et de liberté de la presse au moment où l’Algérie se dirige d’un pas décidé vers un système autocratique, bannissant les libertés syndicales, politiques et d’expression.
    Le pays est sorti groggy d’une campagne présidentielle d’une rare violence en matière de négation du débat contradictoire. C’est l’Etat qui s’est chargé de reconduire les équipes dirigeantes, de maintenir le système en place, en organisant une vraie fausse course électorale.
    C’est le même pouvoir qui a franchi le Rubicon en novembre2008 en délimitant les mandats présidentiels, ouvrant les portes à une présidence à vie, qui agite aujourd’hui la carotte à l’endroit des journalistes. Peut-on fermer le jeu politique, ré-instituer la parole unique et permettre aux journalistes d’exercer librement leur métier ? Il est malheureusement probable que les autorités se remettent à brandir le bâton, à redessiner les lignes jaunes à chaque fois qu’un professionnel de l’information assume une parole libre ou touche aux intérêts sur lesquels est assis un régime dont la nature rentière est notoire.
    Dans son discours, à la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée aujourd’hui, le président de la République a rappelé son engagement électoral de procéder à la révision de la loi sur l’information de manière à « conforter » la liberté d’informer. Le rappel des engagements électoraux est déjà un effort qui surprend plus d’un, mais leur concrétisation est une autre affaire. Rien ne dit aujourd’hui que les autorités abandonneront cette procédure infamante de convoquer les journalistes par la police judiciaire et de faire peser sur eux la menace de la prison ferme. Cette pratique annihile tout espoir d’une consolidation de la démocratie, dont les fondements sont l’indépendance de la justice et la liberté de la presse.
    Lorsque l’Algérie aura dépénalisé le délit de presse, en procédant simplement à la révision des textes de loi tant promise, elle aura fait un pas vers l’ouverture démocratique. Les pouvoirs publics vont-ils passer de la parole à l’acte ? La récente reconduction de l’équipe gouvernementale, dont l’action a pourtant été décriée l’été dernier par le chef de l’Etat lui-même, n’est pas un gage de changement ou d’ouverture.
    El Watan
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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