Annonce

Réduire
Aucune annonce.

0û est passé le conseil des Ministres ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • 0û est passé le conseil des Ministres ?

    Chronique (Mardi 12 Mai 2009)



    Où est passé le Conseil des ministres ?
    Par :Mustapha Hammouche
    Lu : (1198 fois)

    Le samedi 2 mai, Daho Ould-Kablia annonçait, dans une déclaration rapportée par l’APS, que les projets de réforme des codes communal et de wilaya et de loi électorale seraient “au menu du Conseil des ministres ce dimanche”. Dans le langage agencier, qui n’utilise pas les termes “demain”, “hier”, etc. mais nomme le jour, cela voulait dire dimanche 3 mai.
    Beaucoup de confrères ont cru comprendre que ce conseil était prévu pour le dimanche 10. Mais les deux interprétations ont été finalement contredites. Et dix jours après l’annonce, tout de même faite par un ministre, il n’y a toujours pas de nouvelles du Conseil des ministres.
    On observe depuis longtemps que, dans certains domaines, le silence se fait roi de la communication. Si la coutume de traiter par le mutisme se perpétue, est-ce à dire que les gouvernants eux-mêmes ont fini par se convaincre du désintérêt populaire pour le fonctionnement institutionnel ?
    Un Conseil des ministres joue les mirages : on apprend sa programmation par les voix les plus officielles, on s’en approche, il s’éloigne puis disparaît, mais pas la moindre explication. Il ne s’est rien passé et il n’y a pas de commentaire. Circulez, il n’y a rien à voir !
    Bien sûr, le gouvernement n’a peut-être pas à justifier sa programmation, mais le fait de surseoir à un tel rendez-vous appelle peut-être un minimum de communication, histoire d’informer du report de ce qui a été préalablement prévu.
    C’est cette culture politique qui consiste à ignorer les interrogations, les inquiétudes ou simplement la demande d’information de l’opinion nationale qui est à la base de la culture sociale de la rumeur. Car la nature ayant horreur du vide, l’opinion, devant le black-out officiel, se cherche ses propres “sources” et ses propres interprétations. Et ce ne sont pas les imposteurs qui jouent à être “informés” qui manquent. Le résultat en est un véritable charivari d’histoires de “l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours”. Même les moins curieux sont progressivement excités par cette offre sauvage d’informations.
    Si une activité gouvernementale comme une réunion du Conseil des ministres pouvait souffrir une programmation aléatoire, on n’aurait pas eu le souci de l’instituer constitutionnellement. Elle porte, en effet, sur les décisions et les décisions suprêmes qui engagent la conduite des affaires les plus déterminantes pour la vie de la nation. Ce sont des moments décisifs de la mise en œuvre du programme politique du gouvernement. La solennité de cette fonction constitue la principale manifestation d’une gouvernance aux normes.
    Tout ceci explique l’intérêt populaire pour l’agenda du gouvernement et l’incompréhension du public quand cet agenda est contrarié sans raison apparente.
    Il est vrai qu’une conception qui ferait du fonctionnement institutionnel un domaine réservé de l’autorité tend à s’imposer. Ce qui est contraire à la finalité même de l’organisation de ce fonctionnement : celle d’assurer la continuité gouvernementale.
    Ce qu’on attend d’activités moins décisives peut bien être attendu de hautes institutions. On ne peut exiger de la Ligue de football d’expliquer les retards de rencontres sportives et feindre d’être indifférent au constat d’un report d’un Conseil des ministres.
    Et surtout pas faire semblant, l’air entendu, que ces contretemps ne suscitent pas de questionnement. Voire de malaise.



    Souce : Liberté
    M. H.
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
Chargement...
X