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La Russie accepte le transit d'équipements de l'OTAN en Asie centrale

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  • La Russie accepte le transit d'équipements de l'OTAN en Asie centrale

    Les relations entre la Russie et l'OTAN sont exécrables au sujet de la Géorgie, où l'organisation atlantique doit conduire une série d'exercices militaires cette semaine. En revanche, le contact est maintenu entre Moscou et Washington sur la question du transit de matériel vers l'Afghanistan, par le territoire russe ou celui des ex-Républiques soviétiques.

    L'administration américaine semble faire preuve de souplesse et la Russie cherche à tirer profit de sa position stratégique dans l'éventualité d'un grand marchandage avec l'OTAN. L'instabilité chronique du Pakistan, par où transitent 80 % de l'approvisionnement des troupes en Afghanistan, renforce la position de Moscou.

    L'influence russe sur son ancienne "chasse gardée" soviétique a payé. En février, lors d'une visite à Moscou, le président kirghize, Kourmanbek Bakiev, annonçait la fermeture de la base américaine de Manas, ouverte en 2001 pour ravitailler les troupes en Afghanistan. A l'occasion de cette rencontre, le Kirghizistan, petit pays montagneux dépendant de son voisin russe, a obtenu de Moscou un prêt de plus de 2 milliards de dollars (1,5 milliard d'euros).

    Le président russe, Dmitri Medvedev, assurait alors que le prêt et la fermeture de la base n'étaient pas liés, mais l'ampleur de l'aide russe dépasse largement le tarif de location - Washington verse 17 millions de dollars par an à Bichkek pour utiliser la base de Manas.

    Fin avril, le Pentagone affirmait "avoir espoir" de maintenir ses 1 200 soldats sur place, mais le gouvernement kirghize a démenti être en pourparlers avec les Etats-Unis. Faute d'accord, les troupes américaines auront six mois pour évacuer le territoire kirghize.

    "COOPÉRER"

    Mais Moscou n'entend pas braquer l'OTAN sur la question afghane. Un accord conclu en 2008 entre l'Alliance et la Russie sur le transit de matériel non militaire a été mis en application en mars. Un premier convoi ferroviaire à destination de Kaboul a traversé la Russie. L'entente signée ne concerne toutefois que les "cargaisons non militaires" - matériaux de construction, médicaments ou nourriture. En avril, la Russie se disait même "prête à coopérer" avec les Etats-Unis pour la négociation d'un accord sur le transit de matériel militaires similaire à ceux qui existent entre la Russie et la France, l'Allemagne et l'Espagne.

    Washington a conclu une entente avec deux anciennes Républiques soviétiques d'Asie centrale. Le 3 avril, le Pentagone annonçait un accord avec l'Ouzbékistan pour le transit de matériel non militaire, marquant un réchauffement des relations avec le régime autoritaire du président Islam Karimov. Un autre accord a été conclu avec le Tadjikistan voisin, qui exclut le transport d'armes et de munitions. Opérationnel d'ici à juin, l'accord permettra d'emprunter le pont de 600 m construit par les Etats-Unis en 2007, à la frontière tadjiko-afghane, pour plus de 37 millions de dollars. Selon le Pentagone, de 50 à 200 containers par semaine seront acheminés vers Kaboul depuis le Tadjikistan.

    Faute d'entente sur le transit d'hommes et de matériel militaire, les Etats-Unis pourraient se replier vers la Turquie. Le gouvernement géorgien a proposé ses services, mais Washington ne souhaite sans doute pas irriter la Russie en se déployant dans ce pays moins d'un an après le conflit armé entre Moscou et Tbilissi.

    Reste que la question géorgienne n'est pas totalement étrangère au dossier du transit afghan. En monnayant au prix fort sa participation, Moscou cherche à obtenir des contreparties, dans le cadre d'un marchandage plus large avec les Etats-Unis. Au coeur des préoccupations russes figure en particulier l'abandon du projet de bouclier antimissile américain en Pologne et en République tchèque.

    source : Le Monde
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