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Marseille, un creuset d’intégration.

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    Marseille, un creuset d’intégration.

    Selon les dernières statistiques de l’Insee (2006), les Algériens représentent la première origine des immigrés dans la région Provence-Alpes Côte d’Azur, dont Marseille est la capitale incontestée. Sur 458 000 immigrés, soit 9,6% de la population totale, les Algériens sont 79 000, devant les Marocains et les Italiens (66 000) puis les Tunisiens (50 000).


    Les Comoriens, d’immigration plus récente, arrivent derrière, avec 38 000 ressortissants. Cette population, à Marseille, se sent pourtant autant marseillaise que française, et bien sûr originaire d’un pays. C’est ce que démontre un sondage effectué par la revue Faire Savoirs. Publié cette semaine par le quotidien marseillais La Provence, il vient en appui d’une série d’articles sous le thème « Les nouveaux visages de l’immigration ». A près de 500 jeunes de la région marseillaise, on a demandé le sentiment d’appartenance et pour ce qui concerne les Algériens, moins de 2% se sentent immigrés. Par contre, les identités marseillaise (8,42%) méditerranéenne (7,64), algérienne (6,78) française (6,27) européenne (5,16) ont chez eux le vent en poupe. Pour Alain Moreau, directeur de Faire Savoirs : « On ne peut contester à cette ville d’avoir produit des Marseillais. Si personne ne renie ses origines, tous se sentent clairement Marseillais ». Pour Gilles Boëtsch, historien et anthropologue à l’université de la Méditerranée, également cité par La Provence, « le poids de l’histoire fait que Marseille intègre les immigrés toujours mieux et plus vite qu’ailleurs ». Quand on observe ce « laboratoire » (…), on voit ce qui se passera en France dans vingt ans ». Enfin, pour Jean-Jacques Jordi, spécialiste des migrations, « il y a tellement de brassages qu’il est facile de se fondre. Ici, la richesse de l’immigration n’est pas économique, mais humaine. Depuis des siècles, chaque personne qui arrive apporte un peu de sa culture, sa manière d’être et sa façon de parler. Marseille en est un peu le creuset. »
    Le journal provençal est également parti sur les traces de l’Algérien Karim Belkhir, sans papiers, vivant en France depuis 2001 et travaillant pour Emmaüs à Marseille. Il y a quelques semaines, après un contrôle policier dans l’enceinte de l’association humanitaire, il était expulsé vers l’Algérie. L’affaire avait fait scandale dans les milieux solidaires à tel point que le ministre de l’Immigration avait promis que la police ne rentrerait plus dans un tel lieu marqué par la personnalité inoubliable de l’abbé Pierre.
    A un reporter dépêché en Algérie, l’expulsé raconte son « retour » : « Je suis arrivé chez moi après trois jours de galère car on m’a fait atterrir à Oran plutôt qu’Alger. Je n’avais que 9 euros dans mes poches. Il y a un moment que je n’oublierai pas jusqu’à ma mort, c’est le jour où je suis rentré dans ma famille, bredouille, après avoir vécu huit longues années en France en espérant ma régularisation.
    Aujourd’hui, je ne sors toujours pas de chez moi tant l’humiliation est grande. J’ai l’impression d’avoir gâché ma vie. A vrai dire, je me sens désormais comme un étranger chez moi. Je ne sais plus ce que sont devenus mes amis. La France, c’était mon rêve depuis l’enfance. Maintenant, mon rêve, c’est d’y revenir... » Quel plus beau témoignage d’affection pour Marseille, en dépit de l’adversité.
    El Watan
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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