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«Algérie, entre aisance financière et inquiétudes pour l’avenir»

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  • «Algérie, entre aisance financière et inquiétudes pour l’avenir»

    Selon Abderrahmane Mebtoul

    «Algérie, entre aisance financière et inquiétudes pour l’avenir»

    Selon des chiffres officiels, l’Algérie dispose de plus de 140 milliards de dollars de réserves de change, près de 55 milliards de dollars dans un fonds de régulation des recettes, et affiche une dette publique externe de moins de 600 millions de dollars pour un taux de chômage de moins de 12%. Toutefois, l’Algérie reste très dépendante des hydrocarbures (98% des recettes en devises), qui ne sont pas inépuisables, et importe l’essentiel de ses besoins en produits et services, dont la facture a augmenté de 300% entre 2002 et 2008 (39 milliards de dollars), toujours selon des données officielles.

    Le président Abdelaziz Bouteflika a lancé, durant ses deux précédents quinquennats, deux plans de développement économique d’un montant total de plus de 160 milliards de dollars, financés grâce à la manne pétrolière (75 milliards de dollars en 2008) et destinés notamment à moderniser les infrastructures de base ou à réduire la crise du logement. Il a annoncé un autre plan de développement de 150 milliards de dollars pour les cinq prochaines années, mais la poursuite de cette politique d’investissements massifs n’a pas réduit la dépendance du pays vis-à-vis des hydrocarbures.

    Par ailleurs, dans une interview à l’AFP, l’économiste Abderrahmane Mebtoul relève le manque de visibilité dans la démarche économique du gouvernement et met en garde contre les effets de la crise mondiale sur le pays, tout en plaidant en faveur de la bonne gouvernance. Il a expliqué qu’«avec un baril de pétrole à 50 dollars et au rythme actuel des dépenses, l’Algérie aura des problèmes budgétaires en 2011.

    Le gouvernement minimise les effets de la crise mondiale sur l’Algérie, alors qu’elle nous touche indirectement via la chute des prix du brut». Pour Abderrahmane Mebtoul «le gouvernement assure que l’Algérie a les moyens de “faire face à la crise mondiale” durant trois ans et financer sa politique de grands travaux.

    Les tares de l’économie algérienne résident “dans la bureaucratie, l’insécurité juridique, la corruption, un système financier sclérosé et déconnecté du reste du monde, un système d’information économique peu fiable», «la crise économique mondiale n’est pas prise au sérieux en Algérie», regrette le docteur Abderrahmane Mebtoul.

    Il plaide, en outre, en faveur de l’amélioration de la gouvernance, la création de PME/PMI et des investissements dans l’éducation et l’agriculture.

    D’autre part, après des statistiques effectuées par le docteur Abderrahmane Mebtoul concernant l’évolution du besoin de financement de l’économie algérienne entre 2009/2012 au rythme des années 2008/2009 avec une hypothèse du cours du baril entre 45/50 dollar et une stabilité du dollars à 1.30 dollar pour un euro (en milliard de dollars US), il est à remarquer qu’ en cas de dérapage du dollar et d’un cours plus bas que 40 dollars, la situation serait dramatique pour l’Algérie dont les dépenses actuelles se fondent sur un cours variant entre 70/80 dollars le baril, le prix du gaz étant indexé sur celui du pétrole, un cours de 50 dollars donnant moins de 25 dollars pour le gaz rendant peu rentables certains investissements, a expliqué l’expert.

    Aussi, il a ajouté qu’«avec les nouvelles dispositions on peut supposer que l’Etat investira sur fonds propres entre 80/100%». Donc au cours de 45/50 dollars, les réserves de change et au rythme des dépenses 2008/2009 seraient de 10 milliards de dollars à fin 2012. Pour un cours de 35/40 dollars l’échéance recule d’une année c’est-à-dire au 31/12/2011 et à un cours de 55/60 dollars au 31/12/2013 a-t-il synthétisé. Et comme il y a crise de liquidités au niveau mondial, les emprunts se feraient à des taux exorbitants et les conséquences seraient catastrophiques pour l’Algérie, a-t-il ajouté dans ce contexte. «Aussi nous ne partageons pas l’optimiste béat du ministre des Finances algérien qui a déclaré à plusieurs reprises, fin 2007, courant 2008, que la crise ne concerne pas l’Algérie».

    «La crise est donc là et risque de toucher à terme l’Algérie qui n’est pas une île déserte, mais qui dépend essentiellement sur le plan finance à 98% de Sonatrach», a-t-il déclaré à l’AFP, donc les cours du pétrole et du gaz sont indexés avec un prix de cession d’environ 50%. Aussi, après de longs calculs, l’expert international est arrivé à conclure que «la période 2009/2014 sera une période de gestion de la crise dont la faiblesse du taux de croissance, malgré des dépenses monétaires sans précédent qui n’est que le reflet d’un blocage systémique».

    Le MaghrebDZ
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