Les veuves et filles de chahid s’indignent et s'insurgent devant la lourdeur bureaucratique auxquels elles doivent chaque année se soumettrent pour obtenir le renouvellement de leurs droits. A titre d’exemple, à plus de 70 ans pour la plupart elles doivent, présenter un certificat de non remariage. Ridicule, quand tu nous tiens...
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Indignées et révoltées, c’est le moins que l’on puisse dire de ces veuves et filles de chahid qui, pour percevoir leurs pensions respectives, sont contraintes à chaque fin d’année, de fournir un colossal dossier administratif, qualifié de méprisant à l’égard de ces ayant droits qui ont perdu ce qui leur est le plus cher durant la révolution. En effet, ces malheureuses ne savent plus à quel saint se vouer pour revendiquer un allégement de ce fardeau bureaucratique à la limite du ridicule.
Jugeons-on : Pour les veuves de chahid dont la plupart dépassent les 70 ans, elles sont, chaque année, obligées de présenter des certificats de non… remariage. “Rien que cela, je suis âgée de 88 ans et grand-mère de 3 générations et on me demande si je ne me suis pas remariée, c’est comme si les prétendants se bousculaient devant ma porte !” ironise Mme Veuve Mesbah à laquelle on demande une autre pièce non moins inopportune à savoir une attestation de non-activité salariale alors qu’elle a de la peine à soulever ses béquilles. En plus de ces deux formalités aberrantes, ces personnes âgées doivent présenter des attestations de non-affiliation à la Cnas, à la Casnos, et un extrait de rôle délivré par les services des contributions diverses. Pis encore, ces grands-mères sont priées de renouveler les extraits communaux auprès de la direction des moudjahidine pour attester de nouveau de leur qualité de veuves de chahid. “Si l’on est veuve de chahid, on l’est pour le restant de notre maudite vie. Pourquoi diable faudrait-il le certifier à chaque fin d’année ? Nos maris sont tombés au champ d’honneur et c’est certain qu’ils ne se réincarneront pas !”, proteste notre interlocutrice qui rajoutera : “Mettez-le dans votre journal pour que les autorités le lisent !”.
Sa fille bénéficiaire en sa qualité d’ayant-droit d’une pension et qui doit aussi fournir ce titanesque dossier s’élève également contre ces mesures bureaucratiques.
“La fille de chahid est doublement victime : d’abord par toute cette paperasse mais aussi par le montant de sa pension qui demeure sincèrement insignifiant !” (3000 DA/mois NDLR). En tout état de cause, tout le monde est unanime à dénoncer cet arrêté, probablement interministriél (moudjahidine et finances) jugé inadéquat et obsolète envers ces citoyennes. Il convient de préciser, par ailleurs, que plus d’une cinquantaine de veuves et de filles de chahid de Maâtkas ont été soigneusement reçues par le chef de daïra, lui-même fils d’un valeureux chahid, et qui après leur avoir donné quelques éclaircissements, a promis de porter leurs revendications, somme toute légitimes, aux autorités concernées. En attendant une éventuelle revue à la baisse de ces faramineux dossiers, elles ont été exhortées à se préparer un peu plus tôt pour avoir toute la latitude de fournir ces formalités.
Soulignons, enfin, qu’à l’heure où nous rédigeons ce papier, cette mesure est reportée à l’échéance du 15 février 2006 pour les veuves et les filles de chahid et au mois de janvier pour les invalides (moudjahidine). Il va sans dire qu’après toutes les misères endurées par ces grands-mères durant la révolution mais aussi après pour pouvoir élever leurs enfants orphelins, l’on continue aujourd’hui à leur faire voir des vertes et des pas mûres en leur faisant parcourir un authentique parcours de combattant pour percevoir leurs dûs.
C’est là, une consternation incommensurable, particulièrement devant toute cette indifférence à la fois de la société civile mais également des pouvoirs publics.
Source: La dépêche de Kabylie
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Indignées et révoltées, c’est le moins que l’on puisse dire de ces veuves et filles de chahid qui, pour percevoir leurs pensions respectives, sont contraintes à chaque fin d’année, de fournir un colossal dossier administratif, qualifié de méprisant à l’égard de ces ayant droits qui ont perdu ce qui leur est le plus cher durant la révolution. En effet, ces malheureuses ne savent plus à quel saint se vouer pour revendiquer un allégement de ce fardeau bureaucratique à la limite du ridicule.
Jugeons-on : Pour les veuves de chahid dont la plupart dépassent les 70 ans, elles sont, chaque année, obligées de présenter des certificats de non… remariage. “Rien que cela, je suis âgée de 88 ans et grand-mère de 3 générations et on me demande si je ne me suis pas remariée, c’est comme si les prétendants se bousculaient devant ma porte !” ironise Mme Veuve Mesbah à laquelle on demande une autre pièce non moins inopportune à savoir une attestation de non-activité salariale alors qu’elle a de la peine à soulever ses béquilles. En plus de ces deux formalités aberrantes, ces personnes âgées doivent présenter des attestations de non-affiliation à la Cnas, à la Casnos, et un extrait de rôle délivré par les services des contributions diverses. Pis encore, ces grands-mères sont priées de renouveler les extraits communaux auprès de la direction des moudjahidine pour attester de nouveau de leur qualité de veuves de chahid. “Si l’on est veuve de chahid, on l’est pour le restant de notre maudite vie. Pourquoi diable faudrait-il le certifier à chaque fin d’année ? Nos maris sont tombés au champ d’honneur et c’est certain qu’ils ne se réincarneront pas !”, proteste notre interlocutrice qui rajoutera : “Mettez-le dans votre journal pour que les autorités le lisent !”.
Sa fille bénéficiaire en sa qualité d’ayant-droit d’une pension et qui doit aussi fournir ce titanesque dossier s’élève également contre ces mesures bureaucratiques.
“La fille de chahid est doublement victime : d’abord par toute cette paperasse mais aussi par le montant de sa pension qui demeure sincèrement insignifiant !” (3000 DA/mois NDLR). En tout état de cause, tout le monde est unanime à dénoncer cet arrêté, probablement interministriél (moudjahidine et finances) jugé inadéquat et obsolète envers ces citoyennes. Il convient de préciser, par ailleurs, que plus d’une cinquantaine de veuves et de filles de chahid de Maâtkas ont été soigneusement reçues par le chef de daïra, lui-même fils d’un valeureux chahid, et qui après leur avoir donné quelques éclaircissements, a promis de porter leurs revendications, somme toute légitimes, aux autorités concernées. En attendant une éventuelle revue à la baisse de ces faramineux dossiers, elles ont été exhortées à se préparer un peu plus tôt pour avoir toute la latitude de fournir ces formalités.
Soulignons, enfin, qu’à l’heure où nous rédigeons ce papier, cette mesure est reportée à l’échéance du 15 février 2006 pour les veuves et les filles de chahid et au mois de janvier pour les invalides (moudjahidine). Il va sans dire qu’après toutes les misères endurées par ces grands-mères durant la révolution mais aussi après pour pouvoir élever leurs enfants orphelins, l’on continue aujourd’hui à leur faire voir des vertes et des pas mûres en leur faisant parcourir un authentique parcours de combattant pour percevoir leurs dûs.
C’est là, une consternation incommensurable, particulièrement devant toute cette indifférence à la fois de la société civile mais également des pouvoirs publics.
Source: La dépêche de Kabylie
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