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Algérie : subventions paradoxales dans la filière lait

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  • Algérie : subventions paradoxales dans la filière lait

    Les éleveurs algériens se plaignent : le lait en poudre importé est davantage subventionné que le lait cru produit localement. Ce n’est pas le seul paradoxe d’une filière en crise.

    Les producteurs de lait cru en Algérie ont du mal à écouler leurs produits. Les transformateurs, privés ou public, préfèrent s’approvisionner en lait en poudre sur le marché européen en raison de la chute des prix, au lieu d’acheter chez les éleveurs. Annuellement, l’Algérie importe 60% de sa consommation en poudre de lait. Les transformateurs profitent de la subvention accordée par l’Etat pour cette importation. « C’est une concurrence déloyale », estiment les éleveurs regroupés au sein de l’Association nationale des éleveurs et producteurs de lait cru. « Les transformateurs reçoivent le double de la subvention qui nous est accordée », dénoncent-ils. Ils se sont plaints auprès de l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) nouvellement installé pour prendre en charge une filière laissée à l’abandon pendant des années.

    Le lait en poudre importé est davantage subventionné que le lait cru produit localement.

    A partir de juin prochain, l’ONIL deviendra un guichet unique pour l’attribution des subventions et des primes incitatives. Il remplacera la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) qui est critiquée par les éleveurs en raison des retards dans la distribution des subventions décidées par le gouvernement, durant l’été 2008, après la crise du sachet de lait. Le prix de ce sachet est maintenu à 25 dinars (0,26 euro) par les pouvoirs publics. Les transformateurs estiment que ce prix n’est pas suffisant pour l’équilibre de leurs finances. D’où la crise de disponibilité, durant plusieurs semaines en 2008, et d’où la décision des autorités d’accorder des subventions. Les éleveurs ont eu moins de chance que les transformateurs puisque les aides financières de l’Etat n’ont été versées que fin avril 2009, soit sept mois après la prise de décision. Le gouvernement a versé 3,2 millions d’euros pour tenter de sauver une situation devenue difficile et accentuée par une forte contrebande touchant les produits laitiers, aux frontières avec le Mali et le Niger.

    Une demande de 3 milliards de litres par an
    La production nationale est de 2,2 milliards de litres par an, dont 1,6 milliard de litres de lait cru. Cette production, qui a à peine doublé en quinze ans, ne couvre pas les besoins du premier pays consommateur de lait au Maghreb. La demande est estimée à 3 milliards de litres par an. L’Algérie ne possède que 990 000 vaches laitières (80% de la production est assurée par le cheptel bovin). Le lait de brebis ou de chèvre est peu présent dans les habitudes alimentaires du pays.

    En 2008, la facture d’importation du lait et des produits laitiers était de 1,3 milliard d’euros contre 900 millions d’euros en 2007. Avec l’Egypte, l’Algérie est le plus grand importateur de ces produits en Afrique. Selon un responsable de l’ONIL, l’Algérie entend réduire cette facture d’importation pour la stabiliser à 400 millions d’euros fin 2009. Pari difficile. La collecte du lait cru fait face à plusieurs problèmes liés notamment à la mauvaise organisation du secteur, à la faiblesse des réseaux de distribution et aux conditions médiocres de l’élevage bovin.

    Les Afriques
    Dernière modification par alien, 15 mai 2009, 00h29.
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