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Partage du profit : l'UMP veut légiférer dans la foulée du rapport Cotis

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  • Partage du profit : l'UMP veut légiférer dans la foulée du rapport Cotis

    Nicolas Sarkozy, qui avait lancé le débat sur le partage des profits, le 5 février, disposera sous peu de trois rapports censés faire le tour de cette question sensible. En évoquant ce thème au lendemain de la première journée unitaire d'action du 29 janvier, le chef de l'Etat avait eu des accents que n'aurait pas renié la gauche : "Le compte n'y est pas pour les salariés", avait-il affirmé, avant de dénoncer "le siphonnage des profits par les actionnaires".







    Le rapport commandé au directeur général de l'Insee, Jean-Philippe Cotis, doit être remis mercredi 13 mai au président. L'économiste Gilbert Cette travaille sur les mêmes thèmes pour le compte du Conseil d'analyse économique. Son rapport doit être rendu public à la fin du mois.
    L'UMP n'est pas en reste : Frédéric Lefebvre, porte-parole chargé de l'économie, et Eric Besson, secrétaire général adjoint, rendront avant l'été un rapport d'étape au gouvernement. Il préconise, entre autres, une meilleure répartition entre salariés de la rémunération variable liée aux résultats collectifs de l'entreprise et, en matière de gouvernance, un renforcement de l'indépendance des administrateurs. Ce travail pourrait déboucher sur une proposition de loi.
    Le constat que dresse le rapport Cotis qu'il dresse tient en quelques points essentiels : la stabilité, sur longue période, de la part des salaires dans la valeur ajoutée (autour des deux tiers, après le point haut de 1982) ; une progression des salaires nets "extrêmement faible" depuis vingt ans en raison d'une croissance insuffisante, du choix d'une protection sociale de haut niveau coûteuse et de la montée de l'emploi précaire ; une forte accélération des très hauts salaires.
    M. Cotis reprend à son compte les conclusions de l'économiste Camille Landais. "Ceci a contribué au sentiment de déclassement relatif du salarié médian, progressivement rejoint par le bas de l'échelle et fortement distancé par l'extrémité haute de cette même échelle", analyse-t-il. Sur l'utilisation des profits, le rapport note un quasi doublement en dix ans de la part des dividendes nets dans la valeur ajoutée (16 % en 2007 contre 7 % en 1993). Cette évolution est allée de pair ces dernières années avec une baisse de l'autofinancement des investissements.
    NÉGOCIATIONS
    Le Medef s'était montré, le 5 mai, plutôt satisfait de cet état des lieux qu'il redoutait. Si l'organisation patronale a regretté la part, à ses yeux excessive, consacrée dans le rapport aux 1 % de salariés les mieux payés et à la distribution des dividendes, elle est soulagée qu'il ne soit plus fait référence à la proposition présidentielle d'une répartition en "trois tiers" des bénéfices (salariés, actionnaires, entreprise). "Seul l'actionnaire peut décider du montant des dividendes. C'est son droit qui est attaché au droit de propriété" avait fait valoir en février la présidente du Médef Laurence Parisot en refusant toute négociation nationale sur la question.
    De leur côté, les syndicats font valoir que le vrai débat ne porte pas sur une répartition plus équitable des profits mais sur "un meilleur partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits" comme le souligne Gaby Bonnand (CFDT)
    Pour ne pas se faire déposséder de ce sujet, les syndicats devront convaincre le Medef d'ouvrir des négociations. Car la majorité, elle, est bien décidée à avancer : MM. Lefebvre et Besson vont soumettre des propositions à un comité des Sages dont font partie Edouard Balladur et Jacques Godfrain. Un débat sera organisé à l'intérieur de l'UMP qui se dit attachée aux valeurs du gaullisme social. L'idée de mutualiser une partie des sommes liées aux résultats collectifs de l'entreprise (participation, intéressement, stock-options...) et de la consacrer à la protection des salariés et des entreprises en temps de crise fait son chemin à à droite. Tout comme celle, aussi compliquée à mettre en oeuvre, d'appliquer les mêmes principes à tous, salariés et dirigeants, dans le domaine des retraites.
    Rémi Barroux et Claire Guélaud
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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