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Accord d'association avec l'UE: L'Algérie crie au déséquilibre

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  • Accord d'association avec l'UE: L'Algérie crie au déséquilibre

    L'accord d'association régissant les relations entre l'Union européenne et l'Algérie a été signé le 22 avril 2002 lors du sommet euro-méditerranéen de Valence en Espagne et mis en œuvre le 1er septembre 2005.

    Quatre ans après sa mise en œuvre, les répercussions sur l'économie nationale ont été décevantes. Toutefois et en cas de difficultés graves, l'accord permet la révision du calendrier, d'un commun accord. Cette révision est prévue pour l'année 2010. A cet effet, l'Algérie semble être engagée à mieux se préparer à ce rendez-vous économiquement décisif afin de ne plus reproduire les mêmes erreurs commises lors de la signature de l'accord en 2002.

    Aujourd'hui, nul ne peut nier que les déséquilibres dans les concessions accordées entre les deux parties laisse apparaître un avantage flagrant pour l'Union européenne. Ce qui a causé d'importants désagréments à l'économie algérienne, notamment dans la balance commerciale dont la facture d'importation en provenance de cet espace a atteint des seuils insoutenables contre une part d'exportation très marginalisée.

    C'est dans la perspective de renégocier cet accord et de le mettre sur une balance équilibrée entre les deux parties que M. Cherif Zaâf, directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce ainsi que M. Toufik Milat, directeur de la coopération avec l'Union européenne et les institutions européennes, au ministère des Affaires étrangères ont dressé une évaluation des incidences et des couacs qui ont entravé la mise en œuvre dudit accord.

    S'exprimant, hier, lors du séminaire de lancement officiel du Programme d'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'association (P3A), organisé à la Résidence d'Etat Djenane El Mithak, à Alger, M. Zaâf, a estimé que le montant global des importations est passé de 11,2 milliards de dollars en 2005 à 20,8 milliards en 2008, soit une hausse de 86%. La part de l'UE représente en moyenne plus de 55% des importations. Par groupe de produits, les importations des produits agricoles sont passées de 1,2 milliard en 2005 à 2,8 milliards en 2008, soit une hausse de 133%.

    Selon toujours lui, les importations des produits industriels sont passées de 9,8 milliards de dollars en 2005 à 17,7 en 2008. M. Zaâf estime que l'essentiel des contingents tarifaires accordés à l'UE sont consommés chaque année. Par contre, les exportations hors hydrocarbures algériennes vers cet espace, demeurent insignifiantes, même si les montants sont passés de 552 millions de dollars en 2005 à 1,2 milliard de dollars en 2008. D'autant plus que la structure des exportations hors hydrocarbures vers l'UE reste dominée par les produits miniers, brutes ainsi que par les produits dérivés de la pétrochimie.

    Les produits manufacturés sont également marginaux. A titre d'illustration, il cite les contingents en franchise des droits de douanes préférentiels tels qu'ils sont accordés à l'Algérie par l'UE, ceux-ci sont faiblement consommés. "Sur les 41 contingents accordés, seuls 6 ont été entamés et à des taux très faibles ne dépassant pas souvent les 10%, à l'instar de la pomme de terre, l'huile d'olive, le couscous, les pattes ainsi que les vins", a-t-il précisé, tout en ajoutant qu'en termes d'évaluation des incidences, "nous pouvons affirmer que l'UE a consolidé sa part de marché.

    Cependant, la balance commerciale hors hydrocarbures algérienne demeure toujours déséquilibrée en faveur de l'UE, avec un rapport de 1 dollar exporté contre 20 dollars importés". Ainsi, selon M. Zaâf, l'objectif a trait à la promotion et à la diversification des échanges qui a été fixé mutuellement dans le cadre de l'accord d'association "reste pour l'instant en deçà des attentes de la partie algérienne", a-t-il signalé. M. Zaâf, cite également les contraintes à lever et auxquelles sont confrontés les exportateurs algériens, notamment les conditions techniques et réglementaires d'accès aux marchés européens qui sont "restrictives et difficilement maîtrisables par nos opérateurs économiques", a-t-il dit, tout en signalant la faiblesse des investissements européens hors hydrocarbures.

    "Nous n'avons pas jusqu'à présent un dispositif permanent de partenariat entre les PME algériennes et leurs homologues européennes", a-t-il ajouté. D'autant plus que M. Zaâf signalera également "l'érosion des préférences accordées à l'Algérie au profit d'autres pays ". Les couacs qui ont marqué le processus de la mise en œuvre de l'accord d'association, notamment pour la partie algérienne ont été réitérés par M. Toufik Milat qui a mis en évidence la préférence des investissements européens de s'orienter vers les pays voisins que de jeter leur dévolu sur notre pays et ce, en dépit de tous les atouts existants, notamment la stabilité macroéconomique.

    Par ailleurs, il est utile de signaler qu'à l'issue de ce séminaire, il a été lancé et de manière officielle, le Programme d'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'association (P3A). Que prévoit le P3A en vue d'endiguer le déséquilibre ? Doté d'un budget de 10 millions d'euros, et financé en totalité par la Commission européenne, le P3A a été conçu dans le cadre de la politique européenne de voisinage qui a remplacé l'instrument Meda depuis 2007. Il vise le rapprochement du cadre législatif et réglementaire algérien avec celui de l'UE.

    Le renforcement du partenariat entre les institutions algériennes et européennes et des capacités des administrations algériennes. Il permet également d'analyser les difficultés liées au processus de mise en œuvre de l'Accord d'association et la diffusion des informations utiles à la mobilisation et à la participation de toutes les instances pour une mise en application harmonieuse de l'Accord d'association dans l'objectif final d'établir, à l'horizon, 2017, une zone de libre-échange. Pour ce faire, le programme en question devra s'appuyer sur deux nouveaux instruments, à savoir les jumelages institutionnels et le "Taiex" (assistance technique et échange d'information), qui ont été fortement présentés lors de ce séminaire.

    Le jumelage institutionnel permettra à une administration algérienne de bénéficier de l'appui d'une institution d'un Etat membre pour améliorer ou moderniser les lois et réglementations ainsi que son organisation dans un domaine de coopération prévu par l'Accord d'association, alors que le Taiex comprend des éléments de réformes structurelles et participent à la résolution de problèmes systémiques.

    De son côté, le gouvernement algérien peut utiliser de façon flexible et à sa demande les fonds mis à sa disposition. S'étalant sur une durée de 30 mois, le P3A comprendra des appuis directs aux administrations chargées de la mise en œuvre de l'Accord d'association, la mise en place d'une structure organisationnelle du programme et une information continue des acteurs directement ou indirectement impliqués sur les implications de la mise en œuvre de cet accord. Dans la pratique, pas moins de 5 jumelages entre administrations algériennes et européennes seront effectués, ainsi que la mise en œuvre de 30 opérations d'assistance technique et d'échange d'informations, la formation aux instruments d'intervention du P3A, l'accompagnement du personnel national de l'UGP, l'organisation de séminaires et d'ateliers thématiques.

    Outre le P3A et les différents programmes lancés déjà, la Commission européenne est actuellement en étroite collaboration avec le ministère du Commerce afin de lancer un nouveau programme. Un programme pour le commerce et les PME "Pour ce qui est de notre coopération avec le ministère du Commerce, avec qui nous travaillons au sein du P3A, j'ai le plaisir de vous informer qu'il y a déjà un programme en cours sur la facilitation du commerce entre l'Algérie et l'UE". Une annonce faite par Mme Laura Baeza, ambassadeur et chef de délégation de la Commission européenne en Algérie. En effet, selon Mme Baeza, l'exigence d'un respect rigoureux des normes permettant à l'entreprise algérienne d'exporter des produits agricoles et agroalimentaires vers l'UE nécessite un effort d'adaptation. Ce programme vise l'appui direct aux différentes directions du commerce, faciliter l'accès aux marchés ainsi que la protection des consommateurs.

    Pour ce qui est du programme destiné aux PME algériennes, Mme Baeza dira que celui-ci est doté de 44 millions d'euros et a pour mission de mettre au profit des PME des instruments d'adaptation et de mise à niveau. C'est dans ce sens qu'une équipe d'experts, envoyée par l'UE, est arrivée à Alger depuis 10 jours.

    Le MaghrebDZ
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