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Lexique de Tamazight, Abdelkader Naït Abdallah

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  • Lexique de Tamazight, Abdelkader Naït Abdallah

    Plein d’engouement et de volonté, Abdelakder Nait Abdellah estime qu’une simple aide lui donnera plus de volonté. En homme de littérature, puisqu’il a déjà achevé l’écriture d’un roman en français, il compte même se lancer dans le cinéma. Disons tout simplement que Abdelakder Nait Abdellah est un homme de culture à facettes multiples.

    La Dépêche de Kabylie : Votre lexique de Tamazight vient de paraître aux éditions «le savoir» avez-vous rencontré des difficultés pour le publier ?

    Abdelakder Nait Abdellah : Oui, certainement, j’ai rencontré, maintes et maintes difficultés, pour publier le lexique en question. Ce sont évidemment des difficultés qui concernent les moyens financiers. D’ailleurs, je ne l’ai commencé que vers la fin de l’année 1997 et j’ai achevé son écriture au début de l’année 1999, cela a pris plus d’une année de recherche, et en somme, il a fallu presque dix ans pour enfin le publier en mars 2009. Franchement j’ai fait preuve de beaucoup de persévérance et de volonté pour concrétiser ce modeste livre.

    L’édition reste le problème majeur de tous les auteurs, notamment en langue amazighe, comment avez-vous fait pour y parvenir ?

    Sincèrement, je ressens une sorte de peur à l’idée d’aller éditer parce que je sais par avance que je vais buter sur un problème soit d’ordre financier ou autre. En raison de tout ça, il m’arrive parfois de me départir complètement de ma volonté. En Algérie, le problème de publication est tellement grave qu’il enraye fâcheusement la production de livres, tant chez les auteurs qui écrivent en langue amazighe surtout, que chez ceux qui écrivent en d’autres langues. C’est pourquoi je déplore souvent le manque, voire l’absence quasi-totale d’organismes qui oeuvrent en faveur des auteurs anciens ou nouveaux qui achoppent assez souvent sur de tels problèmes. Cet ouvrage lexicographique a été sincèrement publié grâce au concours de l’Assemblée populaire de la wilaya de Tizi-Ouzou qui m’a attribué une modeste subvention et cela s’est également fait par le biais d’une association (Issegh de Souama) et sans omettre aussi de remercier chaleureusement Monsieur Ben Sider Mohand Amezyan, (ex élu de l’APW) pour son aide précieuse. C’est comme ça que j’ai procédé.

    Vous êtes autodidacte, comment êtes-vous venus au monde de l’écrit ?

    Oui, Je suis autodidacte, j’ai quitté l’école très tôt sans que je ne me rende compte du bénéfice et des gains que j’aurais gagné si j’avais poursuivi mes études, c’était l’une des grandes bêtises que j’ai faites dans ma vie. Mais il n’y a pas de jeunesse sans frasques, c’est un cours inéluctable de la vie mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. j’ai fini ultérieurement par me lancer avec toute la spontanéité dans ce domaine de lecture et d’écriture, après avoir bien sûr pris conscience de leurs intérêts bénéfiques, j’ai donc entrepris de lire de me cultiver jusqu’à ce que j’aie fait de moi un autodidacte quand même appréciable. Quant à ma venue au monde d’écriture, il est purement question de pulsions naturelles, à l’instar des autres auteurs ou artistes, je suis naturellement porté sur l’écriture sans que personne ne m’ait insinué une quiconque idée. Le monde d’écriture m’a longtemps subjugué et voire fasciné par son aspect féerique, son aspect sensationnel, et surtout son aspect éducatif qui a fait forger mon esprit au fur et à mesure et de mes recherches, en culture. Cela est en plus, une passion qui éveille en moi quelque chose de mirifique, quelque chose d’indicible et bien d’autres impressions qui se trouvent enfouies dans le tréfonds de mon âme. En outre, je voudrais bien servir les autres et les faire bénéficier, suivant mes connaissances et mes facultés, ceux qui recherchent l’érudition et qui raffolent du savoir et de la culture en général.

    Pourquoi avez-vous choisi d’écrire en langue tamazight?

    Ce n’est pas automatiquement une question de choix, je procède généralement en fonction du temps et suivant mes capacités cognitives. Mais toutefois, j’ai choisi d’écrire en tamazight parce qu’en premier lieu, j’aime bien ma langue et en second lieu, je veux bien apporter ma contribution au développement de cette langue pour assurer sa pérennité, la pérennité de nous-mêmes et de notre race, si notre langue disparaissait un jour nous disparaîtrons avec évidemment, nous finirons donc par subir le même sort que les Incas, les Aztèques et les autres races disparues à tout jamais. N’est-ce pas, la langue qui joue un rôle prépondérant dans la perpétuation des races humaines et représente une pierre angulaire au sein de la société, et surtout elle constitue le moteur propulseur de l’évolution intellectuelle.

    Vous êtes aussi sur un roman en langue française, pouvez-vous le présenter sommairement à nos lecteurs ?

    Oui, il s’agit, là d’un roman en langue française, il s’intitule «le revanchard» je peux dire que c’est une œuvre sociologique écrite sous forme de roman, de récits narratifs. Ça retrace grosso modo une histoire de deux familles qui se disputent une parcelle de terrain.

    Après maintes chamailleries et beaucoup de remous qui ont surgi, une grande vendetta, a alors éclaté entre ces familles rivales qui ont fini par s’entredéchirer et s’entretuer d’une façon atroce. Cet ouvrage ne relate pas seulement ça, je n’ai pas focalisé mon thème sur ça, mais aussi j’ai eu soin d’évoquer tant de choses relatives à la vie sociale, aux moeurs et aux us de la Kabylie antique sans omettre aussi d’évoquer les affres du colonialisme français. Je projette également d’adapter le roman en question en film, je veux en effet, si le bon Dieu exauce mes souhaits, solliciter TV tamazight de le prendre en charge, car l’audio-visuel est encore une autre paire de manche. Sans être enclin à me montrer prétentieux je peux dire que c’est une histoire digne d’être tournée en film et adéquatement écrite.

    D’autres projets en langue kabyle ?

    Oui, il y en a d’autres dont un manuel de grammaire, un livre relatif aux thérapies traditionnelles de la Kabylie antique et je compte aussi traduire le roman dont j’ai parlé ci-haut en tamazight et j’espère qu’il y en aura d’autres.

    Si nous évoquions la place de la langue kabyle dans les écrits, quelle est sa place selon vous ?

    Tant bien que mal, tamazight a relativement évolué sur le plan écrit, mais pas grandement, c’est une langue encore à promouvoir. En dépit des efforts prodigués par nos auteurs et bien qu’un nombre pléthorique de livres de poésie, romans, contes, et aussi des lexiques aient été publiés mais tamazight demeure toujours une langue lacunaire. Pour que notre langue puisse s’enrichir davantage et pour qu’elle aille de l’avant nous devons encore prodiguer des efforts, mais cela nécessite aussi toute une panoplie de moyens adéquats. Je souhaite ardemment que tamazight puisse un jour égaler le français et l’anglais et les autres langues vivantes, c’est mon rêve.(rires)

    Un dernier mot ?

    Je tiens à te remercier chaleureusement pour cet entretien, et je remercie aussi «La Dépêche de Kabylie». Je souhaite ardemment qu’il y ait davantage de réussite dans ce domaine culturel et dans d’autres domaines. Je veux également lancer un appel à toutes les personnes pouvant m’aider pour mener à bien mes activités culturelles et artistiques, de les faire avant que «je ne me départisse» de ma volonté, je m’en remets donc à leur affabilité et à leur bienveillance afin de m’apporter leurs précieuses aides.

    Par la Dépêche de Kabylie

  • #2
    Y'a-t-il une différence langue tamazigh et langue kabyle ? car le journaliste, bien que son titre parle de lexique tamazigh, insiste dans ses questions sur la langue kabyle alors que l'écrivain lui même parle de langue amazigh.

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    • #3
      Y'a-t-il une différence langue tamazigh et langue kabyle ?
      Bah oui
      Et le journaliste est libre de posé les questions qu'il veut, l'auteur lui a répondu qu'il cultivait tamazight.

      Commentaire

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