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Warren Buffett entre pessimisme et confiance à l'AG de Berkshire

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  • Warren Buffett entre pessimisme et confiance à l'AG de Berkshire

    Deuxième fortune des Etats-Unis et figure tutélaire de nombreux investisseurs, Warren Buffett a dressé un tableau plutôt sombre de la situation économique et financière lors de l'assemblée générale de son groupe, qui a réuni 35.000 personnes dans une ambiance plus sombre que les années précédentes.

    Devant cette foule record réunie à Omaha, dans le Nebraska, pour un événement parfois présenté comme le "Woodstock du capitalisme", le multimilliardaire de 78 ans a annoncé que le bénéfice d'exploitation de Berkshire Hathaway avait baissé de 12% au premier trimestre, à 1,7 milliard de dollars, et que sa valeur comptable avait diminué de 6%, la récession touchant bon nombre de ses activités et investissements.

    Le recul de la valeur comptable de Berkshire résulte en partie de la baisse des cours des sociétés dont il est actionnaire, mais aussi de l'augmentation des pertes subies sur des produits financiers dérivés. La valeur comptable du groupe a déjà reculé de 9,6% en 2008, la plus forte baisse depuis que Buffett a pris la tête de la société en 1965.

    Buffett a reconnu que Berkshire perdrait probablement de l'argent sur des dérivés liés à la qualité de certaines obligations à haut risque (junk bonds), mais il a ajouté escompter des profits sur d'autres dérivés à plus long terme liés à la remontée des marchés d'actions.

    Berkshire, qui a perdu 39% de sa valeur boursière depuis décembre 2007, doit présenter ses résultats détaillés le 8 mai.

    Buffett a évoqué des perspectives économiques peu encourageantes et expliqué que Berkshire, pour sa part, supprimait des emplois dans certaines filiales en raison de "la réalité de la situation actuelle". Il a toutefois jugé que les mesures de relance massives mises en oeuvre par les autorités fédérales américaines pourraient finir par porter leurs fruits, tout en alimentant l'inflation.

    Il a entre autres estimé que les prix immobiliers ne s'étaient pas encore stabilisés et que le commerce de détail pourraient rester sous pression pendant "une période de temps considérable".
    TROIS SUCCESSEURS POTENTIELS DANS LE GROUPE

    Concernant le secteur de l'assurance, qui représente la moitié environ des activités de Berkshire Hathaway, il a expliqué que le potentiel de profit n'avait pas été "aussi bon l'an dernier qu'en temps normal" et qu'il ne serait "pas aussi bon cette année".

    Berkshire Hathaway, qui était à l'origine une entreprise textile, a été transformée au fil des ans par Buffett en puissante holding regroupant quelque 80 activités allant de l'assureur automobile Geico aux peintures en passant par les crèmes glacées et les sous-vêtements.

    Le groupe est aussi actionnaire de grands groupes parmi lesquels American Express, dont il détient 13,1%, Coca-Cola (8,6%) ou le pétrolier ConocoPhillips (5,7%).

    Buffett, dont le magazine Forbes estimait en mars le patrimoine personnel à 40 milliards de dollars (30 milliards d'euros), est parfois considéré comme le premier investisseur du monde mais la crise actuelle et les déconvenues subies par son groupe alimentent certaines interrogations sur sa capacité à maintenir cette réputation.

    Evoquant sa succession, il a répété que le groupe comptait en son sein trois candidats potentiels à la direction générale, dont un susceptible d'être désigné en urgence par le conseil d'administration en cas de besoin.
    CONFIANCE DANS WELLS FARGO

    Tout en se refusant à nommer ces candidats possibles au double poste de directeur général et directeur des investissements, il a dit qu'il serait "impossible" de remplacer Ajit Jain, qui dirige la plupart des activités d'assurance du groupe et que nombre d'investisseurs considèrent comme un successeur possible. "Nous ne trouverons personne pour le remplacer", a dit Buffett.

    Il a aussi exprimé sa confiance dans la banque Wells Fargo & Co, l'une des plus grosses participations du groupe, jugeant qu'elle disposait "de loin de la meilleure situation concurrentielle" des grandes banques américaines.

    Il a également défendu la prise de participation de 20% de Berkshire dans Moody's. Tout en reconnaissant que l'agence de notation financière avait commis "une énorme erreur", il a estimé que "le métier d'agence de notation reste sans doute un bon métier".

    Il a aussi assuré que Berkshire pouvait s'accommoder de la perte récente de la note de crédit "triple A" de Berkshire auprès de Moody's et Fitch Ratings.

    Quant à son vice-président, Charlie Munger, âgé de 85 ans, il a notamment déclaré que "la stupidité des pratiques de gestion des entreprises du reste du monde" serait sans doute profitable à Berkshire à l'avenir.

    source : Reuters
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