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Le mauvais choix.

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  • Le mauvais choix.

    Le mauvais choix


    Il semble qu’un remaniement ministériel assez large aura lieu fin juin, une fois achevée l’année scolaire et que de nouvelles têtes feront leur apparition dans le gouvernement. Bouteflika pense ainsi effacer le monumental ratage du 27 avril, calmer ses alliés politiques frustrés et passer sans encombre l’été et le Ramadhan, périodes propices à la décadence économique et sociale.
    L’illusion du changement aidant, le Président espère gagner quatre à cinq mois de répit pour se consacrer à la seule politique qui lui tient réellement à cœur : l’amnistie générale du terrorisme, dont il a esquissé les grandes lignes durant ses discours électoraux. Pour cela, il aura encore besoin des services des trois partis de l’Alliance et du dévouement de l’Assemblée nationale qu’imprudemment Zerhouni a vouée à la dissolution. Les députés d’hier et d’aujourd’hui devront être là, dans quelques mois, pour applaudir, unanimes en enthousiastes, à la consécration de l’impunité pour les crimes commis depuis le début de la décennie 1990 spécialement par les islamistes armés et accessoirement par les forces de sécurité. En préparant l’Algérie à faire définitivement l’impasse sur la justice et la vérité, Bouteflika prend le risque d’aggraver le traumatisme collectif et d’accentuer les déchirures au sein de la société, comme il passera dangereusement à côté des vraies solutions au mal. Si le terrorisme participe au projet politique et idéologique de prise du pouvoir par l’islamisme politique, son implantation et son efficacité restent tributaires de l’état du tissu social. Plus celui-ci est affecté par la pauvreté et l’exclusion, plus il est sensible aux sollicitations des forces intégristes violentes.
    L’Algérie est dans ce cas ; elle s’est lourdement enfoncée dans la précarité économique et sociale, résultat d’une mauvaise gouvernance politique du pays. Elle a fini par produire des kamikazes, forme suprême du désespoir et du rejet de l’ordre établi. Le terrorisme est resté toujours meurtrier, alimenté en large partie par les repentis regagnant leur maquis d’origine ou renforçant les réseaux de soutien tandis que la société a été dévastée par le conservatisme le plus rétrograde, notamment au niveau de ses franges les plus sensibles que sont les jeunes et les femmes. Le président de la République a fait démarrer le premier quinquennat par la concorde civile et le second par la réconciliation nationale. En programmant l’amnistie générale pour le début de son troisième mandat, il s’apprête à renouveler les erreurs antérieures avec le risque d’enfoncer davantage le pays dans le désespoir, voire le chaos.
    El Watan
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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