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Accès au logement pour canaliser la sexualité

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  • Accès au logement pour canaliser la sexualité

    Après six jours de débats sur les différents sujets abordés, des recommandations ont été adoptées par les participants. Il s’agit de faciliter l’accès au logement pour les jeunes par la création de cités de la jeunesse afin de les aider à se marier (construction de studios), la création d’une caisse nationale à l’aide au mariage et la création d’un observatoire sur la sexualité.

    Il est recommandé aussi la réalisation d’une étude sur les raisons du célibat, l’élaboration d’une loi pour lutter contre la prostitution clandestine et autoriser le rapprochement conjugal dans les prisons pour les condamnés à de lourdes peines (relations sexuelles entre conjoints pour consolider l’équilibre de la vie familiale).

    Les participants ont insisté sur l’importance de revoir la législation en matière d’avortement en cas de viol ou d’inceste (inclure la notion d’avortement thérapeutique en cas de viol ou d’inceste), l’annulation de la criminalisation des harragas en créant une cellule d’écoute, et la révision de l’article 341 bis du code pénal en y introduisant le principe de l’inversement de la preuve et la protection des témoins, la protection des mineurs (garçons et filles) hospitalisés dans les structures publiques (hôpitaux et établissements de santé de proximité) et privés (clinique) par la présence obligatoire de personnel féminin (garde de nuit), ainsi que la présence de femmes policières dans les commissariats de police et les brigades de gendarmerie pour faciliter l’interrogatoire des femmes violentées.

    Il est recommandé également la formation en sexologie dans les cursus d’études et de formation aux professions médicales, paramédicales, juridiques, policières, éducatives, sociales, religieuses, militaires, professions de la Protection civile, du secourisme et dans la vie associative (scoutisme, associations, clubs sportifs, syndicats, partis politiques).

    Ainsi que la création d’un diplôme en sexologie et formation continue en sexologie pour tous les intervenants sociaux et l’introduction de l’éducation sexuelle dans les manuels scolaires (anatomie et physiologie du corps humain) et universitaire, l’élaboration d’un guide de la vie conjugale en arabe, tamazight et français, largement et gratuitement diffusé.
    La vulgarisation de l’éducation sexuelle par les médias, et en premier lieu la télévision, et l’introduction dans les manuels scolaires de formation d’apprentissage et universitaire des éléments fondamentaux des droits de la personne humaine, en général, et des droits de l’enfant, en particulier, et encourager l’édition de livres et de supports pédagogiques dans les domaines de l’éducation sexuelle et de la prévention en matière de santé sexuelle, ainsi que la création d’une spécialisation en médecine esthétique et en chirurgie esthétique sanctionnée par un diplôme d’État.

    “On ne naît pas prostitué, on le devient”

    Selon une enquête menée à Oran, Alger et Tamanrasset, par un groupe de chercheurs du Gras d’Oran, sur la compréhension du phénomène de la prostitution masculine, il est constaté que les femmes ne sont pas les seules à exercer le plus vieux métier du monde, mais les enfants, les adolescents et les hommes aussi. “La prostitution masculine est un phénomène aussi complexe et mal connu. Il fallait distinguer entre l'homosexualité et la prostitution qui sont deux phénomènes différents, mais plus encore, il fallait distinguer entre les homosexuels, les transsexuels et les travestis”, soulignera Mme Leïla Tennci, chercheur-associée au laboratoire de recherche en anthropologie de la santé au Gras. Selon cette enquête, tous les récits des hommes interrogés ont dévoilé des trajectoires familiales brisées suite à des violences physiques ou symboliques au sein même de leur propre famille. Ce n'est pas toujours la misère qui pousse ces garçons à vendre leur corps même si elle est présente. L’origine de leur travail est plus dramatique. Les interdits sociaux et les rapports de domination masculine contribuent à expliquer les ruptures familiales.

    “Nous avons observé des histoires personnelles très dures : des cas d'inceste, d'abus sexuel par les voisins, de viol collectif, le divorce des parents, l’absence du dialogue parents/enfants, enfants ou adolescents battus, le remariage des parents et la violence des beaux-parents et d'autres. Les réactions violentes des parents qui découvrent l'homosexualité de leur enfant et la honte et la peur du qu’en-dira-t-on ont poussé des familles à chasser leur enfant du domicile familial ou bien le harceler afin qu'il fugue tout seul”, nous dira-t-elle. Les récits de ces hommes restituent au-delà de leur histoire personnelle, l'image que leur renvoie la société. “Ils s'auto-stigmatisent, se culpabilisent souvent et tous les récits des travailleurs du sexe montrent de façon forte la quête d'une reconnaissance sociale de leur homosexualité qu’ils revendiquent fortement. Ils expriment de façon récurrente leur souffrance à propos de la rupture avec leurs familles. Ici aussi, leur révolte intérieure s'objective dans les mots : “je suis travailleur du sexe par vengeance”. Être travailleur du sexe est une manière pour eux d'exister et de tisser des liens sociaux”, d’après Mme Tennci. Elle racontera également que ces derniers évoquent leur mode d'insertion dans la prostitution de façon plus sereine, plus volontaire et plus libre même si elle est brutale. La rue représente souvent leur premier lieu de captation de la clientèle. Mais, ils optent pour les quartiers les plus aisés d'Alger. Ils évoquent au-delà du service sexuel, l'amour et l'attachement qui peuvent se produire durant leurs différentes rencontres. L’argent est certes important mais il se conjugue aussi avec l'opportunité de nouer des liens sociaux avec certains de leurs clients. La quête de l'affection et la reconnaissance sociale semble très prégnante parmi les travailleurs du sexe qui vivent en rupture avec leur famille.

    Cette population masculine est réduite au silence, on ne veut pas en parler, parce que ce sont des hommes mais surtout parce qu'on ne veut pas parler de ce qui est derrière ce phénomène.

    Selon l’enquête, la prostitution masculine est doublement stigmatisée, premièrement, parce que les interlocuteurs sont d'abord homosexuels, transsexuels ou travestis, et ensuite, parce qu'ils sont travailleurs du sexe. Ce sont des garçons qui ont transgressé les normes sociales dominantes du statut de la sexualité dans la société algérienne, reconnues uniquement par le mariage hétérosexuel. Ils remettent en question les normes dominantes et les rôles stéréotypés attribués à l'homme classique tels que la virilité, la puissance, la domination et le rôle actif dans les rapports sexuels.

    Quand ils sont chassés par leur famille, ils n'ont comme solution que de renforcer les liens sociaux qui existent entre eux, avec des gens comme eux dans des espaces qu’ils considèrent comme leur espace parce qu’ils ne sont pas l'objet de jugement.

    Par Liberté
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