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Les travers de la bureaucratie en Algérie

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  • Les travers de la bureaucratie en Algérie

    Attentes interminables devant des guichets où les préposés sont absents, poireauter de longues heures avant de se voir signifier un rejet d’une demande, lorsqu’on ne vous répond pas “Revenez demain ou la semaine prochaine” sont autant de contraintes que doivent subir les citoyens au quotidien en Algérie. Cela étant, pour réussir à se faire délivrer l’ensemble des documents constituant un dossier, il faut non seulement se munir de patience, mais aussi et surtout beaucoup de sang-froid pour éviter de créer un scandale ou d’échapper à une crise de nerfs.

    Lors d’un déplacement à l’état civil de Bouira, nous avons eu à constater le quotidien de tracasseries endurées par les citoyens mais aussi par les agents de l’administration. En voulant se faire délivrer un certificat de résidence, nous avons été d’emblée confrontés à un problème de renseignements. En effet, aucune pancarte, ni aucune mention au-dessus . Des guichets qui sont pris d’assaut sous le flux de citoyens. En faisant donc le tour des attroupements, des citoyens nous indiqueront le guichet chargé de l’établissement des certificats de résidence.

    35 personnes attendaient leur tour. Au bout de quelques minutes, arrive une dame, qui demande au préposé un renseignement. La dame ne parle que le kabyle. Problème pour l’agent, qui, par galanterie semble-t-il, quitte le guichet pour trouver un traducteur. Une dizaine de minutes plus tard, il rejoint son poste et s’affaire à remplir les formulaires. La patience des citoyens commence à diminuer au fil des minutes qui s’égrènent. Arrive finalement notre tour, 45 minutes après notre arrivée. Le document nous est remis, et l’agent nous indique un guichet en face, pour une légalisation. Rebelote, une chaîne d’une vingtaine de citoyens attend impatiemment. Le chargé de la légalisation n’est pas à son poste d’où cette file d’attente.

    En revenant à son guichet, l’agent semble surpris par tout ce monde. A peine avait-il son cachet humide en main, qu’une pile de documents lui est remise par un de ses collègues. C’en était trop pour la foule impatiente qui devra attendre. En commençant à exprimer leur mécontentement, les citoyens sont orientés vers un autre guichet où la foule est moindre. Ayant patienté plus de 20 minutes pour une légalisation, et alors que l’on croyait notre document fin prêt, une autre déception. L’agent ayant rempli le formulaire du certificat de résidence avait oublié d’y apposer sa griffe. Retour à la case départ. Une chaîne encore plus conséquente que la première.

    N’en pouvant plus, nous décidons d’aller voir le chef de service. Ce dernier nous reçoit et tentera de nous expliquer que cela arrive ! Toutefois et reconnaissant cette injustice, notre document sera réexpédié vers l’agent qui l’avait rempli pour y apposer son cachet. Mais il faudra une fois de plus attendre pendant plus de 15 minutes pour qu’il soit enfin légalisé. En tout et pour tout, une heure et demie d’attente pour se faire délivrer un document administratif. En examinant de plus près le certificat de résidence, nous y avons cependant constaté une singularité et pas des moindres. Le document en question est un formulaire destiné à être employé dans une imprimante, mais rempli à la main. Après avoir attendu tout ce temps au sein du service de l’état civil, nous n’avons pas le courage de rester une minute de plus pour avoir des explications sur cette bizarrerie. A l’origine, de tels formulaires devaient faits ordinateur.

    Chose qui permettrait de désengorger un tant soit peu les guichets. Pourtant, l’APC de Bouira, en délocalisant le service de l’état civil du siège de la mairie où il se trouvait auparavant, avait calculé que cette nouvelle infrastructure plus vaste permettrait d’éviter les files d’attente, mais il n’en n’est rien. Certes, l’exiguïté ne se ressent plus mais des nerfs d’acier sont recommandés pour se faire délivrer un document administratif.

    On apprendra plus tard en fin de soirée, que nous avions eu de la chance d’avoir obtenu aussi rapidement ce document, car la pénurie d’imprimés et de formulaires administratifs sont chose récurrente au service de l’état civil du chef-lieu de wilaya. Comme quoi…..

    El-Esnam Etat civil : La ponctualité n’est pas au rendez-vous

    Lundi matin, 8 heures. Les portes du service de l’état civil d’El Esnam s’ouvrent devant quatre personnes. Pas grand monde. Tant mieux ! pensent les citoyens. L’agent rempli rapidement les imprimés demandés, mais bizarrement, les documents s’entassent devant lui. Renseignements pris, la personne chargée de légaliser les documents ‘’ est en route ‘’. A 08h30, les documents seront finalement remis à leurs propriétaires. La ponctualité de certains agents de l’administration devrait être examinés de plus près par leurs supérieurs hiérarchiques.

    Le Maire de Haïzer parle à propos des erreurs de transcription

    A l’APC de Slimane Zouaghi, édile de cette municipalité, connaît très bien les problèmes que rencontrent ses concitoyens au service de l’état civil. Pour cela, il a pris les dispositions nécessaires afin de mettre un terme aux erreurs et autres défaillances constatées dans ce service. “Au lendemain de ma prise de fonction, j’ai remarqué que de nombreux dossiers comportaient des erreurs flagrantes de transcription, notamment dans les noms de famille de mes concitoyens. Je me suis rendu compte par ailleurs que ces erreurs provenaient des préposés à l’état civil. De ce fait, j’ai informé le wali de cette situation et l’APC a demandé 4 postes d’agents administratifs dans le cadre du plan de gestion des ressources humaines.

    Cette année, les postes ont été attribués par voie de concours, et j’ai averti les anciens préposés du service de l’état civil qu’ils avaient le choix pour rejoindre leurs postes qu’ils occupaient auparavant car ce sont des OP3. Une semaine après que les nouveaux recrutés eurent rejoint leurs postes, les anciens préposés ont été manipulés par des structures politiques adverses qui cherchent à déstabiliser la gestion de l’APC, et plusieurs fonctionnaires sont entrés en grève pour protester contre cette décision.’’

    Le service de la CNAS n’est pas épargné

    La CNAS de Bouira, n’est pas épargnée par le flux incessant de citoyens qui viennent pour se faire établir des papiers concernant leurs maladies ou leurs remboursements de frais médicaux, et là aussi les files d’attente sont légion. Dimanche dernier, plus d’une centaine de personnes étaient agglutinés devant les guichets de la CNAS. Il y’avait des hypertendus, des diabétiques et aussi des dépressifs.

    Dans une chaîne pareille, difficile de garder son sang-froid et se munir de patience surtout pour des personnes convalescentes atteintes de dépressions nerveuses.

    Nous avons rencontré un citoyen de Takerboust, enseignant de son état, qui était venu se faire délivrer une attestation de non-affiliation de son conjoint.
    Notre interlocuteur nous avouera être en convalescence après une grave dépression.Ayant attendu plus d’une heure devant le guichet n°9, il préféra quitter la chaîne d’attente interminable pour éviter une rechute de son état de santé. “Je préfère revenir un autre jour où je me sentirais mieux car aujourd’hui je risque de commettre l’irréparable. On nous affirme que le serveur informatique est saturé, et qu’il faut attendre. Je me suis levé à 04h30, pour prendre le bus afin d’arriver ici à 8 heures et cela pour rien. Il vaut mieux que je parte avant que mes nerfs ne craquent.” Un malade qui a effectivement bel et bien conscience des risques encourus, jette l’éponge devant une situation qu’il qualifie de déplorable.

    Un citoyen saccage le siège de la recette des impôts

    Le siège de la recette des impôts de M’chedallah a été le théâtre d’une scène de violence insolite. Avant-hier une citoyen a subitement perdu son sang-froid. A l’aide d’une barre de fer, il s’est “défoulé” en saccageant plusieurs vitres de cette institution. A l’origine, l’individu avait demandé à se faire délivrer un extrait de rôle en langue française. Demande qui lui sera refusée par l’agent qui lui présentera une note ministérielle interdisant de délivrer le dit document en langue française. En tentant de lui faire comprendre que l’extrait de rôle lui serait délivré en langue nationale et qu’il suffirait juste de le faire traduire, l’agent sera agressé verbalement. Il aura fallu l’intervention de la police pour mettre un terme à la colère de ce citoyen visiblement hors de lui.

    Par la Depêche de Kabylie
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