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Si de nombreux ménages britanniques ont vu leur revenu disponible augmenter, la peur du lendemain les pousse à jouer les fourmis plutôt que les cigales.
DE NOTRE CORRESPONDANTE À LONDRES.
Quelque 15.000 suppressions de postes chez British Telecom, 2,22 millions de chômeurs à fin mars, un PIB en chute de 1,9 % au premier trimestre : les nouvelles distillées jour après jour au Royaume-Uni n'ont rien de réjouissant. Paradoxalement, pourtant, une partie des ménages britanniques vit mieux.
La spectaculaire plongée des taux directeurs - 0,5 % au lieu de 5 % début octobre - a réduit le coût de leur crédit immobilier pour des millions d'emprunteurs à taux variable. Entre le début et la fin 2008, un ménage ayant emprunté 100.000 livres a vu ses intérêts mensuels passer de 625 livres à 375 livres... Dans le même temps, la baisse du brut a réduit les factures énergétiques et la guerre des prix qui fait rage entre les Tesco, Asda et autres Sainsbury allège les tickets de caisse.
Pour peu que l'on ait un emploi, la situation apparaîtrait même confortable. Mais le bémol est de taille. D'abord, si la baisse des taux favorise les emprunteurs, elle pénalise les retraités. Surtout, le marché du travail se dégrade à vue d'oeil. Selon une étude de Lightspeed Research, 44 % des salariés britanniques craignent de perdre leur emploi cette année. Cette inquiétude explique pourquoi la hausse du revenu disponible de nombreux ménages ne se répercute pas dans la consommation et entraîne plutôt une hausse de l'épargne.
Dérive de l'emploi
« Les consommateurs ne veulent pas prendre de décisions de long terme », tranche Justin King, le directeur général de Sainsbury. Le troisième distributeur du pays peut se frotter les mains, après une croissance de 5,7 % de ses ventes l'an dernier, tirées par l'explosion de sa gamme de produits de base. En revanche, pour l'industrie automobile, la construction ou l'immobilier, le marasme s'installe. Pas étonnant dès lors si les West Midlands, berceau de Jaguar Land Rover, sont la région la plus touchée, avec un taux de chômage de 9,3 %, contre 7,1 % pour l'ensemble du Royaume-Uni.
Conséquence de cette dérive de l'emploi, le Council of Mortages Lenders estime que 500.000 emprunteurs britanniques vont se retrouver cette années avec au moins 3 mensualités de retard sur leur crédit immobilier : 75.000 saisies sont attendues. Un manoir écossais du XVIIe siècle, en vente pour 2,9 millions d'euros après saisie, prouve que cette descente aux enfers peut affecter toutes les catégories sociales, des banquiers de la City aux ouvriers, en passant par les agents immobiliers.
ISABELLE CHAPERON, Les Echos
DE NOTRE CORRESPONDANTE À LONDRES.
Quelque 15.000 suppressions de postes chez British Telecom, 2,22 millions de chômeurs à fin mars, un PIB en chute de 1,9 % au premier trimestre : les nouvelles distillées jour après jour au Royaume-Uni n'ont rien de réjouissant. Paradoxalement, pourtant, une partie des ménages britanniques vit mieux.
La spectaculaire plongée des taux directeurs - 0,5 % au lieu de 5 % début octobre - a réduit le coût de leur crédit immobilier pour des millions d'emprunteurs à taux variable. Entre le début et la fin 2008, un ménage ayant emprunté 100.000 livres a vu ses intérêts mensuels passer de 625 livres à 375 livres... Dans le même temps, la baisse du brut a réduit les factures énergétiques et la guerre des prix qui fait rage entre les Tesco, Asda et autres Sainsbury allège les tickets de caisse.
Pour peu que l'on ait un emploi, la situation apparaîtrait même confortable. Mais le bémol est de taille. D'abord, si la baisse des taux favorise les emprunteurs, elle pénalise les retraités. Surtout, le marché du travail se dégrade à vue d'oeil. Selon une étude de Lightspeed Research, 44 % des salariés britanniques craignent de perdre leur emploi cette année. Cette inquiétude explique pourquoi la hausse du revenu disponible de nombreux ménages ne se répercute pas dans la consommation et entraîne plutôt une hausse de l'épargne.
Dérive de l'emploi
« Les consommateurs ne veulent pas prendre de décisions de long terme », tranche Justin King, le directeur général de Sainsbury. Le troisième distributeur du pays peut se frotter les mains, après une croissance de 5,7 % de ses ventes l'an dernier, tirées par l'explosion de sa gamme de produits de base. En revanche, pour l'industrie automobile, la construction ou l'immobilier, le marasme s'installe. Pas étonnant dès lors si les West Midlands, berceau de Jaguar Land Rover, sont la région la plus touchée, avec un taux de chômage de 9,3 %, contre 7,1 % pour l'ensemble du Royaume-Uni.
Conséquence de cette dérive de l'emploi, le Council of Mortages Lenders estime que 500.000 emprunteurs britanniques vont se retrouver cette années avec au moins 3 mensualités de retard sur leur crédit immobilier : 75.000 saisies sont attendues. Un manoir écossais du XVIIe siècle, en vente pour 2,9 millions d'euros après saisie, prouve que cette descente aux enfers peut affecter toutes les catégories sociales, des banquiers de la City aux ouvriers, en passant par les agents immobiliers.
ISABELLE CHAPERON, Les Echos