A quelques semaines de la visite de Bouteflika en France, Alger et Paris peinent à donner du contenu à leur relation
Depuis quelques mois, Paris n'hésite plus à afficher ouvertement son soutien à Rabat dans le dossier du Sahara occidental. Jeudi dernier, le représentant français à l'ONU a bataillé fermement contre un texte de résolution élargissant le mandat du contingent des casques bleus au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés et dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. Le Front Polisario, qui administre les camps de Tindouf, était favorable à cet élargissement. Mais Rabat, accusé de violer les droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés, était opposé à une telle surveillance. La France s'est rangée dans le camp du Maroc. Au risque de froisser l'Algérie.
Cet épisode illustre le peu d'intérêt accordé par Paris à sa relation avec Alger. Les Français ne prennent même plus les précautions nécessaires pour éviter de froisser les Algériens sur des dossiers sensibles, comme la mémoire, le Sahara occidental, l'immigration... Les diplomates et les hommes politiques français ne commentent plus par exemple les demandes algériennes sur la repentance. Ils ne commentent pas non plus les critiques régulièrement formulées par Alger sur le projet d'Union pour la Méditerranée (UPM). De même que les demandes algériennes concernant les visas et la circulation des personnes ne semblent pas avoir été entendues en France.
Après un bon départ qui a suivi l'élection de Nicolas Sarkozy, puis sa visite d'Etat en Algérie en décembre 2007, les relations algéro-françaises sont retombées dans la banalité. Une relation courtoise auquel personne n'arrive à donner du contenu. « Les relations entre les deux pays sont complexes. L'UPM a montré qu'elle ne pouvait pas constituer une réponse à cette situation. Il aurait fallu creuser davantage la relation bilatérale avant de chercher une dimension multilatérale », explique un responsable français.
Résultat : depuis quelques mois, les deux pays se parlent très peu. Les visites ministérielles se sont raréfiées au point où la venue, le 22 avril, à Alger du président de la commission des Affaires étrangères de l'assemblée nationale française avait pris les allures d'un événement diplomatique important. Dans un autre pays, une telle visite passerait inaperçue.
Autre illustration de ce manque de dialogue entre les deux pays : l'ambassadeur de France à Alger avait indiqué le 22 avril que le président Bouteflika réservait toujours sa réponse concernant une invitation à se rendre en visite dans l'Hexagone. Mais dès le lendemain, Mourad Médelci affirmait le contraire, en indiquant que le président Bouteflika avait donné son accord. « Il n'y a plus de suivi. Les rares échanges se passent entre l'Elysée et la présidence algérienne. On ne sait pas par exemple pourquoi le président Bouteflika avait reporté sa visite prévue initialement au début de l'année ni s'il va vraiment aller en France en juin prochain», reconnait un diplomate algérien.
D'ailleurs, à Alger comme à Paris, on n'attend presque rien de la visite de M. Bouteflika en France, prévue en juin prochain. Le déplacement se prépare sans grand enthousiasme, ni d'un côté ni de l'autre. « Ce déplacement ne changera rien. Il y aura peut-être quelques contrats qui seront signés. Mais les choses entre les deux pays ne gagneront pas en clarté ».
TSA
Depuis quelques mois, Paris n'hésite plus à afficher ouvertement son soutien à Rabat dans le dossier du Sahara occidental. Jeudi dernier, le représentant français à l'ONU a bataillé fermement contre un texte de résolution élargissant le mandat du contingent des casques bleus au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés et dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. Le Front Polisario, qui administre les camps de Tindouf, était favorable à cet élargissement. Mais Rabat, accusé de violer les droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés, était opposé à une telle surveillance. La France s'est rangée dans le camp du Maroc. Au risque de froisser l'Algérie.
Cet épisode illustre le peu d'intérêt accordé par Paris à sa relation avec Alger. Les Français ne prennent même plus les précautions nécessaires pour éviter de froisser les Algériens sur des dossiers sensibles, comme la mémoire, le Sahara occidental, l'immigration... Les diplomates et les hommes politiques français ne commentent plus par exemple les demandes algériennes sur la repentance. Ils ne commentent pas non plus les critiques régulièrement formulées par Alger sur le projet d'Union pour la Méditerranée (UPM). De même que les demandes algériennes concernant les visas et la circulation des personnes ne semblent pas avoir été entendues en France.
Après un bon départ qui a suivi l'élection de Nicolas Sarkozy, puis sa visite d'Etat en Algérie en décembre 2007, les relations algéro-françaises sont retombées dans la banalité. Une relation courtoise auquel personne n'arrive à donner du contenu. « Les relations entre les deux pays sont complexes. L'UPM a montré qu'elle ne pouvait pas constituer une réponse à cette situation. Il aurait fallu creuser davantage la relation bilatérale avant de chercher une dimension multilatérale », explique un responsable français.
Résultat : depuis quelques mois, les deux pays se parlent très peu. Les visites ministérielles se sont raréfiées au point où la venue, le 22 avril, à Alger du président de la commission des Affaires étrangères de l'assemblée nationale française avait pris les allures d'un événement diplomatique important. Dans un autre pays, une telle visite passerait inaperçue.
Autre illustration de ce manque de dialogue entre les deux pays : l'ambassadeur de France à Alger avait indiqué le 22 avril que le président Bouteflika réservait toujours sa réponse concernant une invitation à se rendre en visite dans l'Hexagone. Mais dès le lendemain, Mourad Médelci affirmait le contraire, en indiquant que le président Bouteflika avait donné son accord. « Il n'y a plus de suivi. Les rares échanges se passent entre l'Elysée et la présidence algérienne. On ne sait pas par exemple pourquoi le président Bouteflika avait reporté sa visite prévue initialement au début de l'année ni s'il va vraiment aller en France en juin prochain», reconnait un diplomate algérien.
D'ailleurs, à Alger comme à Paris, on n'attend presque rien de la visite de M. Bouteflika en France, prévue en juin prochain. Le déplacement se prépare sans grand enthousiasme, ni d'un côté ni de l'autre. « Ce déplacement ne changera rien. Il y aura peut-être quelques contrats qui seront signés. Mais les choses entre les deux pays ne gagneront pas en clarté ».
TSA
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