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Obama à l'heure des choix

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  • Obama à l'heure des choix

    [ 18/05/09 ]

    Qu'est-il raisonnable d'attendre de la visite du Premier ministre Israélien, Benjamin Netanyahu, qui commence aujourd'hui à Washington ? Trois scénarios au moins sont envisageables : celui de l'affrontement direct entre deux visions incompatibles de l'avenir ; celui de la percée décisive d'un nouveau plan de paix global et, enfin, le plus probable, celui d'un « compromis à la marge » traduisant une forme d'ambiguïté constructive, visant à sauvegarder les apparences de la bonne entente.

    Le scénario de l'affrontement direct est peu probable. Aux Etats-Unis, même si l'on ne se fait guère d'illusions sur la conversion de Netanyahu à la modération, on considère que le Premier ministre d'Israël est plus réaliste aujourd'hui qu'hier. Il devra donner des signes de bonne volonté à Washington ; accepter, au moins sur le papier, le gel des colonies de peuplement, la fermeture de points de contrôle inutiles en termes de sécurité et dommageables en termes d'image, la levée partielle ou totale du blocus de Gaza... Autrement dit, Netanyahu ne peut choisir la voie de l'affrontement direct avec les Etats-Unis. La question de l'Iran sera bien sûr déterminante. Les déclarations incendiaires du président Ahmadinejad, même si elles font peur aux Israéliens, sont bien utiles à Israël ; comment peut-on négocier avec les Palestiniens tant que l'épée de Damoclès du nucléaire iranien, alimentée par l'appel à la destruction d'Israël, continue d'obscurcir l'horizon du monde ?

    Peut-on à l'inverse escompter une percée décisive et le lancement d'un nouveau processus de paix à l'initiative des Etats-Unis, qui soit l'équivalent pour notre décennie de ce qu'était le processus d'Oslo pour les années 1990 ? Contrairement à ses prédécesseurs immédiats Clinton et Bush, Obama n'a pas tardé à faire du conflit israélo-palestinien une des priorités affichées de sa présidence. Et, en privé, il ne cache pas son irritation à l'égard des stratégies dilatoires d'Israël, de même une « empathie » plus grande avec la cause palestinienne. Mais qu'elle est réellement sa marge de manoeuvre tant sur le plan international que sur le plan interne ? Son idée d'une paix globale qui serait signée par l'ensemble du monde arabe avec Israël, en échange d'un compromis déchirant pour les deux parties directement impliquées, suppose des régimes arabes plus confiants et forts qu'ils ne le sont sans doute en réalité, des dirigeants palestiniens moins divisées et plus responsables et des dirigeants israéliens plus conscients des intérêts à long terme de leur pays. Au bout du compte, il y a aujourd'hui 13 millions de Juifs dans le monde et presque 1,3 milliard de Musulmans. Israël a besoin d'alliés et ne peut continuer à s'aliéner la sympathie de ses soutiens les plus naturels.

    Sur le plan intérieur, le président Obama peut-il, alors que ses priorités sont plus économiques et sociales que diplomatiques, et à un moment où il a besoin du soutien sans faille du Congrès pour faire passer ses lois, risquer de s'aliéner les voix de tel ou tel membre du pouvoir législatif par une politique trop « audacieuse » et trop « volontariste » sur le conflit israélo-palestinien ? Certes, la « majorité silencieuse » de la communauté juive américaine est convaincue de la nécessité d'un Etat palestinien et éprouve plus que des réticences à l'encontre du nouveau chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman. Elle se rallierait sans doute à la volonté de changement d'un président pour lequel elle a voté à plus de 80 %, certes pour des raisons essentiellement internes. Mais les dirigeants les plus vocaux de la communauté juive et en particulier ceux de l'Aipac affichent une légitimité sans faille à l'égard du gouvernement actuel d'Israël.

    A travers la question du conflit israélo-palestinien, Barack Obama doit en fait choisir quel type de président, avec un grand « P » ou un petit « p », il veut être.

    Dans l'immédiat, le scénario le plus probable est celui de l'ambiguïté constructive ; ni affrontement ni percée décisive, chacun mesurant ses forces et avançant ses cartes. Mais le changement s'il n'est pas spectaculaire n'en est pas moins réel. Israël ne peut plus compter sur le soutien sans faille de Washington, quelles que soient ses actes ou ses options stratégiques.

    Dominique Moïsi, conseiller spécial à l'Ifri, est professeur invité à l'université Harvard
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    A travers la question du conflit israélo-palestinien, Barack Obama doit en fait choisir quel type de président, avec un grand « P » ou un petit « p », il veut être.
    Au regard de la sur-représentation sioniste au sein de son cabinet , BHO est un président sous controle , il rentrera dans l'Histoire comme un président avec un tout petit « p » tout miniscule ; le salut de l'Amérique et du monde viendra de son successeur !

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