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    le hasard

    Le hasard et les jours passent d'un pied rapide,
    On ne sait ce qui vient ni ce qui va cesser;
    La place où bat mon coeur peut soudain être aride,
    La chance est brève, hélas! et tu n'es pas pressé !

    Et tu ne te dis pas, sous les cieux monotones
    Où tout est triste, amer, médiocre, décevant :
    « J'irai vers cette femme en ce matin d'automne,
    « J'aborderai ces yeux plus larges que le vent !

    « j'aborderai ce coeur qui n'a pas eu la crainte
    « De confier ses voeux, ses plaintes et ses pleurs.
    « Visage démuni sans réserve et sans feinte,
    « Où le trop vif amour insinuait sa peur !

    « Puisqu'elle m'a tout dit, bien qu'étant grave et fière,
    « Je pourrai demeurer simple et silencieux;
    « Et faire un don naïf, à cette âme plénière,
    « Des secrètes beautés qu'elle voit dans mes yeux;

    « Je la devine bien, et je n'ai pas eu même
    « À chercher quel était son épuisant souci:
    « Sa voix m'a tristement annoncé qu'elle m'aime,
    « Comme on dit que l'on meurt et que c'est bien ainsi !

    « Jamais le coeur puissant qui pâlit son visage
    « N'a tenté de goûter sur le mien son repos;
    « M'aimant, elle s'éloigne, et son front net et sage
    « Renferme le courage isolé des héros !

    « Puissante et délicate, usant de tendre ruse,
    « Elle va sans faiblir vers un but périlleux;
    « Malgré son pas joyeux, jamais rien ne l'amuse
    « Que le tragique espoir que l'on a d'être heureux ! »

    - Non tu ne te dis pas: j'allégerai sa peine,
    Je ne laisserai pas languir ce coeur de feu,
    J'apporterai le lot de ma tendresse humaine
    À ce doux corps surpris de ne pas être deux.

    Non tu ne te dis pas: que puis-je craindre, en somme,
    Puisque rien ne me nuit en son plaintif désir ?
    Cette compagne insigne et songeuse des hommes,
    Serai-je la seule âme à ne pas l'accueillir ?

    Sur le globe sans joie où deux races existent,
    Celle des morts, hélas! et celle des vivants,
    As-tu vraiment voulu rendre toujours plus triste
    Le coeur le plus rêveur et le moins décevant ?

    Viens, parfum! viens, chaleur! azur! air! nourriture !
    Amour, répands sur moi l'unique illusion,
    Puisque l'indifférente et moqueuse Nature
    Protège les humains pendant la passion !
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