Chronique (Jeudi 21 Mai 2009)
Réconciliation infinie
Par :Mustapha Hammouche
Lu : (544 fois)
Réconciliation infinie
Par :Mustapha Hammouche
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Que sera l’amnistie générale ? Comme elle a fait partie des promesses électorales du Président, nous sommes supposés l’avoir approuvée, à 90%. Le moment venu, nous devrons appeler à son introduction, conformément à la démarche du régime : il ne prend jamais les décisions compromettantes ; il nous incite à l’appeler à les prendre. Et, le moment venu aussi, nous irons voter l’amnistie générale à une de ces “majorités écrasantes” que le régime actuel exige de nous. Il est bon de se demander donc de quoi ce lendemain de réconciliation sera fait.
Et c’est un peuple qui continuellement se plaint de la “hogra”, ces abus impunis des puissants, qu’on invitera, qui s’invitera, à entériner ce total pardon. Comme pour “la concorde civile” et “la réconciliation nationale”, il apprendra, à la veille du référendum, la nature des crimes qui seront absouts avec son ostensible consentement. On lui expliquera qu’après cette concession de plus, il aura la paix.
Pourtant, le peuple est supposé avoir eu la paix une première fois, grâce à la concorde civile, puis une seconde fois, grâce à la réconciliation nationale. Mais un troisième tour de paix n’est pas de trop ; notre paix se parachève, s’approfondit, se consolide… à n’en plus finir. L’état de paix, chez nous, n’est pas un état de stabilité, c’est un état dynamique ; comme le Far West, ce n’est jamais fini ; comme le feu, il faut sans cesse le tisonner.
Ceux, qui ont eu la chance de survivre au terrorisme islamiste parce qu’ils n’ont jamais été là au mauvais moment ou parce qu’ils se sont consciencieusement mis à l’abri de son agressivité, devront lui pardonner une troisième fois, au nom d’une paix hypothétique. Sans se demander si ses victimes, elles, reposent en paix. Le fait que ces victimes ne soient plus là facilite, en quelque sorte, la fuite devant le devoir de justice. Une justice que, par ailleurs, nous revendiquons à cor et à cri, quand il s’agit de ne s’engager que sur la théorie.
Devant l’usure de l’argument de la paix, on vient d’inventer une nouvelle étrange raison pour l’amnistie : le confortement de l’unité nationale. On se croirait en période prérévolutionnaire. En espérant qu’elle ne cherche pas à nous susurrer à l’oreille une de ces machiavéliques insinuations dont les dictatures essoufflées ont le secret, suggérant l’existence, parmi nous, de dangereux sécessionnistes, plus dangereux que les terroristes islamistes. Et qu’il faille encore un effort pour les terroristes pour préserver l’unité nationale !
L’amnistie générale est une forme d’oubli officialisé par une loi, éventuellement appuyée par un référendum. Le motif flou de “la paix” a montré son inanité : il suffit d’écouter les terroristes élargis et d’observer les expériences de recyclage terroriste de “repentis” pour constater qu’il n’y a pas de repentir au sens littéral du terme. Tenter de se réconcilier une idéologie totalitaire, c’est avouer n’avoir pas le souci de la démocratie. Les idéologies totalitaires ne sont pas conciliables au principe de la vie ; elles doivent vivre et mourir. Et ce n’est pas en les “réconciliant” avec leurs victimes, consentantes ou forcées, qu’on accélère leur neutralisation.
Cette réconciliation à l’infini, c’est le degré zéro d’une stratégie pour la paix
Source : Liberté .
Et c’est un peuple qui continuellement se plaint de la “hogra”, ces abus impunis des puissants, qu’on invitera, qui s’invitera, à entériner ce total pardon. Comme pour “la concorde civile” et “la réconciliation nationale”, il apprendra, à la veille du référendum, la nature des crimes qui seront absouts avec son ostensible consentement. On lui expliquera qu’après cette concession de plus, il aura la paix.
Pourtant, le peuple est supposé avoir eu la paix une première fois, grâce à la concorde civile, puis une seconde fois, grâce à la réconciliation nationale. Mais un troisième tour de paix n’est pas de trop ; notre paix se parachève, s’approfondit, se consolide… à n’en plus finir. L’état de paix, chez nous, n’est pas un état de stabilité, c’est un état dynamique ; comme le Far West, ce n’est jamais fini ; comme le feu, il faut sans cesse le tisonner.
Ceux, qui ont eu la chance de survivre au terrorisme islamiste parce qu’ils n’ont jamais été là au mauvais moment ou parce qu’ils se sont consciencieusement mis à l’abri de son agressivité, devront lui pardonner une troisième fois, au nom d’une paix hypothétique. Sans se demander si ses victimes, elles, reposent en paix. Le fait que ces victimes ne soient plus là facilite, en quelque sorte, la fuite devant le devoir de justice. Une justice que, par ailleurs, nous revendiquons à cor et à cri, quand il s’agit de ne s’engager que sur la théorie.
Devant l’usure de l’argument de la paix, on vient d’inventer une nouvelle étrange raison pour l’amnistie : le confortement de l’unité nationale. On se croirait en période prérévolutionnaire. En espérant qu’elle ne cherche pas à nous susurrer à l’oreille une de ces machiavéliques insinuations dont les dictatures essoufflées ont le secret, suggérant l’existence, parmi nous, de dangereux sécessionnistes, plus dangereux que les terroristes islamistes. Et qu’il faille encore un effort pour les terroristes pour préserver l’unité nationale !
L’amnistie générale est une forme d’oubli officialisé par une loi, éventuellement appuyée par un référendum. Le motif flou de “la paix” a montré son inanité : il suffit d’écouter les terroristes élargis et d’observer les expériences de recyclage terroriste de “repentis” pour constater qu’il n’y a pas de repentir au sens littéral du terme. Tenter de se réconcilier une idéologie totalitaire, c’est avouer n’avoir pas le souci de la démocratie. Les idéologies totalitaires ne sont pas conciliables au principe de la vie ; elles doivent vivre et mourir. Et ce n’est pas en les “réconciliant” avec leurs victimes, consentantes ou forcées, qu’on accélère leur neutralisation.
Cette réconciliation à l’infini, c’est le degré zéro d’une stratégie pour la paix
Source : Liberté .
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