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Privatisation Sotelma: La grande panne

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  • Privatisation Sotelma: La grande panne

    Nouvelle République, 22/05/2009

    Le bras de fer avec Maroc Télécom pour la Sotelma met en lumière les nombreux revers subis par l’ambitieux programme lancé il y a dix ans.

    C’est confirmé. Les négociations autour de la Société des Télécommunications Mali (Sotelma) ont échoué, le 13 avril à Bamako. Une surprise à la hauteur de l’enjeu : Maroc Télécom était devenu adjudicataire provisoire de la Sotelma le 28 février, après avoir proposé 250 millions d’euros pour 51 % du capital. Insuffisant, a répondu en substance le gouvernement malien, qui a demandé à l’opérateur de revoir sa copie. Lequel aurait proposé 30 millions d’euros supplémentaires, mais à des conditions considérées comme inacceptables. « Les contreparties demandées s’élevaient à trois fois ce montant », explique Diarra Mariam Flantié Diallo, ministre malienne de la Communication et des Nouvelles Technologies.

    « En allant à la confrontation avec Maroc Télécom, le gouvernement cherche à faire revenir dans la course des opérateurs ayant de grosses réserves de cash, comme le koweitien Zain – qui s’était retiré du processus au motif que les comptes de la Sotelma manquaient de transparence – ou encore le sud-africain MTN, qui n’a pas participé à l’appel d’offres », explique à Bamako un proche du dossier sous le couvert de l’anonymat. Certes, mais ces subtiles manœuvres qui visent à faire monter les enchères repoussent de plusieurs mois une privatisation attendue depuis plus de dix ans. Et ce n’est pas la seule.


    La CMDT attend depuis 1999
    L’ouverture du capital de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT) traîne aussi en longueur. Programmée en 1999, elle a été repoussée à 2005, puis à 2008. Une énième révision de l’échéancier, en cours de validation par le gouvernement, fixe à juillet 2010 l’entrée en fonctions des nouveaux repreneurs, pour un appel d’offres lancé avant la fin de 2009. Mais rien n’est sur. « Les éventuels partenaires, européens, chinois ou sud-africains ne se bousculent pas à cause de la chute des cours du coton sur le marché mondial », avoue Tiéna Coulibaly, PDG de la CMDT. D’autant moins que la faiblesse du dollar par rapport à l’euro alourdit encore le déficit de la compagnie. Estimé à 19 milliards de F CFA en 2008 (29 millions d’euros), il a pour conséquence des retards de paiement aux producteurs, qui sont démobilisés. Les surfaces cultivées diminuent et la production s’effondre. Elle est à son plus bas niveau depuis vingt ans, à 200 000 tonnes en 2009, contre 500 000 tonnes en 2006…

    Un dossier d’autant plus délicat que la filière coton emploie près de 4 millions de Maliens (près de 30 % de la population). Dès sa première élection, en 2002, le président Amadou Toumani Touré a obtenu l’appui des bailleurs de fonds pour restructurer le secteur avant privatisation. Lente à démarrer, la coopération s’accélère enfin. Le 10 avril dernier, l’Agence française de développement (AFD) a alloué 7,2 milliards de F CFA au Projet d’appui à l’amélioration de la gouvernance de la filière coton. Et un plan de mesures plus vaste est actuellement en cours de discussion, pour un montant total de 42 milliards de F CFA. Les bailleurs de fonds n’ont visiblement pas envie de reproduire les circonstances d’un échec aussi cuisant que celui de la privatisation des Huileries cotonnières du Mali (Huicoma). Premier plan de la CMDT cédé au privé, racheté en 2005 par l’homme d’affaires malien Aliou Tomota.

    1 200 suppressions d’emploi
    « Nous avons payé 9 milliards de F CFA pour une entreprise dont le déficit s’élevait en théorie à 3 milliards en 2003, au moment où sa privatisation a été décidée. Mais en faisant l’audit, en 2006, nous nous sommes aperçus que le déficit cumulé était de 23 milliards de F CFA ! » Confie-t-il. Conséquence : 1 200 suppressions d’emploi et un déficit qui atteint désormais près de 40 milliards de F CFA. Mais le désastre ne s’arrête pas là. Depuis 2006, environ 200 licences ont été accordées par l’Eta aux huileries traditionnelles dans le cadre de l’ouverture du marché. Conséquence, Huicoma ne reçoit plus qu’une faible proportion de la production nationale de graines de coton – moins de 30 % - alors qu’il en faudrait 75 % pour relancer ses trois usines, presque toutes au point mort. Grâce à des subventions publiques, la société espère cependant créer 800 emplois en 2009 dans le domaine de la culture d’oléagineux comme le tournesol, les arachides ou le sésame… « Ce n’est qu’un palliatif, relativise Aliou Tomota. Tant que l’Etat ne se penchera pas sérieusement sur le dossier du déficit de Huicoma, rien ne sera résolu. » Manière de dire qu’un Etat qui ne prépare pas suffisamment ses privatisations doit accepter, en cas d’échec, de payer les pots cassés.

    Pierre-François Naudé

  • #2
    Bizarre cette histoire,

    Quelqu'un peut nous éclairer ?
    .


    Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

    Commentaire


    • #3
      C'est de la mauvaise gouvernance

      le gouvernement malien est fautif dans tous les cas

      au pire, il renegocie un contrat deja établi, ce qui est mauvais pour le climt des affaires

      au mieux il a mal redigé son contrat et le process de privatisation


      Ce genre de revirement sont malheureeusement fréquents en afrique ou le politique et parfois l'affairisme personnel des dirigeants interfère avec l'economique et entraine des conflit de ce genre
      (RAM et groupe chaabi au sénégal, Maroc telecom au gabon, etc...)
      .
      .
      ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
      Napoléon III

      Commentaire


      • #4
        Ce genre de revirement sont malheureeusement fréquents en afrique ou le politique et parfois l'affairisme personnel des dirigeants interfère avec l'economique et entraine des conflit de ce genre
        (RAM et groupe chaabi au sénégal, Maroc telecom au gabon, etc...)

        Pihman


        ................................

        Ce n'est pas une raison pour ne pas persévérer .

        Ça serait rendre les désirs de certains une réalité.

        Il y a d'autres accords de partenariats qui marchent avec les pays du Sud et plus ces accords sont nombreux plus on évite , l'expérience aidant ,les pannes qui sont le lot de tout pays qui bouge.

        On apprend pas à marcher si on ne trébuche pas maintes et maintes fois.

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        • #5
          Les dirigeants de SOTELMA sont pour la plupart des fils de ou des cousins de très haut responsbales de l'échiquier malien, autant dire un vrai panier à crabes où non seulement ils exigent de pôts de vins et des commission pour faire avancer le peu de projets, mais de plus ils se tirent dans les pattes.

          Le PM malien est bien embourbé dans cette histoire, son fils étant un des cadres dirigeants écarté récemment pour une vague affaire de trafic dans les communications internationales.

          S'agissant de Maroc Telecom, ou plutôt son mentor Vivendi, il est surprenant qu'ils n'aient pas eu vent de la corruption véritable monnaie- ou plutôt langage devrai-je dire- d'échange avec l'extérieur et bien sûr l'intérieur. Ils ont été arnaqué et je ne pense guère que MT puisse tirer quelques copeck dans cette affaire étant donné que l'essentiel du marché de SOTELMA est partagé pour moitié entre les comms internationales et les services pour call shop. L'un comme l'autre ces marchés sont déjà noyautés au Mali comme en France principales destination du trafic voix.

          Si on ajoute à cela EUTELSAT qui tire vraiment un bénéfice non négligeable (les capacités satellite du sahel sont full en ce moment pour cet opérateur) étant donné que l'essentiel du territoire malien n'est pas interconnecté avec le Backbone international (le cable sous_marin atlantique est), ce sont les comms satellite qui font la loi avec les tarifs que l'on connait.

          Pour être gentil, on va dire simplement qu'il s'agissait pour MT d'une opération politique qui n'a aucun caractère économique étant donné que j'ai du mal à croire que les pontes de MT ne savaient rien sur l'état de décomposition avancé de SOTELMA.

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