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Pour la préservation de la Kalâa des Beni Abbes

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  • Pour la préservation de la Kalâa des Beni Abbes

    Triste constat fait hier par les nombreux visiteurs de la Qualaa Beni Abbas, dans la wilaya de Béjaïa, à l’occasion de la commémoration du 138e anniversaire de la mort d’el hadj Mohammed El Mokrani, chef de l’insurrection de 1871. Un site magnifique, au cœur d’une nature splendide, sur les chaînes montagneuses de la Kabylie, choisi spécialement par les familles nobles de la Qualaa Beni Hammad -attaquée sauvagement par les Beni Hilal- pour s’y installer et préserver aussi bien les descendants que les ascendants.

    La beauté du site n’a d’égale que la richesse de son histoire.


    Une histoire qui se cache encore dans les murs en ruine des maisons anciennes, construites avec de la bonne pierre et de la bonne terre, dans un style architectural propre à la région. Un style et des senteurs qui ne laissent pas indifférent. Il y a aussi ces grandes portes en bois et ces tuiles qui couvrent les maisons, collées l’une à l’autre, comme pour montrer leur détermination à demeurer solidaires et nobles malgré leur vulnérabilité face aux attaques de l’homme et de la nature.

    La Qualaa Beni Abbas, ancien royaume des Amrous et de ses descendants –dont El Khalifa Ahmed Bey et son fils le Bach Agha el hadj Mohamed El Mokrani- avec ses armées, ses tribunaux militaires… et ses mosquées, se consume devant le regard impuissant des quelques habitants qui y demeurent.

    Le royaume s’effondre sous l’effet des bombardements de l’aviation française, notamment durant la période de la guerre de libération nationale… mais bien avant cela. Les Français qui n’ont jamais pardonné au Bach Agha son insurrection en 1871 et son appel pour que d’autres familles nobles de l’Algérie adhèrent au mouvement, réagissent avec haine et détruisent tout sur leur chemin. Le symbole de la résistance algérienne et de l’unité des
    Algériens cède… mais laisse des traces. Des appuis qui se maintiennent, toutefois, difficilement. Et pour cause ! «Les autorités locales ne font rien pour préserver cet espace. Les maisons tombent en ruine sous l’effet des pluies et de la chaleur mais pas de moyens pour les relever», fera remarquer un jeune villageois (la Qualaa). L’association El Mokrani fait de son mieux pour préserver ce qu’il en reste mais «seule, elle ne pourra pas faire grand-chose».

    La Qualaa se vide de ses habitants, des témoins de son histoire. D’autres s’y installent et construisent des villas. Chacun à sa façon. Et «cela ne cadre pas avec le style de la Qualaa…», dénoncent d’autres.

    La Qualaa Beni Abbas mérite pourtant bien des égards. C’est un patrimoine historique qui n’est le bien de personne mais qui appartient à tous. La responsabilité de le préserver est commune. Elle est aussi lourde. Interrogé sur la question, le directeur de la wilaya de Béjaïa, M. Nacer Mourad, assure qu’une réflexion est engagée dans le sens de la réhabilitation de cet espace.«L’étude de la restauration de la Qualaa est terminée. Nous allons défendre notre projet au niveau du ministère des finances pour dégager l’argent nécessaire pour les travaux».

    Le représentant de la wilaya de Béjaïa souligne toutefois qu’un problème de taille persiste et risque de constituer un sérieux handicap pour mener à bon port le projet en question«Nous lançons un appel aux autorités concernées pour définir la nature juridique de cet espace», explique-t-il. Notons, par ailleurs, les efforts menés par les responsables de la wilaya de Bordj Bou Arréridj pour faire connaître l’histoire de la Qualaa et, avec elle, celle d’El Hadj Mohammed El Mokrani.

    C’est dans cette wilaya, plus précisément la daïra de Médjanna, que se trouve le siège de la principauté (machiakhate) des Mokrani depuis le XVIIe siècle. C’est là aussi que le conseil de guerre a été tenu le 14 mars 1871 et l’insurrection déclenchée le 16 mars.

    Par La Tribune
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