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En Birmanie, des forêts décimées en silence

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  • En Birmanie, des forêts décimées en silence

    En Birmanie, dans une des zones les plus riches au niveau de sa biodiversité, des forêts sont décimées en silence . Quel bruit fait un arbre quand il meurt? Il s'écroule et plus rien ne demeure.

    =====

    L'une des zones les plus riches du globe en termes de biodiversité est en train de disparaître dans l'indifférence. C'est le cri d'alarme lancé par l'ONG Global Witness, qui, après quatre ans d'enquête clandestine, dénonce dans un rapport publié en octobre l'exploitation aussi massive qu'illégale par des firmes chinoises des forêts du nord-est de la Birmanie. Dans ces confins birmans où l'Asie du Sud rencontre l'Asie de l'Est, on peut encore trouver tigres et pandas rouges ainsi qu'une immense variété de plantes indigènes spécifiques à cette région, sans parler des nombreux bois précieux, comme le teck et l'if d'Himalaya. Ce sont ces derniers qui sont livrés à l'exploitation de 20 000 bûcherons chinois passés de l'autre côté de la frontière, dans cette zone habitée par la minorité ethnique des Kachins. «A ce rythme, les forêts disparaissent au moment même où nous parlons. Toutes les sept minutes, un camion chargé de troncs traverse la frontière entre le nord de la Birmanie et la Chine. L'exploitation forestière est chaotique. Il n'y a aucun contrôle», s'indigne Susanne Kempel, l'une des auteurs du rapport.

    Ruée. Cette zone constitue le haut du bassin versant de l'Irrawaddy, le plus grand fleuve birman. Ici comme ailleurs, la déforestation accélérée a exacerbé sécheresses et inondations. «Les villageois kachins se rappellent qu'avant leurs maisons étaient environnées de forêts. Ces mêmes zones sont aujourd'hui désolées», dit-elle. Un faisceau de facteurs explique cette ruée des firmes chinoises. D'abord, le fait que Pékin ait interdit les coupes de bois dans 18 provinces chinoises après les grandes inondations dues aux crues du Yangtze en 1998 et en 2000. Les firmes du Yunnan et du Sichuan se sont rabattues sur la Birmanie.Ensuite, les commandants birmans de la région n'ont pas hésité à vendre des concessions forestières contre de larges pots-de-vin. La guérilla kachin, qui a conclu un accord de cessez-le-feu avec la dictature birmane dans les années 90, a cru pouvoir faire développer les infrastructures routières en échange de concessions. L'absence de toute présence internationale a permis au trafic de prospérer.

    Poudre aux yeux. «Les communautés locales n'en bénéficient pas. Parfois, on leur promet des routes en échange, mais celles-ci ne sont jamais construites ou ne permettent que d'accéder à la forêt. Certaines élites locales s'enrichissent, mais la plus grosse partie de l'argent va aux hommes d'affaires chinois, basés dans le Guangdong et à Shanghai, et qui achètent le bois à des prix ridicules», précise Susanne Kempel. Global Witness en appelle donc au gouvernement central chinois pour qu'il ferme la frontière à ce trafic «en attendant qu'un système de contrôle offrant toutes les garanties puisse être mis en place». Pékin avait conclu en 2001 un accord avec la Birmanie pour combattre ce commerce illégal au point de vue de la loi chinoise. Poudre aux yeux, considère Jon Buckrell de Global Witness : «On a vu beaucoup d'engagements internationaux conclus par la Chine, comme celui avec la Birmanie ou, plus récemment, avec l'Indonésie, mais l'application sur le terrain paraît minimale.» Pékin n'est cependant pas le seul fautif : le tiers de ce bois importé illégalement de Birmanie est ensuite réexporté, sous forme de meubles made in China, vers les Etats-Unis, le Japon et l'Europe.

    Comment aider à enrayer ce commerce désastreux pour l'équilibre écologique de la région ? La tâche est malaisée dans cette zone peu accessible, qui sort à peine de la guerre civile. Le mieux, suggère Susanne Kempel, serait d'aider financièrement les organisations de la société civile locale qui se mobilisent pour mettre un terme au massacre forestier et qui semblent bénéficier d'un peu plus de liberté que les activistes politiques. «Nous encourageons l'Union européenne à consacrer plus d'aides à cette région frontalière. C'est absurde que les locaux souffrent des sanctions infligées à un régime [politique] maléfique», estime Susanne Kempel. En octobre 2004, le Conseil européen a exprimé son soutien à des programmes de développement face «au problème des coupes de bois excessives» qui aboutissent à la déforestation birmane. Mais rien de concret n'a été mis en place.

    Source: Liberation

  • #2
    Bonjour Morjane,

    Merci beaucoup pour cet INTERESSANT article. C'est tres important de le savoir, car avec la disparition des arbres «source d’aération et de vie» c’est la vie elle-même qui est entraîne de disparaîtra "àpetit pas" sur terre, ces destructeurs de la nature doivent aussi penser aux futures générations «a leurs petits enfants» et être moins égoïstes.

    Merci encore Morjane.

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