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Le dernier roi d’Alger:Chronique du temps oublié

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  • Le dernier roi d’Alger:Chronique du temps oublié

    Quand Salim Toumi conceva l’idée de faire appel aux frères Barberousse pour l’aider à se débarrasser des Espagnols, s’ouvrit alors une des plus obscures pages de la régence d’Alger. Car c’est d’un meurtre dont elle va retentir
    Par Larbi Graine

    Le 22 mai 2006 Alger accueillait le Premier ministre turc, M. Recep Tayyip Erdogan. Quoi de plus banal que la visite d’un officiel dans notre pays ? Pourtant, depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, nous n’avons pas été habitués à voir venir des Turcs. Chose tout de même curieuse, dirions-nous, puisque ces derniers sont les représentants d’un pays qui avait jadis tant pesé puis marqué d’une manière indélébile notre destin national. Je me posais des tas de questions, pourquoi la Turquie était devenue soudainement si lointaine alors que sous le règne des Ottomans, elle avait réussi à faire de la presque totalité de ce qu’on nomme aujourd’hui le Maghreb, une des provinces de son vaste empire ? Tout de même, la venue d’Erdogan, seconde du genre, faisait suite si mes souvenirs sont bons, à la visite qu’avait faite quelques mois plus tôt son compatriote, le ministre des Affaires étrangères. A vrai dire, il y a loin de la coupe aux lèvres entre les visites effectuées par les officiels turcs de haut rang et qu’on peut compter du reste sur les doigts d’une seule main, et celles effectuées par leurs homologues français, indéniablement plus nombreuses. C’est dire que nos hôtes de l’ancienne Sublime Porte ne se sont jamais bousculés au portillon, s’avisant d’arborer vis-à-vis d’Alger une tiédeur rare. Comparativement aux Français qui avaient occupé l’Algérie pendant 130 années, les Turcs, eux, qui y sont demeurés encore plus longtemps soit quelques 314 années, n’ont pas tenté de faire la redécouverte du pays. Quelle en est l’explication ? L’histoire du coup de l’éventail vaut-elle plus que celle de l’appel au secours à Barberousse ? Certainement les symboles ont vocation de délivrer le message qu’ils veulent signifier. A ce niveau d’analyse on peut mesurer assez la dissemblance entre les deux situations. Là, c’est un agresseur qui s’invite à l’agression et ici, c’est un agresseur qu’on invite chez soi.

    Mais on se surprend à penser que tout de même la population turque contrairement à la française n’a pas gardé d’attache avec le sol national. Tiens, tiens ! Mais où sont passés ces Turcs, ou plutôt ces Kourdoughlis, issus de mariages mixtes entre Algériennes et Turcs et qui à un moment donné formaient une importante partie de la population d’Alger ? On sait que dès le débarquement de Sidi Ferruch, une forte proportion d’entre eux et même parmi la population algérienne qui servait les Turcs a fui le pays pour regagner Istanbul. Je n’ai jamais eu vent de ces Kourdoughlis « Pieds-noirs » turcs qui reviennent en Algérie. On n’a pas croisé dans nos aéroports d’émigrés algériens de Turquie. C’est fou comme le temps peut gommer d’un trait trois siècles de présence. Je n’ai jamais entendu parler ne serait-ce que d’un seul turcophone dans un pays qui compte des dizaines de milliers de francophones ! Et dire que le turc fut la langue officielle de la régence d’Alger. L’éclipse turque est vraiment surprenante. Et il faut attendre le mouvement national pour voir réapparaître dans le ciel d’Alger le croissant qui jadis l’avait illuminé. Même si celui-ci revient sous une forme laïcisée avec Kemal Atatürk, il avait incarné tout de même l’espoir pour la population algérienne colonisée. La jeunesse turque avait inspiré en son temps le mouvement des Jeunes Algériens qui avait préparé le lit du nationalisme séparatiste.

    Cela étant dit, il nous faut revenir à Erdogan. Je me souviens qu’il s’était rendu à la Casbah où il a dû visiter tour à tour quelques vestiges de l’ancien Odjak : la mosquée Ketchaoua, le palais du Dey Hussein et le palais de Mustapha Pacha. Il était accompagné de M. Abdelhamid Temmar, ministre de l’Industrie et de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture. A vrai dire, j’ai été frappé par quelque chose d’assez singulier. Je m’aperçois que Khalida Toumi porte le nom du dernier roi d’Alger, Salim Toumi, le maître de Djazaïr Bani Mezghenna. Nous voulons dire le dernier roi qui soit autochtone de ce pays.

  • #2
    suite...

    Qu’importe que ce souverain fût roi, prince, cheikh ou maître de la cité. Ce qui est sûr, c’est qu’à l’époque l’Afrique du Nord était entrée dans une phase d’effritement généralisé. Les royaumes souvent recoupaient des réalités lilliputiennes. A l’ouest, le royaume zyanide de Tlemcen, déjà affaibli par les coups de boutoir que ne cessaient de lui asséner les Mérinides de Fès, est sérieusement ébranlé après qu’Oran eut été prise par les Espagnols. A l’est dans le Constantinois, un dissident constitue sur les décombres du royaume Hafcide de Tunis son fief qui s’étend jusqu’aux villes de Bône et de Collo. Au centre, Alger dirigé par Salim Toumi s’était constitué en principauté marchande que défendaient les taâliba, tribus installées dans la Mitidja. A Tènès Moulay Abdellah s’était proclamé roi tout en reconnaissant la souveraineté de l’Espagne. En Kabylie, alors que Bejaia était tombée entre les mains des Espagnols, la famille des Aït El Kadi et des Mokrani fondent respectivement la dynastie de Koukou et des Beni Abbas. Au sud les Ben Djellab de Touggourt règnent sur les oasis de l’Oued Righ. On est aux environs de 1516. C’est un moment charnière. Quelques années plutôt, en 1492, les Espagnols avaient achevé de reconquérir la péninsule ibérique. Entre-temps, la découverte de l’Amérique a eu pour conséquence de ruiner la route de l’or qui avait jusque-là permis aux cités du Maghreb d’entretenir le commerce avec le Soudan ou « Pays des Noirs ». La chute d’Oran et de Bejaia contraint Salim Toumi à conclure avec Ferdinand le catholique un traité par lequel il reconnaissait sa souveraineté. Les retombées de cet accord qui déplut à de nombreux Algérois sont désastreuses. Les Espagnols érigent sur l’un des îlots faisant face à la ville une forteresse, le Pegnon, d’où ils peuvent contrôler le mouvement des bateaux algérois. Perçu comme une « épine plantée dans le dos de Djazaïr », le Pegnon désormais est en passe d’asphyxier la vie économique de la cité algéroise. C’est dans ce contexte marqué par une insécurité totale que Salim Toumi va concevoir l’idée de faire appel aux frères Barberousse pour l’aider à se débarrasser des Espagnols.

    S’ouvre alors une des plus obscures pages de la régence d’Alger. Car c’est d’un meurtre dont elle va retentir. La majeure proportion des histoires de rois fortunés de par le monde porte certes le sceau d’assassinats fabuleux, c’est pourquoi d’aucuns peuvent être tentés de ramener l’histoire du dernier souverain d’Alger à quelque chose qui friserait l’anecdotique. L’histoire officielle est la première à s’autoriser de tels procédés. On a déjà vu, avec la conquête musulmane de l’Afrique du Nord, comment l’historiographie officielle passera sous silence la mise à mort par la Kahina du chef arabe Okba Ibn Nafé. Salim Toumi après avoir réservé un accueil triomphal à Aroudj Barberousse, corsaire dont la notoriété en Méditerranée était solidement établie, sera exécuté quelque temps après par ce dernier. C’est ainsi que celui qui n’avait pour mission que de venir porter secours aux Bani Mezghenna devient roi d’Alger.

    On connaît l’histoire qui, peut-être, n’est qu’une légende, laquelle s’était brodée autour de cette prise de pouvoir qui allait sur de longs siècles consacrer le règne des janissaires. La légende a alimenté l’imagination des romanciers car le meurtre de Salim Toumi se double - quand bien même il n’a pas eu lieu -, d’un viol fourbe sur l’épouse de la victime : Zaphira. Aroudj pour ainsi dire voulait tout : le trône et la femme. Son premier rêve fut exaucé, mais pas le second. En se donnant la mort, Zaphira témoigne sa fidélité à son mari et du coup l’établit comme le dernier roi d’Alger. C’est un moment fort, fait d’une halte qui souligne des principes et des positions. L’histoire officielle ne considère pas l’établissement ottoman en Algérie comme une occupation. Elle s’inscrit ainsi en porte-à-faux avec l’histoire occidentale qui assimile le pouvoir turc à un pouvoir étranger. Si le constat ne manque pas de pertinence néanmoins les Occidentaux y ont puisé les arguments qui leur permettent de se considérer comme les légitimes héritiers des Turcs arguant que la terre nord-africaine est une terre de passage pour toutes catégories d’envahisseurs confondues. D’ailleurs l’Espagnol Diego de Haëdo, auteur d’une « Histoire des rois d’Alger », fait débuter son récit par un chapitre sur Aroudj Barberousse dont il dressa un portrait peu amène. Il le décrit comme « le premier des Turcs qui régnèrent sur le pays et la ville d’Alger dont il s’était emparé par violence et par trahison ».

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    • #3
      suite et fin

      En prenant le contre-pied de l’histoire de Haëdo, l’histoire « algérienne » inverse les termes du débat. Selon elle, Barberousse n’a ni agi en usant de violence ni trahi. C’est pourquoi dans sa logique, Salim Toumi n’existe pas tout autant que son assassinat. A propos, voici ce que dit le même auteur espagnol : Salim Toumi « en particulier, ne pouvait supporter le dédain d’Aroudj, ni l’arrogance avec laquelle celui-ci le traitait publiquement dans son propre palais. Il se méfiait déjà de ce qu’il lui arriva quelques jours après ; car Barberousse, qui pensait nuit et jour à s’emparer de la ville, s’était enfin résolu, au mépris des lois de l’hospitalité, à tuer traîtreusement le cheikh de ses propres mains et à se faire reconnaître roi par force et à main armée. Afin d’accomplir son dessein sans bruit et à l’insu de tous, il choisit l’heure du midi où Salim Toumi était entré dans son bain pour y faire ses ablutions en récitant la salat, prière de cette heure (…) il entra dans le bain sans être vu, car il logeait, comme nous l’avons dit, dans le palais même. Il y trouva le prince seul et nu, et à l’aide d’un Turc qu’il avait amené avec lui, il l’étrangla et le laissa étendu sur le sol ».

      Evidemment Barberousse a réussi à chasser les Espagnols du Pegnon avant de jeter les bases de la régence turque d’Alger. Le fait n’a été rendu possible cependant que grâce à l’alliance contractée avec Istanbul. Salim Toumi disparaît faute d’avoir eu le temps de consolider son Etat. Du coup, l’histoire officielle ne lui réserve que peu de place et curieusement c’est le seul point sur lequel l’histoire européenne et l’histoire officielle semblent s’accorder. Trois siècles plus tard, la Régence d’Alger s’écroule sous les assauts des troupes du Général de Bourmont presque dans les mêmes conditions qui ont vu la disparition du petit royaume de Salim Toumi. Ce n’est que récemment que des historiens ont commencé à plancher plus sérieusement sur la situation ayant prévalu dans la région algéroise à la veille de l’arrivée des corsaires turcs. Ainsi, il y apparaît de plus en plus que les tribus taâliba de la Mitidja dont est issu Salim Toumi sont à l’origine de l’émergence de la ville d’Alger, c’est sous leur règne qu’elle avait pu s’extraire du tiraillement qui l’avait inscrite longtemps dans un rapport de vassalité tantôt avec les pouvoirs de Fès, de Tunis et de Tlemcen.

      L’obstination dont l’histoire officielle a fait montre en remontant aussi loin que possible le temps pour aller exhumer des abysses du lointain passé les premiers rois nationaux, ne nous a pas fait entrevoir que les derniers peuvent s’avérer les plus intéressants. A condition de ne pas se laisser prendre par des lectures orientées comme celles inspirées par l’idéologie nationaliste, il faut bien avoir de la sympathie pour cet anti-héros pris dans le tourbillon d’un pays en proie à la fragmentation politique, mais qui en dépit de tout était aimé par son peuple, vénéré par sa femme. Salim Toumi était imprégné des valeurs de son époque, il était trop humain comme dirait Nietzsche, donc sincère, et avait cru tout aussi sincèrement pouvoir sauver son pays en s’attachant les services d’un homme, fût-il étranger.

      Esprit Bavard

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      • #4
        mon ami Turc m'a dit que "koulougli" veut dire "fils d'esclave" en Turc , j'ai été choqué , et lui est devenu gêné .. ils semble que ces koulouglis ne soient pas tout à fait des enfants de "mariages" entre Turcs et algériennes, mais plutot les enfants que nos maitres Turcs avaient de leurs nombreuses esclaves sexuelles qu'ils prenaient de force à leurs familles pour les mettre dans leurs harems!
        les deys , surtout vers la fin , ne se sont pas occupés du pays , ils ne s'occupaient que de leurs harems et leurs luxures , et opprimaient le peuple à chaque fois que c'était nécessaire , grace à leurs redoutables janissaires , et une fois que ce pays qu'ils ont négligé fut envahi par les français , ils ont fait leurs bagages et se sont barrés en Turquie et ont abandonné notre peuple au génocide et à la famine (un tiers des algériens ont été massacrés ou sont morts de faim entre 1830 et 1870 ), les salauds! les traitres! ..
        Dernière modification par awtul, 06 mai 2009, 18h04.

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        • #5
          Pas tous Ahmed bey (qui après la chute d'alger s'est proclamé Dey) est resté puis à la fin il a négocié avec la france et obtenu une belle villa à alger.

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          • #6
            ...
            Salim Toumi, le maître de Djazaïr Bani Mezghenna. Nous voulons dire le dernier roi qui soit autochtone de ce pays.
            Pas trop vite mon frère, Salim Toumi n'est pas si autochtone que ça. Faut bien se pencher sur son histoire et ses origines. Zaphira était son épouse.

            P.
            Dernière modification par Pangeen, 11 mai 2009, 22h24.

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            • #7
              salam

              Pas tous Ahmed bey (qui après la chute d'alger s'est proclamé Dey) est resté puis à la fin il a négocié avec la france et obtenu une belle villa à alger

              Mr.Humph/

              Après 17 ans de résistance (la plus langue de l’histoire de l’occupation française en Algérie), de plus en plus isolé et affaibli et très âgé, ahmed bey se rendit en juin 1848. En résidence surveillée à Alger, il y mourut en 1850, donc sous résidence surveillée autrement dit emprisonné.

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              • #8
                Et ahmed bey pres de 4 siecles apres le debut de la Regence etait comme quelques autres du beylik de Constantine..un peu algerien de souche..

                la mère de Ahmed Bey etait de la tribu des Ben Gana ... voir le site Beystory pour le beylik de Constantine qui s'etendait de Bejaïa , Msila à la frontiere tunisienne

                Tous les issus de mariages mixtes etaient pas des enfants de servantes ou je ne sais quoi.
                voyez l'histoire du Bey Ahmed et des ben Gana ........( elle vous donneront par ailleurs une idée de l'inanité de certaines histoires, de balivernes qui empoisonnent des têtes aujourd'hui ) .
                Dernière modification par Sioux foughali, 16 mai 2009, 23h53.

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                • #9
                  awtul a dit: "mon ami Turc m'a dit que "koulougli" veut dire "fils d'esclave" en Turc , j'ai été choqué , et lui est devenu gêné .. ils semble que ces koulouglis ne soient pas tout à fait des enfants de "mariages" entre Turcs et algériennes, mais plutot les enfants que nos maitres Turcs avaient de leurs nombreuses esclaves sexuelles qu'ils prenaient de force à leurs familles pour les mettre dans leurs harems!"



                  Koulougli (ou plus correctement Kul Oglu) veut bien dire "fils d'esclave" mais Awtul, j'ai bien peur que tu aies très mal compris l'expression.

                  On appelait les enfants nés de janissaires et d'Algériennes, fils d'esclaves car les janissaires eux-mêmes étaient ce qu'on appelait des Kapi Kullu, c'est-à-dire, des esclaves de la Porte (la Porte désignant ici la porte du Palais du Sultan à Istanbul). Autrement dit, ce sont les janissaires qui étaient "esclaves" du Sultan (à son entier service si tu veux).

                  Kul ou esclave ne désigne donc pas du tout la femme algérienne mariée au janissaire.

                  On appelait l'enfant né d'un mariage entre un janissaire et une Algérienne autochtone, fils d'esclave (de la Porte), pour les distinguer des autres enfants qui n'avaient pas l'honneur d'être issus d'un Kapi Kullu ou soldat qui faisait partie d'une armée de métier au service du Sultan.

                  Il faut éviter de faire de graves contre sens à partir d'une expression tirée de son contexte historique et qu'on lit sans connaître l'époque à laquelle elle a été produite.

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                  • #10
                    Ca me fait marrer les types qui considerent encore que les turcs algériens sont des "étrangers".

                    Et si l'auteur ne voit pas a l'aeroport de "pied noird turcs-kouloughlis" revenir en algérie, c'est tout simplement parcequ'ils vivent en algérie et sont algériens a part entiere...

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                    • #11
                      Après 17 ans de résistance (la plus langue de l’histoire de l’occupation française en Algérie), de plus en plus isolé et affaibli et très âgé, ahmed bey se rendit en juin 1848. En résidence surveillée à Alger, il y mourut en 1850, donc sous résidence surveillée autrement dit emprisonné.
                      Ahmed bey est mort en prison assassiné par les autorités francaises

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                      • #12
                        et une fois que ce pays qu'ils ont négligé fut envahi par les français , ils ont fait leurs bagages et se sont barrés en Turquie et ont abandonné notre peuple au génocide et à la famine (un tiers des algériens ont été massacrés ou sont morts de faim entre 1830 et 1870 ), les salauds! les traitres! ..
                        heu t'es au courant que les turcs, comme les berbères et les arabes ont livré bataille et combattu les francais ?

                        quand au dey, il n'a pas fait "ses bagages" en turquie mais a été exilé par la france après la prise d'Alger

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                        • #13
                          A oui autre chose, la régence d'alger n'est pas une province turque ou je ne sais quoi mais un état constitué et largement indépendant, que ca plaise ou non.

                          d'ailleur la conquete de l'Algérie n'a jamais été percu par l'Empire ottoman comme une agression territoriale et par la france comme une entreprise contre Istanbul mais bel et bien contre un etat contre qui elle voulait en découdre depuis longtemps et qui s'appelait regence d'Alger.

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                          • #14
                            Les ottomans ont dominés le monde musulman dans sa quasi totalité, là ou ils n'ont pu asseoir leur autorité politique c'est bien en algerie et au maroc. Par contre il faut reconnaitre que c'est grace aux corsaires (turcs ou grecs c'est selon) qu'alger prit naissance comme grande ville structurée (plus militaire qu'autres chose).

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                            • #15
                              L'article d'esprit bavard, alias Larbi Graine, est un exemple type du poids d'une idéologie préconçue comme grille de lecture de l'histoire algérienne.

                              "Quand Salim Toumi conceva l’idée de faire appel aux frères Barberousse pour l’aider à se débarrasser des Espagnols, s’ouvrit alors une des plus obscures pages de la régence d’Alger. Car c’est d’un meurtre dont elle va retentir" note l'auteur.

                              Et il croit faire original en faisant semblant de ne pas voir que l'Histoire est une succession de pages aussi sanglantes les unes que les autres.

                              "Le 22 mai 2006 Alger accueillait le Premier ministre turc, M. Recep Tayyip Erdogan. Quoi de plus banal que la visite d’un officiel dans notre pays ? Pourtant, depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, nous n’avons pas été habitués à voir venir des Turcs. Chose tout de même curieuse, dirions-nous, puisque ces derniers sont les représentants d’un pays qui avait jadis tant pesé puis marqué d’une manière indélébile notre destin national".

                              Le destin national, c'était la blague de Larbi. J'imagine Barberousse disant à Salim al-Tûmî: "Eh mec, désolé, mais on va entraver la marche de l'Algérie vers son destin national!"

                              Soyons un minimum sérieux, quand même.


                              "Je me posais des tas de questions, pourquoi la Turquie était devenue soudainement si lointaine alors que sous le règne des Ottomans, elle avait réussi à faire de la presque totalité de ce qu’on nomme aujourd’hui le Maghreb, une des provinces de son vaste empire ?"

                              ça s'appelle l'Histoire, Larbi. Pourquoi Alexandre le Grand paraît si lointain à un Afghan du 21e siècle? C'est ce genre de questions que Larbi se pose.

                              "Comparativement aux Français qui avaient occupé l’Algérie pendant 130 années, les Turcs, eux, qui y sont demeurés encore plus longtemps soit quelques 314 années, n’ont pas tenté de faire la redécouverte du pays. Quelle en est l’explication ? L’histoire du coup de l’éventail vaut-elle plus que celle de l’appel au secours à Barberousse ? Certainement les symboles ont vocation de délivrer le message qu’ils veulent signifier. A ce niveau d’analyse on peut mesurer assez la dissemblance entre les deux situations. Là, c’est un agresseur qui s’invite à l’agression et ici, c’est un agresseur qu’on invite chez soi."

                              Je n'ai rien compris mais enfin, Larbi devrait chercher l'explication à une époque plus rapprochée de nous.
                              C'est tout simplement que la Turquie contemporaine a soutenu la France aux assemblées de l'ONU pendant la Guerre d'Algérie, d'où le froid entre l'Algérie et la Turquie depuis les années cinquante.

                              "Mais on se surprend à penser que tout de même la population turque contrairement à la française n’a pas gardé d’attache avec le sol national. Tiens, tiens ! Mais où sont passés ces Turcs, ou plutôt ces Kourdoughlis, issus de mariages mixtes entre Algériennes et Turcs et qui à un moment donné formaient une importante partie de la population d’Alger ? On sait que dès le débarquement de Sidi Ferruch, une forte proportion d’entre eux et même parmi la population algérienne qui servait les Turcs a fui le pays pour regagner Istanbul" note encore Larbi.


                              D'abord, ce n'est Kourdoughlis mais kouloughli. Mais enfin, passons.
                              La population française n'a pas gardé d'attache avec le sol national. Ils étaient plus d'un million en 1960. Ils n'étaient plus que 200000 quelques années après l'Indépendance et aujourd'hui, je doute qu'il dépasse le nombre de quelques centaines.

                              Maintenant pour parler des kouloughlis, certains sont effectivement partis mais des Algériens non Turcs ont également quitté le pays au nom de la Hijra ou fuite d'un pays occupé par des "infidèles" des "kuffâr". Ce n'est pas propre aux Turcs.
                              Rappelons à Larbi
                              En outre, beaucoup de kouloughlis sont restés. En témoigne certains noms de famille en Algérie: Khaznaji, Stambouli, Zmirli, Bouchnaqi, Qalafat etc.


                              "Je n’ai jamais entendu parler ne serait-ce que d’un seul turcophone dans un pays qui compte des dizaines de milliers de francophones ! Et dire que le turc fut la langue officielle de la régence d’Alger. L’éclipse turque est vraiment surprenante."


                              Ce n'est pas si surprenant. Les Turcs étaient 20000 à 30000 à leur apogée en Algérie, dans un pays comptant trois millions à cinq millions d'habitants.
                              De plus, les Turcs n'ont jamais eu la volonté ni même l'idée d'acculturer les populations qu'ils dominaient. Parle-t-on turc en Serbie? Non, pourtant ce pays a été dominé par les Ottomans pendant cinq siècles!!! Deux siècles de plus que l'Algérie.

                              "Et il faut attendre le mouvement national pour voir réapparaître dans le ciel d’Alger le croissant qui jadis l’avait illuminé. Même si celui-ci revient sous une forme laïcisée avec Kemal Atatürk, il avait incarné tout de même l’espoir pour la population algérienne colonisée."


                              Le croissant figurait sur le drapeau ottoman. Kamel Atatürk ne faisait qu'être dans la continuité, à cet égard.

                              "Cela étant dit, il nous faut revenir à Erdogan. Je me souviens qu’il s’était rendu à la Casbah où il a dû visiter tour à tour quelques vestiges de l’ancien Odjak : la mosquée Ketchaoua, le palais du Dey Hussein et le palais de Mustapha Pacha. Il était accompagné de M. Abdelhamid Temmar, ministre de l’Industrie et de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture. A vrai dire, j’ai été frappé par quelque chose d’assez singulier. Je m’aperçois que Khalida Toumi porte le nom du dernier roi d’Alger, Salim Toumi, le maître de Djazaïr Bani Mezghenna. Nous voulons dire le dernier roi qui soit autochtone de ce pays."

                              Voilà le genre de conclusions idiotes qu'il ne vaut même pas la peine de commenter.

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