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Le roi, les islamistes et le Sahara

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  • Le roi, les islamistes et le Sahara

    Le roi, les islamistes et le Sahara
    (Jeune Afrique)
    par FRANÇOIS SOUDAN

    Sahara : le modèle catalan
    Après le dernier rapport, très favorable au Maroc, de Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU, l’adoption le 18 juin du nouveau statut d’autonomie élargie de la province espagnole de Catalogne a conforté les dirigeants marocains dans ce qui est désormais « leur » solution pour le Sahara occidental : l’autonomie, toute l’autonomie, rien que l’autonomie. Comme en Catalogne, l’ancienne colonie espagnole aura son statut, son Parlement, son gouvernement local, ses prérogatives judiciaires, administratives et fiscales, le tout coiffé par la couronne royale Tel est le projet, répété à satiété, auquel adhèrent la quasi-totalité des Marocains et la plupart des partenaires majeurs de la région - Français, Américains, Espagnols - tant la perspective d’un nouvel État indépendant au Maghreb apparaît désormais chimérique
    Reste que, pour l’instant, ce projet n’existe qu’au sommet. Créé il y a quelques mois, le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas) est certes un bel objet, plutôt représentatif des tribus locales et loin des simples courroies de transmission du Makhzen d’antan, mais il lui reste à faire ses preuves auprès des populations.
    Une fraction, minoritaire mais turbulente, des Sahraouis continue en effet de profiter du desserrement de l’étau policier et administratif pour afficher sa dissidence, voire son séparatisme. Via des ONG locales et en liaison plus ou moins directe avec le Polisario - que le projet d’autonomie et la création du Corcas n’arrangent évidemment pas -, ces activistes, une cinquantaine au total avec une réelle capacité de mobilisation, se recrutent paradoxalement au sein des tribus du nord du Sahara historiquement fidèles au trône. En l’occurrence, les Tekna et les Aït Youssa de Goulimine, Tan Tan, Assa et Zag, gros fournisseurs de soldats aux Forces armées royales. L’explication en est simple : l’ossature du Polisario étant constituée de Reguibat, le pouvoir central a longtemps privilégié cette tribu « rebelle » afin de la séduire, au détriment de celles qui lui étaient acquises, suscitant rancœurs et frustrations.
    Ainsi, Mohamed Moutawakil, le « Che Guevara » des irrédentistes, est un enseignant aït youssa natif d’Assa, dont le Polisario avait autrefois refusé l’inscription sur les listes référendaires sous prétexte qu’il était originaire du « Maroc incontesté ». Aujourd’hui, la propagande du Front en a fait un héros, tout comme elle s’efforce de récupérer et d’amplifier le moindre acte de dissidence, voire d’incivisme.
    Le dernier en date a eu lieu le 17 juin, non loin de Laayoune. Un véhicule avec cinq personnes à bord tente de forcer un barrage de gendarmerie. Parmi les interpellés, un homme exhibe sa carte du Polisario, sourire aux lèvres. Les gendarmes reconnaissent aussitôt Sid Ahmed Mahmoud Heddi, 30 ans, dit El Kainane (« L’homme qui mord »), l’un des principaux organisateurs de l’Intifada du quartier de Maatallah, à Laayoune, en mai 2005. Condamné à sept ans de prison, il a été libéré au mois d’avril après une grâce royale. Et a aussitôt récidivé en fondant une ONG ouvertement séparatiste. El Kainane est donc retourné en prison, ce qui n’est pas forcément pour lui déplaire et alimentera en pétitions les sites Internet du Polisario, avant que le Corcas ne réclame une nouvelle fois sa libération au roi - qui la lui accordera.
    Pour longtemps encore, les « provinces du sud » du Maroc vont devoir vivre avec ces irréductibles qui, à chaque arrestation, prennent un peu plus de galon et d’aura aux yeux d’une partie de la jeunesse sahraouie. Un petit jeu du chat et de la souris qui a le don d’agacer souverainement les Marocains venus du Nord, lesquels constituent désormais les deux tiers de la population de Laayoune. Il y a peu, il a fallu étouffer dans l’œuf les velléités de constitution de milices d’autodéfense et purger la police de quelques éléments particulièrement répressifs. « On marche sur des œufs », confie un responsable, qui espère que le processus de « sahraouisation » des forces de l’ordre permettra d’établir peu à peu un climat de confiance entre une administration plus proche de ses ouailles et des locaux encore traumatisés par les « années Driss Basri ».
    Huit cents policiers sahraouis ont ainsi été récemment recrutés, dont cinq cents immédiatement affectés dans le territoire. Un début. Quel rapport entre les irrédentistes de Maatallah et les militants de Justice et bienfaisance ? Aucun, d’autant que les islamistes, qu’ils soient salafistes fidèles du vieux cheikh ou cadres très convenables du PJD, n’ont jamais pu prendre racine au Sahara - question de mentalités. Aucun, si ce n’est un terreau commun : la revendication indépendantiste d’une fraction de la population sahraouie et l’aspiration au « grand soir » des disciples d’Abdessalam Yassine sont le fruit amer, mais inévitable, de l’ouverture démocratique du royaume voulue par Mohammed VI.
    Hier, le couvercle de la marmite était hermétiquement clos. Aujourd’hui, il est largement ouvert - ce qui, on en conviendra, est tout de même le meilleur moyen d’éviter l’explosion.


    Qui fait le plus de bruit au Sahara ?

  • #2
    C'est équilibré comme proposition. La stratégie d'ouverture vers les Sahraouis en les employant, et en libérant les responsables polisariens.
    Je pense qu'on doit suivre exactement la même stratégie que celle qu'a eu l'Espagne envers l'ETA et Batasuna.
    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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    • #3
      Qui fait le plus de bruit au Sahara ?
      les tonneaux vides de la propagande
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #4
        Il y a ce qu'ont voit sur internet?
        Et il y a la réalité qui n'est pas la méme.
        Le Maoc est au bord de la faillite pour cause de colonialisme il est de son interet de consacrer la manne que le tourisme octroie aux royaume a son devellopement interieur et non a un territoire qui a vocation a devenir independant dans un proche avenir.

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        • #5
          Si pour toi la réalité c'est que un territoire peupleé au plus de 700 000 hab pousse un peuple de 35 millions d'hab à la faillite c'est que tu te leurre;
          Tous ce que l'on fait c'est repeupler bâtir et profiter de notre terre. En 30 ans la population a été multipliée par dix grâce au labeur marocain.

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          • #6
            Myra tu juges de la réalité sur le terrain alors que tu n'y as pas mis un pieds dans ce Sahara?
            La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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            • #7
              Salut à tout le monde,

              Pas sûr que le modèle catalan soit une solution pour l'affaire du Sahara Occidental. D'autre part, la Catalogne était intégrée à L'Espagne et donc cette région a obtenu une faveur en acquérant une autonomie. Tel n'est pas le cas du Sahara Occidental.

              En revanche et sans détourner le sujet, ce sont les Kabyles qui devraient prendre connaissance des dispositions accordées à la Catalogne. Or, on sait que Mehnni-à juste raison- revendique le modèle écossais qui est nettement plus évolué que ceux consenis à diverses régions ibériques.

              http://www.lexpress.fr/actualite/mon...ne_494612.html

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              • #8
                Pourquoi a t-on modifié le titre que j'ai donné ?
                Le sujet que j'ai voulu souligner n'est pas le roi les islamiste et le sahara mais juste le sahara et montrer ceux qui font le plus de bruits, d'ou ce qui j'ai mis en noir.
                J'aurai voulu mettre le roi les islamistes et le sahara, j'aurai mis l'article integral, mais les autres sujets ne m'interaissaient pas.

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                • #9
                  Si pour toi la réalité c'est que un territoire peupleé au plus de 700 000 hab pousse un peuple de 35 millions d'hab à la faillite c'est que tu te leurre;
                  Surtout qu'une bonne moitiée n'est pas d'origine sahraouie!

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                  • #10
                    En revanche et sans détourner le sujet, ce sont les Kabyles qui devraient prendre connaissance des dispositions accordées à la Catalogne. Or, on sait que Mehnni-à juste raison- revendique le modèle écossais qui est nettement plus évolué que ceux consenis à diverses régions ibériques.
                    Bien sur que si tu le détourne le sujet !
                    Sa n'est pas parce qu'un seul pays vous a colonisé et qu'il n'y avait rien de vous avant la France, que c'est pareil chez tout le monde.
                    Avant la colonisation au Maroc, y avait pas les Ottomans, c'était les marocains qui étaient au pouvoir chez eux, il y avait un etat qui fonctionnait avec ses territoires et son makhzen.
                    Et c'est ce territoire que le Maroc aurait voulu garder intégralement !

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                    • #11
                      C'est vraiment une réplique provocatrice que tu entreprends là ouadane. Une fois de plus, je te suggère de te défaire du Makhzen et te consacré uniquement au Maroc, né le 2 mars 1956. Ainsi, les échanges pourront évolués sereinement, sinon on se perd en conjoncture.

                      Que penserais-tu si la Turquie revendiquait l'empire ottoman?

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                      • #12
                        mouhanacid les fondateur de la turquie actuelle etait lennemi des ottomans!! c absurde ce que tas dis

                        le makhzen marocain actuellement est lun des systeme dadministration les plus ancien, il a survecu en sadaptant a tous les evenement, meme la colonisation na pas ete capable de sen debarasser, c'est pas seulement un joujou recent comme l'"etat" algerien.
                        et puis c un systeme propre au marocain, quil a pas juste copié/collé de chez les russes ou les francais...

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                        • #13
                          Atatürk le fondateur de la Turquie moderne n'avait apporté que la laïcité à son pays. Il s'agit d'une révolution qui fait défaut au Maroc actuel qui n'a pas su se moderniser. Cependant, ll faut bien s'écarter du modèle d'Atatürk puisque cette laïcité est maintenue par l'armée et donc pas démocratique. De plus, comme au Maroc avec les Sahraouis, la Turquie procède à un génocide envers les séparatistes Kurdes.

                          Enfin, le Maroc n'avait pas résister à la colonisation dès lors que Mohamed V avait été exilé par la France et pantin de l'Hexagone, il fut réintroniser par son bannisseur au pouvoir ceci afin que le Maroc "indépendant" reste sous domination française comme c'est le cas.

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                          • #14
                            C'est vraiment une réplique provocatrice que tu entreprends là ouadane. Une fois de plus, je te suggère de te défaire du Makhzen et te consacré uniquement au Maroc, né le 2 mars 1956. Ainsi, les échanges pourront évolués sereinement, sinon on se perd en conjoncture.

                            Que penserais-tu si la Turquie revendiquait l'empire ottoman?
                            Provocation ? La vérité serait-elle devenu une provocation ?
                            Tu ne connai pas bien l'histoire, tindouf n'est pas une conquete.
                            Le Maroc n'exercait pas de protectorat sur tindouf ou bechar, c'était des regions marocaines comme le sont celles de Marrakech ou de Ouarzazat par exemple.
                            Pourquoi, a ton avis dans les sites d'histoire, quand on parle de la colonisation de bechar on en dit que c'est un village marocain ?
                            Repond moi a quelque question pour y voir un peu plus clair OK ?

                            1/ Qui a construit la ville de tindouf ?
                            2/ Pourquoi y a t-il des Filala a Bechar ?
                            3/ Quel etait le nom du Caid d'In Salah, a l'arrivée de la France ?

                            3 petites questions, simples grace auquel on y verra plus clair.
                            Ps: Sa m'étonnerai que tu y reponde mais bon.

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                            • #15
                              Crois moi la colonisation au Maroc a été beaucoup plus difficile qu'en Algerie.
                              Le Maroc faisait en plus face a plusieurs pays contrairement a vous : la France, l'Espagne, l'Angleterre et l'Allemagne luttaient pour avoir le Maroc !

                              Des resistants marocains se sont meme couverts de gloire chez vous en vous defendant et en organisant la resistance!

                              __________________________________

                              Le Maroc fut le dernier pays du Maghreb à être colonisé. La dureté de la conquête et l’apprêté des combats n’en furent pas moins grands. Côté marocain, la résistance à la colonisation prit des formes différentes selon les moments et les lieux, elle fut une constante durant les quarante-quatre années d’occupation française. En 1912, au moment de l’instauration du protectorat, le Maroc était l’un des centres d’intérêt des puissances impérialistes depuis plus de trente ans.

                              Face à l’impérialisme occidental, les Marocains organisèrent leur lutte. Ne pouvant pas compter sur le sultan et sur makhzen [2] qui avait capitulé devant les puissances coloniales, la population Marocaine mena seule la lutte pour son indépendance. Menée par des hommes tels que El Hajjami, Akka Bouidmani, Moha ou Hamou Ezzayani, tué en 1921, Sidi Raho des Aît Seghrouchène, Moha Ou Sdid des Ait Seri, Ali Amhaouch, disparu en 1917, Moha N’Ifrouten Semlali mort en 1919, ou Moha ou Saïd assassiné en 1924, les tribus se battaient avec acharnement. Ils parvenaient à infliger de lourdes pertes aux armées impérialistes : à Ksiba en juin 1913, à El Herri en novembre 1914, à Bab El Mrouj en janvier 1915, à Skoura en janvier 1917 ou encore à Gaouz en août 1918.
                              Après la fin de la première guerre mondiale, la France avait les mains libres pour terminer sa conquête du Maroc. Malgré sa supériorité militaire et le blocus, la France se heurta à la détermination des résistants dans le Moyen-Atlas, le Haut-Atlas et l’Anti-Atlas. Repoussés vers les sommets des montagnes et les pitons décharnés, constamment bombardés et confrontés aux assauts de la Légion et des supplétifs « autochtones », les résistants marocains s’efforcèrent de lutter jusqu’au bout contre les armées impérialistes afin de préserver leur liberté. Le plus célèbre de ces résistants marocains fut sans aucun doute l’Emir Abd el-Krim el-Khattabi.




                              De l’administration espagnole à la batail d’Anoual
                              Fils de qadi, le chef de l’insurrection du Rif qui naquit vers 1882 au sein du clan des Aït Khattab, l’une des fractions de la tribu des Beni Ouriaghel dans le Rif central, fut largement influencé par les idées des penseurs de la Nahdah en général et par la revue al-Manar en particulier. Abd el-Krim avait dans son enfance suivie un enseignement dans des zaouïas traditionnelles à Ajdir, sa ville natale, dans la province d’Al Hoceima, puis à Tétouan.


                              En 1917, il fut emprisonné pour avoir défendu l’idée que l’Espagne ne devait pas s’étendre au-delà des territoires déjà occupés, ce qui excluait en fait la plus grande parti du Rif. Après cet emprisonnement et cinq ans après avoir été nommé cadi, en 1919, il quittait l’administration et retournait dans sa ville natale d’Adjir.

                              En fait, ce retour dans sa ville natale marqua le début d’une deuxième vie d’Abd el-Krim el-Khattabi. De là, il commença à mobiliser les Beni Ouriaghel, sa tribu d’origine, contre les espagnols. La violente répression menée par le général Manuel Fernandez Sylvestre, voulue par les autorités espagnoles, favorisa les ralliements des rifains à la cause du jeune chef. Aidé de son frère M’hamed, celui qui était devenu l’Emir Abd el-Krim commença à mobiliser et organiser les Rifains afin de mener la lutte contre les troupes d’occupations espagnoles.


                              En avril 1921, la réunion du Jbel El Qama scella l’accord d’union des différentes tribus rifaines dans leur lutte contre les conquérants ibériques. Par « le serment d’el Qama », l’Emir Abd el-Krim parvint à s’imposer aux délégués des tribus et à les engager à respecter les décisions prises en commun. L’investiture d’Abd el-Krim se déroula selon un rite qui rappelait la naissance du première Etat Islamique à l’époque du Prophète Mohammed telle qu’elle fut décrite dans le Coran : « Allah aime les croyants qui te prête serment sous l’arbre. Il connaît leur cœur et leur donne la paix et il les récompense par ses conquêtes ».

                              Cette unité, dans une région minée par les divisions et les luttes de clan, était nécessaire pour constituer un véritable front anti-impérialiste. Au début les moudjahiddines rifains se contentèrent d’escarmouches et d’actes de sabotages. L’Emir Abd el-Krim, avec ses petits groupes de combattants mobiles qui étaient dans la montagne rifaine comme « des poisons dans l’eau », inaugurait une technique de guerre qui allait faire le succès de toutes les armés de libérations du vingtième siècle : la guerre de guérilla. Reconnaissant la dette qu’ils lui devaient, Ho Chi Min et Mao Tsé-toung le nommèrent « notre précurseur »[3].


                              En 1921, les troupes espagnoles, pénétrant toujours plus profondément en territoire marocain, commencèrent à se rapprocher du secteur inoccupé du Rif. Face à cette avancée, Abd el-Krim envoya un message au général Manuel Fernandez Sylvestre, lui signifiant que le franchissement du fleuve Amekran serait considéré par les Rifains comme une déclaration de guerre. Le général espagnol se serait gaussé en apprenant le contenu du message du chef rifain.


                              En réponse, le général Sylvestre, installa un poste militaire sur le fleuve Abarran dirigé par le chef de bataillon Jésus Villar. Le jour même de leur installation, le 1ier juin 1921, les militaires espagnoles furent encerclés par les Rifains qui tuèrent cent soixante dix-neuf soldats ibères et forcèrent le reste à se replier.



                              Poursuivant son offensive, le 21 juin 1921, Abd el-Krim el-Khattabi lança une grande attaque à Anoual. Trois mille moudjahiddines rifains postés sur les hauteurs du Jbel Gourougou, au-dessus de Mellila, fondirent sur les soldats ibères. Les troupes d’occupations espagnoles furent littéralement écrasées ; plus de quinze mille soldats de l’armée espagnole y trouvèrent la mort, sept cents furent faits prisonniers.



                              Devant ce désastre, le général Manuel Fernandez Sylvestre mit fin à ses jours. L’écrasante victoire des moudjahiddines permit d’enflammer l’ensemble du Rif. Cette victoire était en totale rupture avec les précédents de Ksiba et d’El Herri, tant par son ampleur que par son rôle déterminant dans l’amorce d’un processus d’élaboration de structures étatiques de type révolutionnaire. L’autre bénéfice de la victoire fut la saisie d’une grande quantité d’armes légères et lourdes sur le champ de bataille déserté par les troupes espagnoles.



                              Pour l’Espagne, Anoual fut l’une des plus douloureuses défaites de son histoire. Les troupes espagnoles n’avaient pas seulement essuyé une défaite mais avaient perdu la face devant un adversaire jugé inférieur, techniquement mais surtout « racialement ». Dans un monde marqué par les préjugés racistes et ethnocentristes, Anoual était un symbole : c’était celui de la victoire des peuples de « couleurs » sur une nation « blanche » ; c’était l’écrasement de la croix par le croissant ; c’était la revanche de l’Orient sur l’Occident.


                              La victoire des moudjahiddines rifains venait mettre fin au mythe de l’invincibilité des nations occidentales. Dans les pays colonisés, cette victoire était perçue comme une revanche sur l’Occident après des dizaines d’années d’humiliation.


                              De fait pour l’Espagne Anoual était plus qu’une défaite. C’était une humiliation civilisationnelle. Cette déroute et la résistance des moudjahiddines rifains, poussa le général Miguel Primo de Rivera, à prendre le pouvoir le 13 septembre 1923, à Barcelone. Résigné, le roi Alphonse XIII l’appela à former un gouvernement et lui donna les pleins pouvoirs. Cela permit à Primo de Rivera de suspendre la Constitution, de dissoudre l’assemblée des Cortes et d’instaurer la censure. En Espagne, l’humiliation d’Anoual provoqua l’avènement d’une dictature militaire.

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