Lundi, trois classes du lycée Flora-Tristan de Lillers ont accueilli d'éminentes personnalités du monde littéraire venues leur parler de l'Algérie, d'hier et d'aujourd'hui. Parmi elles, Yasmina Khadra, l'auteur de « Ce que le jour doit à la nuit », et l'historien Benjamin Stora.
PAR XAVIER PLASSON
[email protected]
Il n'y a que les grandes personnes pour croire que la littérature ne passionne plus les adolescents. Pas toutes les grandes personnes, heureusement.
Certaines, comme Farida Gillot, n'ont pas encore sombré dans le fatalisme. Non seulement la professeure de Lettres et d'Histoire au lycée Flora-Tristan prend le pari d'intéresser ses élèves à la lecture, mais en plus, elle choisit une thématique peu évidente : l'Algérie.
Un sujet d'étude retenu après que l'enseignante a obtenu de Benjamin Stora, en septembre, la garantie de sa venue à Lillers pour y rencontrer les élèves (voir ci-dessous). Parrainé par le plus grand historien de l'Algérie et de la décolonisation, professeur à Paris-VIII, le projet de Madame Gillot ne pouvait mieux débuter.
Ni mieux se conclure : lundi, quatre personnalités ont fait le déplacement à Lillers pour rencontrer les élèves et leur parler de « leur » Algérie.
Outre Stora, le dessinateur et scénariste de BD Jacques Ferrandez, le président de l'association Coup de soleil, Georges Morin, les lycéens ont eu l'honneur d'accueillir l'écrivain Yasmina Khadra.
Une rencontre que les Secondes BEP vente et les Terminales BEP secrétariat du lycée Flora-Tristan préparent depuis la rentrée, en se plongeant dans les oeuvres et biographies, ou en travaillant avec Brigitte Bondois, professeure d'Art appliqué, sur l'art arabique. Ils ont, par groupes de quatre, écrit un recueil illustré de nouvelles primées au Maghreb des livres, le festival littéraire organisé par Coup de soleil.
Lundi matin, les élèves ont présenté dans l'intimité de la médiathèque de Lillers leurs travaux à Jacques Ferrandez puis Yasmina Khadra. A suivi, l'après-midi, une séance de questions-réponses avec les quatre invités. Séance un peu convenue, toutefois, car préparée à l'avance (ce qui permet, cela dit, de dynamiser la chose) Thomas Wieder, du journal Le Monde, avait thématisé les questions : le choix de l'Algérie comme objet d'étude ou unité de lieu des oeuvres, la tension entre fiction et histoire, ou encore la réception des oeuvres.
Lumière et écriture
Si chaque intervenant est parvenu, par ses histoires singulières, à captiver la foule, c'est probablement du conteur au nom de femmes (voir ci-dessous) que les élèves ont le plus appris. Peu de dates, mais des faits, une parole en forme de dictons. « N'est jamais seul celui qui marche vers la lumière », s'extasie Khadra. Peu d'écrivains ont su comme lui décrire la souffrance de l'Algérie (Ce que le jour doit à la nuit) et la tentation de l'extrémisme (À quoi rêvent les loups).
En lisant, les élèves du lycée Flora-Tristan ont, eux aussi, probablement entraperçu un peu plus de lumière. « Quand on a lu les livres, on ne savait pas qu'on allait rencontrer l'auteur. Sa vie, son parcours, comment il a eu l'inspiration c'est intéressant de tout savoir, ça complète l'histoire », soulignait Kevin, 16 ans en Seconde BEP vente. Qui a écouté avec attention la conclusion faussement prétentieuse de Yasmina Khadra : « C'est un conseil que je vous donne : inspirez-vous de moi ! Foncez, faites ce que vous croyez ! » •
La Voix du Nord
PAR XAVIER PLASSON
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Il n'y a que les grandes personnes pour croire que la littérature ne passionne plus les adolescents. Pas toutes les grandes personnes, heureusement.
Certaines, comme Farida Gillot, n'ont pas encore sombré dans le fatalisme. Non seulement la professeure de Lettres et d'Histoire au lycée Flora-Tristan prend le pari d'intéresser ses élèves à la lecture, mais en plus, elle choisit une thématique peu évidente : l'Algérie.
Un sujet d'étude retenu après que l'enseignante a obtenu de Benjamin Stora, en septembre, la garantie de sa venue à Lillers pour y rencontrer les élèves (voir ci-dessous). Parrainé par le plus grand historien de l'Algérie et de la décolonisation, professeur à Paris-VIII, le projet de Madame Gillot ne pouvait mieux débuter.
Ni mieux se conclure : lundi, quatre personnalités ont fait le déplacement à Lillers pour rencontrer les élèves et leur parler de « leur » Algérie.
Outre Stora, le dessinateur et scénariste de BD Jacques Ferrandez, le président de l'association Coup de soleil, Georges Morin, les lycéens ont eu l'honneur d'accueillir l'écrivain Yasmina Khadra.
Une rencontre que les Secondes BEP vente et les Terminales BEP secrétariat du lycée Flora-Tristan préparent depuis la rentrée, en se plongeant dans les oeuvres et biographies, ou en travaillant avec Brigitte Bondois, professeure d'Art appliqué, sur l'art arabique. Ils ont, par groupes de quatre, écrit un recueil illustré de nouvelles primées au Maghreb des livres, le festival littéraire organisé par Coup de soleil.
Lundi matin, les élèves ont présenté dans l'intimité de la médiathèque de Lillers leurs travaux à Jacques Ferrandez puis Yasmina Khadra. A suivi, l'après-midi, une séance de questions-réponses avec les quatre invités. Séance un peu convenue, toutefois, car préparée à l'avance (ce qui permet, cela dit, de dynamiser la chose) Thomas Wieder, du journal Le Monde, avait thématisé les questions : le choix de l'Algérie comme objet d'étude ou unité de lieu des oeuvres, la tension entre fiction et histoire, ou encore la réception des oeuvres.
Lumière et écriture
Si chaque intervenant est parvenu, par ses histoires singulières, à captiver la foule, c'est probablement du conteur au nom de femmes (voir ci-dessous) que les élèves ont le plus appris. Peu de dates, mais des faits, une parole en forme de dictons. « N'est jamais seul celui qui marche vers la lumière », s'extasie Khadra. Peu d'écrivains ont su comme lui décrire la souffrance de l'Algérie (Ce que le jour doit à la nuit) et la tentation de l'extrémisme (À quoi rêvent les loups).
En lisant, les élèves du lycée Flora-Tristan ont, eux aussi, probablement entraperçu un peu plus de lumière. « Quand on a lu les livres, on ne savait pas qu'on allait rencontrer l'auteur. Sa vie, son parcours, comment il a eu l'inspiration c'est intéressant de tout savoir, ça complète l'histoire », soulignait Kevin, 16 ans en Seconde BEP vente. Qui a écouté avec attention la conclusion faussement prétentieuse de Yasmina Khadra : « C'est un conseil que je vous donne : inspirez-vous de moi ! Foncez, faites ce que vous croyez ! » •
La Voix du Nord
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