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Les réseaux de passeurs de harraga en Algérie

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  • Les réseaux de passeurs de harraga en Algérie

    Ce sont des réseaux très bien structurés qui soutirent des sommes considérables, au vu du nombre des candidats à l’émigration clandestine, et en dépensant le minimum.

    Derrière les aventures dans lesquelles des jeunes se lancent en direction d’horizons qu’ils croient, très souvent à tort, plus cléments en termes de situation socioéconomique, dans ce qui est appelée «la harga», des personnes s’enrichissent, exploitant une détresse qui semble prendre une ampleur telle qu’elle a été à l’origine de l’élaboration d’une loi tentant de juguler ce phénomène.
    Des enquêtes menées par les forces de sécurité, lors de démantèlements de réseaux organisant ces voyages aussi périlleux que clandestins, donnent un aperçu sur ce qui se cache derrière cette situation.
    C’est ainsi que nous apprenons que parfois ce sont des réseaux très bien structurés qui soutirent des sommes considérables, au vu du nombre des candidats à l’émigration clandestine, et en dépensant le minimum.
    Dans certaines de ces enquêtes, il a été révélé que des réseaux se chargent de l’hébergement des jeunes candidats à cette émigration. D’autres assurent leur transport à bord de minibus et d’autres pour leur embarcation en mer.
    Tous ces réseaux sont chapeautés par une sorte d’«organisation» dirigée par une personne devenue très riche avec cette pratique. Nous apprenons, de source proche d’enquêtes, que certaines ont révélé le blanchiment d’une partie de cet argent dans l’achat de biens immobiliers et de minibus pour transport, entre autres domaines investis.
    «Parfois, des réseaux qui organisent des hargas pour des dizaines de jeunes venus de plusieurs wilayas se chargent de leur trouver des locations dans des hôtels proches du lieu de l’embarcation.
    Des minibus viennent les prendre le lendemain jusqu’à la plage où des embarcations les attendent. La somme remise par chacun de ces candidats à l’émigration clandestine dépend du nombre de ces derniers et cette somme est située, parfois, à 10 millions de centimes.
    Une embarcation transportant une trentaine de personnes est achetée par ces réseaux à 70 millions de centimes. Ce sont, donc, 230 millions de centimes qui entrent dans les poches de ces réseaux», ajoutent ces sources. Ceci quand ces réseaux arrivent à être formés et à tendre des tentacules les rendant puissants.
    Dans de nombreux cas, les services de la Gendarmerie nationale sont arrivés à démanteler de nombreux réseaux avant même que ceux-ci ne prennent de l’ampleur. «Au niveau d’Aïn Témouchent, nous avons démantelé 4 ou 5 réseaux et nous n’avons pas enregistré de cas de harga depuis 2008.
    Ces petits réseaux n’avaient pas eu le temps de prendre de l’ampleur en s’organisant de façon à pouvoir organiser la passation de nuitées dans des hôtels et à assurer le transport pour les harraga», nous explique-t-on, il y a quelque temps, une enquête menée par les services de la Sûreté de cette wilaya aurait découvert qu’une opération d’immigration clandestine aurait rapporté 3,5 milliards de centimes pour son organisateur.
    La Gendarmerie nationale étant représentée à la cellule de traitement du renseignement financier (CTRF), au même titre que la DGSN, la justice et autres, chargée de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, collaborerait avec cette structure pour que des enquêtes soient menées sur les biens immobiliers de certains organisateurs de voyages clandestins.
    De enquêtes menées par la gendarmerie auraient identifié plusieurs biens de nombre de ces organisateurs.
    C’est le cas de ce jeune de 35 ans qui, nous apprend-on, organisait des hargas et qui a investi l’argent découlant de cette activité dans l’achat d’un bungalow et d’un minibus.
    Très efficace dans la lutte contre ce phénomène, la Gendarmerie nationale a réussi à démanteler de nombreux réseaux que mènent des activités de sensibilisation dans des établissements scolaires pour alerter sur les dangers encourus par ceux qui seraient tentés de vivre cette aventure périlleuse.
    Il est à noter qu’au plan mondial, l’émigration clandestine occupe la troisième place en terme de rentes illégales, derrière le trafic d’armes et le trafic de drogue.



    Ouest Tribune.

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